Découvrez l’édito de notre magazine de mai 2020.
Arrêt sur image ! Le 17 mars à midi la France est rentrée en confinement suite au COVID-19.
Dans cette pandémie planétaire, le sport n’a pas été épargné. L’Euro de football, des JO de Tokyo reportés en 2021, Roland-Garros, le Tour de France repoussés à septembre au mieux, et si tout va bien, Championnats d’Europe d’athlétisme à Paris rayés de la carte, arrêt total de toutes les manifestations sportives pour amateurs et professionnels. Du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. L’économie vacille et le sport ne sait pas s’il pourra repartir rapidement après cette crise sanitaire. Car, économiquement, cela ne sera plus comme avant. Alors, que fait-on ? En France, 7 000 sportifs sont des professionnels du sport et 45 millions de personnes pratiquent au moins une activité physique par semaine, dont 18,5 millions sont licenciées dans une des 180 000 associations sportives. Tout ce petit monde génère 38,1 milliards d’euros par an, soit près de 1,8 % du produit intérieur brut (PIB) national. Un chiffre qui comprend à la fois les dépenses des ménages, des administrations publiques et des entreprises.
Le confinement a révélé une chose : beaucoup de Français se sont trouvé une vocation sportive, car il fallait un laissez-passer pour courir, sortir, marcher et cela a bien fonctionné. Jamais autant de salons ne sont devenus des salles de sport, jamais autant de parents n’ont pratiqué au quotidien des activités physiques avec leurs enfants. Tout cela est bénéfique pour les associations sportives, car ce plaisir partagé doit se transformer en futures licences. Les entreprises aussi auront un rôle sociétal sportif à développer. Ainsi, le MEDEF, qui demande aux salariés de travailler plus dès le déconfinement, ferait mieux d’accompagner les entreprises dans l’aménagement de plages horaires dédiées à l’activité physique pour tous les salariés. Les éducateurs salariés des clubs pourraient être les prestataires d’entreprises pour encadrer ces séances par un professionnel diplômé. Beaucoup de monde souhaite sortir de cette période de crise sanitaire et économique avec de bonnes résolutions, plus sociales, équitables, et du bon sens. Ce dessein sera réussi si notre société avance dans le même sens, que les moyens et les décisions sont concertés par l’ensemble des publics. Nous avons souvent monté les uns contre les autres par le passé ; cette crise a démontré que les peuples se retrouvent dans la difficulté, sont capables d’élans de générosité et de courage. Le sport et la culture, deux piliers dans notre société, ne doivent pas rester en rade lors de la réorganisation du déconfinement.
« L’imagination est l’amie de l’avenir » Antoine Rivarol