L’édito du mois : La base

Découvrez l’édito de notre magazine d’octobre 2020.

Le sport amateur est en grand danger suite à la COVID-19. La ministre déléguée chargée des Sports Roxana Maracineanu a annoncé une éventuelle baisse de 30 % du nombre de licenciés dans les clubs et les associations sportives. Cette baisse significative risque de mettre en grande difficulté de nombreuses associations qui emploient des salariés et l’équilibre structurel de leur activité. Il y a urgence à consolider financièrement les clubs pour qu’ils puissent continuer à maintenir une activité sportive et fédérale à travers les territoires.
 
Les collectivités ne pourront pas financer l’ensemble du soutien au sport sans une volonté précise et ambitieuse de l’État. Trois milliards versés pour soutenir le sport depuis l’arrivée de la COVID-19, c’est bien ! Mais combien pour le sport amateur ? Les fédérations ont un mal fou à maintenir les compétitions nationales, les clubs à accueillir des adhérents, les sportifs se méfient des risques de contamination. Les aides financières ne redescendent pas assez vite à la base, ou alors elles sont très mal fléchées.
 
Les structures associatives avec des salariés sont en grand danger si la situation dure. L’effort de l’État est considérable, mais n’est-ce pas le moment d’accélérer la réorganisation du mouvement sportif ? Les fédérations sportives sont en période élective jusqu’à la fin avril 2021, l’Agence nationale du Sport (ANS) est en phase 2, avec un plan de relance de 135 millions d’euros dirigé par son nouveau président Michel Cadot, et nous avons un grand ministère Éducation, Jeunesse et Sport. C’est maintenant qu’il faudrait faire émerger un grand projet pour l’ensemble du sport.
 
La réhabilitation des espaces sportifs et le développement d’autres structures adaptées au nouveau public doivent être la priorité des collectivités. La relance passera également par la formation et l’innovation de l’offre à tous les publics. Nous sommes souvent alertés par les cas les plus médiatisés du sport, par le nombre de joueurs positifs dans les clubs professionnels, les annulations de matchs ou les exclusions pour cas positifs, le nombre de spectateurs autorisés dans une enceinte sportive, etc. Mais le plus important est bien la survie de l’ensemble des clubs et associations sportives dans nos territoires, car sans ces bénévoles, éducateurs, dirigeants, licenciés ou adhérents, dans quel état le pays serait-il ?
 
« Le citoyen n’est pas un consommateur. C’est un producteur, d’idées, de convictions, d’engagement, de solidarité » François Bayrou
 

Par Pascal Rioche

 

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