L’édito du mois : peur sur le sport

Découvrez l’édito du mois de notre magazine de février 2020.

 
Les premiers jeux sportifs de l’enfance se produisent très souvent dans le milieu familial, avec ses parents, ses frères et sœurs. Puis l’éveil par la motricité passe par la crèche, la maternelle et s’amplifie en rentrant à l’école. La cour de récréation est souvent l’endroit où apparaît alors l’envie de se défouler, de se lâcher, de partager des joies et des peines autour d’un jeu lancé entre camarades de classe. L’activité physique et sportive à cet âge-là est rarement prioritaire, pourtant, l’école a toujours guidé le parcours de chacun grâce aux rencontres d’un(e) enseignant(e) vous ayant orienté sur une voie qui vous a séduit ou passionné. Il en va de même pour le sport. C’est souvent l’école qui vous permet de découvrir pour la première fois une discipline, voire de pratiquer une activité physique encadrée sortie du programme d’éducation physique et sportive de l’enseignement. Cette chance doit être soutenue dès le plus jeune âge, car le sport est primordial dans le parcours de vie de chacun. Pour sa santé, son évolution dans la société, le respect d’autrui, l’école de la vie, au même titre que l’apprentissage de la lecture et du calcul. De nombreuses associations de parents d’élèves, d’enseignants et des fédérations sportives scolaires s’interrogent sur les réels moyens et objectifs que l’Éducation nationale souhaite mettre en place, car les discours et les réformes souhaitées sèment le trouble, si l’on en croit les déclarations par voie de presse et les communiqués depuis le début de l’année. Nous avons la chance d’avoir les Jeux olympiques et paralympiques 2024 en France, de pouvoir lancer un grand programme sport dans notre pays, en proposant à la génération 2024 via l’Éducation nationale de pratiquer une activité physique régulièrement. Et cela passe par l’école, l’Usep, l’UNSS. Mais il est temps de prendre ses responsabilités à tous les niveaux. Car chacun dans le mouvement sportif français fait son petit numéro partout dans l’hexagone avec l’argent du contribuable, et sans se soucier du résultat final, pour dire « nous on participe au développement du sport ». STOP ! Il est temps de mettre un terme au gaspillage de l’argent pour le développement du sport et de mettre les moyens sur la jeunesse via l’Éducation nationale. Car cela passe par des enseignants formés, des installations adaptées, du matériel adéquat et des horaires dédiés pour une pratique régulière, voire quotidienne, avec l’accompagnement des éducateurs diplômés des clubs fédéraux. Avec un minimum de courage et de bon sens, nous pouvons au moins donner la chance à cette jeunesse d’hériter de ces JOP 2024, par l’aménagement d’une offre sportive durable et éducative, pour l’avenir d’une société en meilleure santé, plus respectueuse et solidaire de son environnement.
 
« Chacun est le fruit d’une éducation mais le plus grand éducateur, c’est la personne elle-même. » Ludmila Oulitskaïa
 

Par Pascal Rioche
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