Découvrez l’édito du mois de février.
Le nombre de Français frappés de sédentarité dans notre pays est de 33 millions, soit presque la moitié de notre population (67 millions). 17 millions de personnes sont licenciées dans un club ou une association sportive, en sachant que certaines ont plusieurs licences et qu’autant déclarent avoir une pratique physique au moins deux fois par semaine hors d’un club fédéral. Ce constat donne de l’espoir aux 140 000 associations rattachées à une fédération adhérente au Comité National Olympique et Sportif Français pour recruter de nouveaux adhérents. Cela signifie que les fédérations se modernisent, s’adaptent à un nouveau marché, car le modèle antérieur est devenu obsolète. La concurrence évolue de plus en plus entre le monde fédéral et le monde privé, car plus réactif et novateur. Les start-ups du sport fleurissent à foison dans nos territoires en créant des emplois et de l’activité économique. Le sport fédéral peut-il encore se développer dans l’état actuel ? Ou doit-il changer radicalement son modèle ? Le public est-il toujours attiré par une pratique de compétition, avec ses règles et ses contraintes ? Tout est dans cette analyse pour le devenir du sport en France. Certains souhaitent 80 médailles aux Jeux olympiques de Paris 2024, et d’autres plus de Français à la pratique d’activités physiques, car 50 millions de nos citoyens ne sont pas intéressés aujourd’hui par l’affiliation à une fédération sportive. L’argent investi dans le sport français est-il bien dépensé ? Pouvons-nous regrouper des sports dans la même fédération ? Ne pourrions-nous pas mutualiser au lieu de demander toujours plus de moyens financiers publics ? Quelle serait l’utilité d’un ministère des Sports dans la nouvelle organisation, avec l’arrivée de l’Agence du sport français ? Le sport va-t-il vers un avenir transversal entre les ministères de l’Éducation, de la Santé, de l’Emploi et de la Cohésion des territoires ?
En même temps, la gestion du pays et les efforts engagés depuis plus de dix ans vont dans le sens d’une réorganisation des services de l’État et une baisse drastique des subventions publiques au travers de plusieurs plans, comme la Révision générale des politiques publiques et le Comité action publique 2022. Ces nouveaux plans tendent à voir fondre vers zéro les subventions publiques au plus tard en 2030, hors les engagements de l’État en matière de santé, de citoyenneté, de laïcité, d’éducation et de transition énergétique. Le moment est venu pour le sport de prendre en considération toutes les revendications et d’accompagner cette mutation dans le respect de tous, avec pour horizon 2050, car ce sont les moins de 20 ans d’aujourd’hui qui seront alors aux manettes. Autant les y préparer au plus vite.
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde », Albert Camus.