Depuis presque dix ans, le coq sportif est revenu dans son usine historique à Romilly-sur-Seine, non loin de Troyes. Un retour de la marque qui a permis de créer et maintenir des emplois dans l’Aube.
Les maillots de l’équipe de France de rugby, de l’AS Saint-Étienne ou encore la tenue du tennisman Richard Gasquet sont confectionnés dans l’Aube. En 2010, la marque le coq sportif est revenue à Romilly-sur-Seine, ville de 15 000 habitants dans laquelle elle est née en 1883, et depuis sa production va en augmentant. Aujourd’hui, 90 % des matières premières textiles proviennent de l’industrie française. « En 2005, l’actionnaire principal a choisi de relocaliser la production textile dans l’usine historique à Romilly-sur-Seine pour redonner un sens à la marque », raconte Jean-Philippe Sionneau, responsable de la communication. « Il y avait une volonté de privilégier des produits de qualité en faisant appel savoir-faire aubois. »
Atteindre les 250 emplois
Dans un premier temps, en 2010, le centre de développement est revenu, suivi par les ateliers deux ans plus tard. La Ville a fait le nécessaire pour racheter l’usine historique devenue une friche, lancer les travaux de rénovation et accueillir les quinze premiers ouvriers. « C’est un très beau challenge », se réjouit Éric Vuillemin, maire de Romilly-sur-Seine. « Nous montrons qu’il est possible de réindustrialiser la France. » « L’assemblage se fait à Romilly ou à Marrakech chez un partenaire », précise Jean-Philippe Sionneau. Actuellement, une centaine de personnes travaillent dans l’usine. « Nous avons embauché des personnes qui travaillaient déjà dans des marques textiles de la région », explique-t-on. Des jeunes issus de l’École de la deuxième chance sont formés aux métiers du textile. « Et s’ils font leurs preuves, ils sont embauchés. » La Ville accompagne également la marque dans le rachat de toute l’emprise foncière pour 2021 et une augmentation de son effectif jusqu’à 250 salariés. « Le coq sportif apporte une activité économique directe et indirecte qui s’approche des 10 millions d’euros, ainsi qu’une aura à Romilly et l’Aube », estime Éric Vuillemin.
De Romilly à Troyes
Le coq sportif travaille avec d’autres entreprises locales dont Ventura Socks, également basée à Romilly-sur-Seine, à qui a été confiée la confection des chaussettes il y a près de cinq ans. « Nous avons pu conserver l’entreprise et avoir des commandes supplémentaires qui ont fait augmenter le chiffre d’affaires et créer quatre emplois », indique Christophe Legras, cogérant de l’entreprise. La deuxième ville de l’Aube n’est pas la seule à bénéficier de l’activité du coq sportif. La marque fait également travailler des entreprises dans l’Agglomération troyenne dont France Teinture. « Notre partenariat avec le coq sportif, noué fin 2015 – début 2016, nous a permis, dans un premier temps, de maintenir notre activité. Puis elle est devenue de plus en plus soutenue », explique Denis Arnoult, cogérant de France Teinture. La société est passée d’une production de 250 tonnes en 2017 à 800 en 2018 et prévoit d’atteindre 1 200 en 2019. Toujours dans l’Agglomération troyenne, l’entreprise Aube tricotage a pu conserver 18 emplois et Tricotage du Pont sept grâce au coq sportif.
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Un facteur de développement
Avec comme argument le retour et le développement du coq sportif, la Ville de Romilly-sur-Seine a obtenu de la Région Grand Est que tous les trains qui font la liaison Troyes-Paris s’arrêtent systématiquement dans sa gare. Avec l’électrification à venir de cette ligne 4, le maire ne voit que des avantages : « C’est un cercle vertueux qui nous permettra d’attirer de nouvelles activités. »