Léonie Cambours en pleine ascension

Icon Sport

En 2022, Léonie Cambours est entrée dans une autre dimension : deux titres de championnes de France, en indoor et en extérieur, avec des premières apparitions sur la scène internationale à la clé. La saison 2023 s’annonce charnière pour l’heptathlète de 22 ans, à l’approche des Jeux olympiques.

Une année très chargée en émotions. Pour sa dernière saison en catégorie espoirs, Léonie Cambours a vécu une sacrée saison 2022. L’athlète de la Team SPORTMAG a fait ses premières apparitions en grandes compétitions internationales aux championnats d’Europe de Munich, en août, après une sélection surprise pour les Mondiaux en salle de Belgrade lors de l’hiver 2021/2022. Sa sélection pour la Serbie, soldée par une très belle 7e place, était la récompense de son titre de championne de France entre quatre murs. Une performance qu’elle a rééditée en extérieur en juin, sur la piste du stade Hélitas de Caen, devant son public normand. Malgré tout, l’heptathlète en veut plus. Le Covid au cœur de l’été, quelques petits pépins physiques et un manque de fraîcheur à Munich l’ont empêché de libérer son plein potentiel : « Sur la saison estivale, je garde une petite pointe de déception. C’est vrai que j’ai rempli le contrat cette saison et j’ai fait mon entrée dans la cour des grands ! Cependant, je reste insatisfaite en termes de performances. J’attendais mieux de moi. Mais je retiens le positif. Je sais que cette saison me servira pour la suite. En 2023, il faudra sortir de la perf’ ! »

Dans la cour des grands

En vue de cette nouvelle saison, Léonie Cambours et son clan ont défini un nouveau cap. Étant donnée sa progression, les objectifs ne sont plus tout à fait les mêmes : « Désormais, on veut optimiser la performance sur les grands rendez-vous et plus seulement se battre pour être qualifié. » explique son coach, Wilfrid Boulineau. « En 2022, Léonie a participé à beaucoup de compétitions pour aller chercher les minimas. C’est une longue course, fatigante et usante. Désormais, elle peut s’avancer bien plus sereine et se concentrer sur la perf’ lors des grandes échéances », poursuit son entraîneur.
Sa préparation hivernale a aussi été modifiée pour répondre aux nouvelles attentes. Le point central de ces dernières semaines : la musculation. « On s’est rendu compte que c’est là où se situe la plus grande différence entre les meilleures et moi », souligne Léonie. Désormais, c’est tout un staff qui entoure l’athlète. Préparatrice mentale, diététicienne, coachs spécialisés dans certaines épreuves de l’heptathlon : rien n’est laissé au hasard. Pour le 800 m, elle est désormais encadrée par Bruno Gajer, entraîneur de Rénelle Lamote. Concernant les lancers, où sa marge de progression est la plus importante, elle fait appel à Freddy Servant, coach émérite dans le domaine. « Autant s’entourer des meilleurs ! », sourit Wilfrid Boulineau. « Tout est fait pour optimiser la performance. Pour ma part, je garde un rôle de chef d’orchestre pour organiser le tout et donner le plus d’informations possibles à chacun. ».

« Léonie, c’est un fort caractère ! »

Il faut dire que le coach normand est le mieux placé. Personne d’autre ne connaît Léonie autant que lui. C’est à ses côtés que la double championne de France a découvert les épreuves combinées en 2017. Depuis, sa progression est constante. « A l’origine, Léonie est une spécialiste de la hauteur. Quand elle a voulu intégrer le Pôle Espoirs, je lui ai dit que c’était à condition qu’elle se lance dans l’heptathlon, où j’avais vu son potentiel », se souvient Wilfrid Boulineau. Au fil des années et des tours de piste, la relation entre le coach et son athlète s’est renforcée. « On n’hésite pas à se dire les choses. On est une équipe : on gagne comme on perd à deux », témoigne Léonie. « On se connaît très bien, on se parle sans détour », confirme l’entraîneur. « Il y a des moments difficiles, comme toujours, mais la communication et la confiance ne s’en vont jamais ». Sous le feu des projecteurs, encore plus après ses multiples titres de championne de France et ses apparitions au niveau international, Léonie Cambours n’est pas perturbée. Ni les enjeux, ni les sollicitations médiatiques ne viennent l’inhiber. Sa seule pression est celle qu’elle se met à elle-même. « Léo’, c’est un fort caractère ! Il y a quelques années, elle avait tendance à s’“auto-détruire”. Désormais, elle sait se servir de son tempérament pour se sublimer, se pousser plus haut. ». Pour le coach, pas question de la formater : « Il faut s’assurer que toute son énergie va dans la bonne direction. C’est à mon avis ce qui fera la différence en sa faveur à l’avenir. »

Direction les Jeux

Ce tempérament, on l’a vu sur la grande scène des championnats d’Europe. Après une première journée difficile, Léonie a pris tous les risques sur la longueur. Avec tous ses sauts mordus, elle enregistre un zéro. Alors que la majorité des concurrentes abandonnent dans son cas, la Normande s’accroche : « je voulais vraiment continuer de profiter et acquérir de l’expérience. J’étais aux Europe, pas le droit d’abandonner ! Je n’avais plus de jus mais au moins la satisfaction de m’être battue jusqu’au bout. » Désormais, la combinarde a les yeux rivés sur la saison 2023, avec les Jeux à l’horizon. Première grande échéance : les championnats d’Europe en salle, à Istanbul (2-5 mars), avant les Mondiaux de Budapest (19-27 août). Des compétitions déjà décisives en vue des Jeux. Objectif numéro un : se qualifier via le ranking, c’est-à-dire en résistant à la horde de prétendantes qui veulent s’emparer de sa place dans le top 24. Le coach Wilfrid Boulineau, lui-même olympien à Sydney en 2000, en est convaincu : « Quand on voit ce qu’elle produit dans une saison aussi chargée que l’an passé, ça ne laisse augurer que du bon pour la suite… »

Quitter la version mobile