Léonie Cambours : « Vivre ça, c’est un truc de fou ! »

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Avec du recul, Léonie Cambours revient sur ses premiers championnats d’Europe à Munich. L’athlète de la Team SPORTMAG est en partance pour les championnats méditerranéens.

Ces championnats d’Europe n’ont pas été forcément faciles pour vous, avec beaucoup d’émotions : qu’est-ce qui est le plus important à retenir ?

C’est sûr qu’il y en a eu des émotions ! C’était une super belle expérience. Le stade était incroyable, une ambiance totalement folle avec des tribunes pleines. Vivre ça, c’est un truc de fou. C’est sûr qu’au niveau de la performance, je n’étais pas au mieux. Mais c’était dur pour tout le monde, et je suis tout de même fière d’être allée jusqu’au bout de mon heptathlon. C’était une longue saison, avec beaucoup de temps à courir après les minima pour tout le monde. Il y a beaucoup d’abandons, bien plus que d’habitude en hepta. J’ai profité au maximum malgré tout, j’en garde un souvenir génial.

« J’ai vraiment manqué de fraîcheur et je n’avais pas les armes pour me battre »

Pour revenir sur les épreuves en elles-mêmes, la compétition avait pourtant bien commencé…

Pour démarrer, avec le 100m haies, je me sens bien. Un peu déçue cependant, parce que je fais une grosse faute sur la 8e haie. Je ne suis pas très loin de mon record perso, alors c’est un début honorable, correct. Ensuite la hauteur, je n’ai jamais été dedans. Je n’ai pas trouvé les bonnes sensations, j’étais en manque de repères total. C’est frustrant, parce que j’avais confiance… A ce moment-là, je suis encore 7e, ça va encore, même si je sais que je peux faire mieux sur ces épreuves-là. Ensuite, il y avait sept heures d’attente avant l’épreuve suivante… Alors j’ai fait une séance de poids l’après-midi, qui s’est super bien passé. Mais une fois sur le concours, dans l’aire de lancer, plus personne dans la tête. C’était vraiment psychologique : un mélange de stress, de perte de confiance…

C’est aussi dû à cette préparation qui a été très perturbée de votre côté ?

Sur le 200m, c’était physique pour le coup, oui. Je pars très bien, mais je n’ai plus d’énergie après 80m !  Cette fois, c’est « plus personne dans les jambes ». J’ai vraiment senti mon manque d’entraînement des semaines en amont de la compétition, un manque d’énergie et de jus. Je suis arrivée un peu cuite, je le savais, mais je ne pensais pas que ce serait si dur. Je ne peux pas savoir l’impact que le Covid a eu sur cette performance, mais je ne remets pas la faute dessus. Entre ça, les blessures et la préparation tronquée, j’ai vraiment manqué de fraîcheur et je n’avais pas les armes pour me battre.

C’est sûr que c’était un peu dur quand j’ai fait le bilan du premier jour. Mais je n’étais pas au fond du trou, j’avais de quoi repartir. Et il y avait beaucoup d’autres filles pour qui ça s’était encore plus mal passé. Je savais que j’allais pouvoir me remobiliser le lendemain et aller chercher quelque chose.

« J’ai tout tenté, et je n’ai rien à regretter »

Justement, l’état d’esprit le lendemain était de profiter et tout donner, quitte à prendre des risques ?

Exactement. J’étais loin au classement général, je ne jouais pas grand-chose pour grapiller des places. Alors j’ai pris des gros risques sur la longueur. C’est une épreuve que j’aime beaucoup et qui est un de mes points forts, alors on a tenté comme ça, avec seulement du positif à aller chercher. Paradoxalement, malgré les trois zéros, c’est l’épreuve où j’ai pris le plus de plaisir finalement. J’avais des sensations qui revenaient, je sentais que mes sauts allaient super loin… C’est dommage que je fasse zéro à la fin, mais c’est le jeu. Quand je saute le 3e, je sens que mon pied dépasse la planche et que je mords. C’était vraiment un sentiment partagé. D’un côté, je me dis que cette fois c’est terminé, je n’ai plus rien à jouer. De l’autre, je me rappelle que j’ai retrouvé du plaisir, que j’ai tout tenté et que je n’ai rien à regretter.

Malgré ce zéro, vous avez tout de même continué cet heptathlon…

Finalement, j’ai été la seule à continuer malgré un zéro dans une épreuve. Je voulais vraiment continuer de profiter et d’acquérir de l’expérience. Je me suis dit « je suis aux championnats d’Europe, ce n’est pas pour abandonner ! ». Ça me tenait vraiment à cœur de finir. Après, c’était dur, parce que je savais que je n’allais pas performer et que je me battais pour la dernière place ! Au javelot, j’ai fait comme j’ai pu, et le 800m était super difficile. Je n’avais plus du tout de jus, mais au moins j’ai la satisfaction d’être allée jusqu’au bout. Pour résumer : super contente de cette expérience, d’avoir découvert cet environnement dans un grand championnat et d’avoir côtoyé le groupe de l’équipe de France.

Direction les championnats méditerranéens

Désormais, à quoi ressemble la suite de votre saison ?

Dès ce jeudi, je pars pour l’Italie, avec les championnats méditerranéens. Là-bas, je ne vais pas faire un heptathlon complet, je suis engagée sur le saut en hauteur. Ça fait plaisir d’être sélectionnée avec l’équipe de France U23. Dans les épreuves combinées, on n’a pas beaucoup de sélections, alors c’est toujours sympa. D’autant que si je suis prise en hauteur, ça prouve que j’ai un petit niveau quand même sur l’épreuve ! Cette compétition sera une clôture très sympa de ma saison et de ma période chez les espoirs.

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