Les formations de la Ligue Méditerranée de football se poursuivent

L’Institut régional de Formation (IR2F) de la Ligue Méditerranée de football poursuit ses sessions de formation lors de cette période de crise sanitaire. Un moyen de rester au contact des clubs. Plus de détails avec Arnaud Doudet, directeur du développement à la Ligue Méditerranée de football en charge de l’IR2F.

 
Comment les formations proposées par l’Institut régional de Formation (IR2F) de la Ligue Méditerranée de football sont-elles dispensées dans le contexte actuel ?
Il a fallu se réadapter en cette période de pandémie de Covid-19 car organiser des formations en présentiel est très compliqué pour respecter les consignes sanitaires. Depuis le début de la crise, l’IR2F assure donc deux niveaux de prestations, l’une en présentiel pour toutes les formations professionnelles et l’autre en visioconférence pour toutes les formations bénévoles concernant l’ensemble des familles : éducateurs, arbitres, dirigeants. Les formations à finalité professionnelle du brevet de moniteur de football (BMF) et du brevet d’entraîneur de football (BEF) ont été autorisées à se dérouler sur installations sportives de la commune de Rousset dans les Bouches-du-Rhône. Nos conseillers techniques en formation ont été obligés de s’adapter à de nouvelles contraintes sanitaires tout en maintenant un niveau d’exigence pédagogique fort en salle et sur le terrain, c’était très important pour nous.
 
Comment se déroulent les formations à destination des bénévoles ?
Ces formations certifiantes, mais pas qualifiantes, sont organisées en visioconférences pour l’ensemble des familles. L’IR2F a accentué la formation pour les dirigeants en instaurant « Le Lundi, c’est formation ». Depuis le deuxième confinement de novembre, nous proposons des sessions de formation sur le parcours fédéral de formation des dirigeants (PFFD) tous les lundis de 18h à 20h en visioconférence. Huit modules sur les thématiques, comme la connaissance de l’association, les ressources financières, la fonction employeur ou la communication, ont été abordés et ont permis de toucher et former 261 personnes dont 31% de femmes. Ces sessions accessibles à tous ont rencontré un vif succès, elles sont pleines depuis le début de l’année et nous avons pu former autant de personnes qu’en six mois sur des formules en présentiel. Ce succès est sûrement lié à la disponibilité plus importante des dirigeants qui ont plus de temps pour se former, car leur club est à l’arrêt et qu’ils ont aussi envie de retrouver du lien social en partageant leurs expériences avec d’autres collègues. Sur le plan pédagogique, nous avons conçu ces sessions pour qu’elles soient interactives avec différents types de supports comme des quiz et des vidéos.
 

 
Qu’en est-il des formations destinées aux bénévoles et arbitres amateurs ?
Dans un contexte normal, la formation initiale en arbitrage (FIA) se déroule sur quatre jours dans les territoires en alternant la salle et le terrain. Actuellement, nous les organisons en visioconférence sur trois jours, puis quand les conditions sanitaires nous le permettront, nous convoquerons les stagiaires sur le terrain pour compléter leur formation lors d’un quatrième jour. Comme pour les formations pour les éducateurs, il faudra que les stagiaires bénévoles attendent cette quatrième journée sur le terrain pour finaliser leur formation.
 
De quelle manière l’IR2F a adapté son contenu à la visioconférence ?
Le format en ligne demande un engagement pédagogique important pour que les stagiaires restent mobilisés. Il y a eu une nécessité de réadapter les contenus, notamment en accentuant les temps de pause, mais aussi proposer les supports adaptés pour maintenir les stagiaires en éveil. Les formateurs proposent ainsi plus de vidéos, des quiz interactifs et des groupes de travail virtuels pour travailler des exercices. Les formateurs de l’IR2F se sont mobilisés pour bien appréhender les problématiques techniques et ont été formés pour intervenir à distance. En face d’une salle en présentiel, ils peuvent chercher un regard, prendre la température facilement pour mesurer la compréhension des stagiaires. En distanciel, ces repères n’existent plus, il faut donner plus d’énergie qu’en session classique pour capter l’attention.
 
Est-ce que la demande de formation est forte malgré la pandémie de Covid-19 ?
Nous sommes très contents, car nous avons pu maintenir une offre importante pour les stagiaires dans les territoires. Habituellement et sur une saison classique, nous formons 2 000 à 2500 personnes par an, toutes familles confondues. Sur cette nouvelle saison et malgré le Covid, nous allons former environ 1 500 personnes à la fin de la saison. L’IR2F demeure actif et souhaite maintenir le lien avec les licenciés et les clubs. Il est important que nous accompagnions les clubs dans cette période délicate où les licenciés ont un peu plus de temps pour assister aux formations et donc monter en compétences. Le maintien de l’activité est aussi important du côté des éducateurs, notamment sur les CFF qui permettent d’entraîner sur le football animation qui concerne les jeunes de 5 à 12 ans, car ce sont les catégories les plus touchées avec une perte de licenciés dans les clubs. Le maintien des formations pourra probablement aider à créer de nouvelles dynamiques pour faire revenir les jeunes à l’activité en proposant des séances attrayantes.
 

 
La formation demeure-t-elle un pilier important de la Ligue Méditerranée de Football ?
La structuration des clubs était un grand axe du mandat précédent de l’équipe du président Éric Borghini et se poursuivra lors de cette nouvelle mandature. Nous allons encore accompagner les clubs pour les aider à faire face à cette crise où le bénévolat risque à nouveau de s’essouffler. Le travail des bénévoles est très important, la Ligue se doit de soutenir l’employabilité sur les formations à titre à finalité professionnelle pour apporter plus de professionnalisme dans les clubs. Le BMF notamment est un diplôme « couteau-suisse » qui peut permettre à des clubs de travailler sur le Projet Club en redéfinissant les projets éducatifs, sportifs et associatifs. Aujourd’hui, les licenciés ne sont plus uniquement intéressés par la pratique compétitive, il est important de proposer une offre sur le sport loisir, le sport santé pour toucher ou conserver les licenciés. Il y a toute une nouvelle offre à mettre en place et nous voulons nous appuyer sur cette nouvelle génération de jeunes pour la développer en proposant des formations adaptées qui permettront d’imaginer le club de demain.
 
Est-ce que l’Institut compte également sur l’apprentissage dans cette période ?
L’IR2F propose des formations professionnelles par apprentissage depuis trois ans, et elles sont également maintenues en présentiel pendant cette période Covid. Actuellement, nous avons une promotion « Clubs amateurs » sur le BMF Apprentissage composés de 24 stagiaires. Pendant 12 mois, ces jeunes sont trois semaines chez leur employeur et une semaine en formation. Les clubs amateurs de la région montrent une vraie appétence pour ce dispositif et sont de plus en plus nombreux à souhaiter accueillir un jeune apprenti dans leur structure. Parallèlement, nous travaillons également avec l’Olympique de Marseille et l’OGC Nice sur deux autres promotions BMF Apprentissage. Nous intégrons des jeunes stagiaires de clubs amateurs partenaires des clubs professionnels avec des jeunes garçons ou filles du centre de formation, ce dispositif amène une vraie dynamique pédagogique et vient enrichir la session. Au-delà de la formation, la LMF souhaite accompagner les clubs pour aller vers l’employabilité des stagiaires. Depuis 3 ans, c’est une enveloppe de 300 000 €, soit un financement de 100 000 € par an, qui a été dédié pour l’aide aux salaires des apprentis pour tous les clubs employeurs du monde amateur. Pour diversifier notre offre, nous travaillons également avec l’organisme de formation ALEO, le Pôle Emploi et CFA Futurosud sur une formation de Chargé de promotion de marketing sportif. Celle-ci a commencé en octobre dernier. Après trois mois de remise à niveau, les participants sont entrés sur une formation de 12 mois en apprentissage pour apprendre à chercher de nouvelles sources de financement pour les clubs. Dans cette période compliquée, cette nouvelle initiative pour les clubs pourrait amener des solutions leur permettant de compenser la baisse de licences, le retrait de certains partenaires, mais aussi créer des événements de qualité permettant d’amener de nouvelles recettes. Tous les stagiaires de cette nouvelle promotion ont trouvé un club en apprentissage ou en contrat de professionnalisation.

Propos recueillis par Leslie Mucret
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