Les jeunes lyonnais supporters du monde

L’UNSS Rhône-Grand Lyon Métropole planche actuellement sur un grand projet « Supporters du monde » en vue des Championnats du monde scolaires ISF de futsal en 2020. Les écoliers, collégiens et lycéens de la ville deviendront les premiers fans des équipes engagées.

 
En 2020, Lyon accueillera les championnats du monde scolaires ISF (International school sport federation) de futsal du 28 mai au 8 juin. L’UNSS Rhône-Grand Lyon Métropole se saisit de cet événement pour mobiliser tous les établissements scolaires de la ville autour d’un projet ambitieux appelé « Supporters du monde ». Pendant un an, les jeunes vont découvrir la langue, la culture, l’histoire de l’une des 30 nations qui investiront la capitale des Gaules. Dominique Letard, directeur départemental de l’UNSS Rhône-Grand Lyon métropole, raconte les origines de ce grand projet : « Je suis allé voir le dernier championnat du monde de futsal en Israël en mars dernier. J’ai remarqué qu’il n’y avait personne dans les tribunes alors que le spectacle était de qualité. Cependant, les fois où l’équipe d’Israël jouait, il y avait de la ferveur », raconte Dominique Letard. « Je me suis dit que les valeurs de l’éducation, du vivre-ensemble et de paix n’étaient pas représentées. » Le directeur départemental a alors eu une idée : mettre en relation des établissements scolaires du Grand Lyon Métropole avec les pays présents lors des championnats du monde, afin que « les jeunes aient un lien avec un sportif de haut-niveau, qu’ils aient envie de supporter quelqu’un. Connaître un pays, son histoire, sa géographie, sa langue, sa culture, tout ça participe à l’ouverture d’esprit. »

À chaque équipe ses jeunes fans

À la rentrée prochaine, écoliers, collégiens, lycéens et même étudiants travailleront sur un cahier pédagogique. Tous les professeurs seront impliqués, qu’ils enseignent le sport et l’histoire-géographie, bien sûr, mais également l’économie, les sciences de la vie et de la terre ou encore la musique. Les jeunes « voyageront » pendant six mois, puis, à l’approche de la compétition, ils entreront en contact avec les footballers engagés dans ces championnats du monde via les réseaux sociaux, les mails ou même Skype. « Qui sait quels moyens de communication nous auront dans deux ans », imagine Dominique Letard. Mais la barrière de la langue pourrait-elle compliquer ce projet ? « Ça sera l’occasion d’apprendre quelques bribes », objecte-t-il. « Pour moi, il n’y a pas de barrière de la langue, mais l’envie de connaître l’autre. » En toute, 30 nations, 30 équipes masculines et 18 féminines se retrouveront entre Rhône et Saône le temps de ce championnat, avec un tirage au sort qui déterminera quel établissement sera en lien avec quel pays. Grâce à tout ce travail réalisé en amont, les équipes auront leur bastion et leurs fans dès qu’elles débarqueront à Lyon. Dominique Letard s’y voit déjà : « J’imagine, par exemple, l’équipe du Ghana arriver en France et être accueillie par des jeunes de toutes les couleurs qui portent leur maillot et qui les suivront toute la compétition. Cela apporte un message de paix et porte les valeurs humanistes de l’éducation. »

Des liens avec les clubs professionnels

Mai 2020, cela peut paraître loin, mais le projet se prépare dès maintenant. Des contacts sont en train de se nouer avec les clubs de haut niveau de Lyon, comme l’Olympique lyonnais, le Lyon OU, l’ASVEL ou encore le Lyon hockey club. « Une centaine de joueurs professionnels viendront dans les écoles pour parler de leur pays, de leur culture, de leur arrivée en France », explique le directeur départemental de l’UNSS Rhône. Les jeunes assisteront aussi aux matches de ces joueurs. « Il y a une notion d’héritage dans ce projet « Supporters du monde ». Le championnat du monde nous sert à installer cette démarche de paix et d’ouverture d’esprit », conclut Dominique Letard.

Par Leslie Mucret
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