Présente pour la première fois aux Jeux olympiques cet été, l’escalade a le vent en poupe. En région Sud, la Ligue Sud Provence Alpes Côte d’Azur FFME entend bien bénéficier de cet engouement pour continuer à développer des structures artificielles dédiées à la pratique actuelle.
Né à Tokyo, à l’occasion des Jeux olympiques, l’engouement pour l’escalade se propage jusqu’en région Sud. « Il y a un engouement, c’est évident », confirme Amar Keltoumi, agent de Développement, en charge des Structures Artificielles d’Escalade, au sein de la Ligue Sud Provence Alpes Côte d’Azur FFME. « La Covid-19 l’a un peu freiné, mais il est toujours là. Je le vois bien dans les contacts que nous avons avec les collectivités. Quand j’échange avec des maires ou des services des sports, je vois bien que l’escalade est vue différemment depuis les Jeux olympiques. C’est l’occasion de nous développer, d’autant que Paris 2024 approche. » Se développer, c’est justement miser sur des structures artificielles adaptées. « Sur l’ensemble du territoire, nous avons essentiellement ce que l’on appelle des murs à grimper. Ce sont des murs de faible hauteur qui ne sont pas adaptés à la pratique actuelle, ni à l’accueil de compétitions. Ce sont des infrastructures qui ne correspondent pas du tout à la pratique dans les clubs. Ce type de mur, nous en avons absolument partout. Aujourd’hui, notre objectif est plutôt de développer les SAE (Structure artificielle d’escalade) à la règle », révèle Amar Keltoumi.
Des structures en plein développement
À l’heure actuelle, la région Sud dispose seulement d’une quinzaine de ces structures artificielles d’escalade. « Notre objectif est d’essayer de développer ces structures artificielles. Nous sommes carencés en termes de structures. Dans le Var par exemple, nous n’avons quasiment aucune structure qui est adaptée à son territoire. Toulon, Marseille, Aix, qui sont des villes au potentiel énorme et à l’historique important en escalade, ne disposent d’aucune structure à l’échelle de ces collectivités. Notre but est ainsi de donner une orientation qui permette, à l’échelle de chaque département, de se munir de structures adaptées », détaille Amar Keltoumi. Convaincre les collectivités de miser sur ces structures semble aujourd’hui plus simple que par le passé pour la Ligue Sud Provence Alpes Côte d’Azur FFME. « Auprès des collectivités, il est important d’expliquer ce qu’est une vraie structure artificielle d’escalade et ce qu’elle peut apporter à leur territoire. Il est également nécessaire de mettre en avant le type de pratiques que nous développons. Ce sont des pratiques que nous avons notamment pu voir lors des derniers Jeux olympiques à Tokyo : la vitesse, la difficulté et le bloc. Cette vitrine des JO nous permet de leur expliquer de la meilleure manière qu’il soit ce que nous pouvons proposer et ce qu’il est nécessaire de développer en matière d’infrastructures pour développer ce type de pratiques ainsi que de l’événementiel. »
Un vrai potentiel en Région Sud
« Il est nécessaire que ces structures servent à tous les publics », poursuit Amar Keltoumi. « Je pense notamment aux scolaires et aux clubs. C’est notre cheval de bataille. Les collectivités doivent comprendre que c’est un investissement. Aujourd’hui, 70% des murs à grimper de la région ne sont pas utilisés par les clubs, car peu adaptés à la pratique et/ou inaccessibles. Notre région est tout simplement l’une des plus carencées de France en structures artificielles. Depuis pas mal d’années, nous avons travaillé sur les sites naturels d’escalade, pour la communauté des grimpeurs de manière générale, mais dans les faits, nous n’avons pas un impact sur la population provençale. Les structures artificielles doivent permettre cela. » Les projets de SAE ne manquent pas : à Castellane, une SAE de niveau départemental a été réalisée au mois de septembre, à l’occasion de la rentrée. Pour la rentrée 2022/2023, la réhabilitation de la SAE du palais des sports de Toulon est prévue. Sans oublier un projet prévu pour le printemps 2022 du côté de la Roque Esclapon, avec une salle de bloc de niveau départemental, et un autre projet sur la station de ski d’Auron, à Saint-Etienne-de-Tinée, prévu pour l’été 2022. « On s’est donné l’objectif d’avoir une quarantaine de nouvelles structures artificielles à l’horizon 2030. Ce sont des structures qui doivent être adaptées à la taille des territoires concernés. C’est un sujet sur lequel nous travaillons en étroite collaboration avec la Région Sud, qui est un interlocuteur essentiel pour nous. »