Les terrains synthétiques jugés peu préoccupants pour la santé

Depuis fin d’année 2017, la polémique sur la dangerosité potentielle des terrains synthétiques n’a cessé d’être reprise dans les médias, interpellant en conséquent les propriétaires et gestionnaires des installations à savoir les communes.

 
Face aux diverses interrogations et inquiétudes de la part des acteurs locaux, mais également des pratiquants et parents, l’ANDES, associée à d’autres représentants des collectivités, avait alerté le ministère des Sports. Ce dernier avait, avec notamment le ministère de la Santé et des Solidarités, saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) pour établir un rapport sur ce sujet. La note propose ainsi aux décideurs locaux et au grand public un état des lieux sur la toxicité potentielle des terrains pour la santé humaine et environnementale. La note rédigée se base sur une cinquantaine d’études effectuées dans plusieurs pays européens et aux États-Unis, ainsi que sur l’audition de plusieurs structures (associations, syndicats de fabricants..).

Un risque sanitaire négligeable

L’Anses attire l’attention sur le fait que l’analyse ne constitue pas une évaluation des risques sanitaires, et ne porte donc pas de conclusions sur l’existence ou l’absence de risques. A ce titre, la note émet plusieurs constats avec la mise en avant des risques potentiels détectés ou non liés à l’utilisation des terrains. Ont été alors analysés :
– La règlementation et les normes encadrant la composition chimique des granulats de pneumatique,
– La filière et des conditions d’emploi du granulat,
– La composition des granulats usagés,
– Les autres substances chimiques utilisées lors de la production, la pose et l’entretien des sols,
– Les risques potentiels liés à l’exposition de ces matériaux,

Des recommandations émises

En synthèse, l’Anses convient que pour la santé humaine « les expertises sur les risques liés à l’exposition de sportifs et d’enfants utilisateurs des terrains synthétiques, ainsi que de travailleurs impliqués dans la pose et l’entretien de ces terrains concluent majoritairement à un risque sanitaire négligeable. » En ce qui concerne l’environnement « les données de caractérisation des granulats et d’exposition disponibles indiquent l’existence de risques potentiels pour l’environnement », principalement liés au relargage de métaux et à la présence de substances chimiques organiques. L’Anses reconnaît un manque d’informations sur certaines données et composants et donc des limites méthodologiques à l’évaluation. Elle émet en conséquence des recommandations, parmi lesquelles :
– L’enclenchement d’actions visant à préciser certains volets spécifiques pour effectuer une évaluation des risques pour la santé humaine
– De soutenir la proposition de restreindre la teneur en HAP dans les granulats, en cours d’instruction dans le cadre du règlement REACH
– De proposer des éléments méthodologiques en vue de la conduite d’une évaluation des risques environnementaux, à réaliser localement avant toute mise en place de ce type de revêtement
> Retrouver ici l’ensemble du rapport

La rédaction
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