Au terme d’un match magnifique, l’équipe de France s’est qualifiée pour la finale de la Ligue des Nations 2018, en dominant les États-Unis en cinq sets (25-18, 25-17, 23-25, 24-26, 15-13). Elle affrontera la Russie ce dimanche (à suivre dès 20h45 sur la chaîne l’Équipe).
Ces Bleus sont inarrêtables ! Après avoir dominé les champions olympiques brésiliens mercredi (3-2) puis balayé la Serbie vendredi (3-0), l’équipe de France a une nouvelle fois offert du grand spectacle en battant samedi les États-Unis en demi-finale de la Ligue des Nations au terme d’une partie à très haute intensité technique et dramatique. Les statistiques du match en disent long sur l’âpreté de ce duel : 56% d’efficacité offensive côté français contre 57% pour les Américains, 11 blocs à 10, 8 aces à 4 et une partie qui a basculé dans le camp tricolore pour des petits détails.
Un Stephen Boyer monstrueux
Après deux sets parfaits pendant lesquels tout leur réussissait, à 71% d’efficacité offensive pour le premier (plus 4 blocs et 2 aces), 76 % pour le second (2 blocs, 2 aces), les Bleus ont vécu un coup d’arrêt dans le troisième, perturbés par le changement tactique décidé par John Speraw, le coach américain, à savoir la sortie du pointu Benjamin Patch, le passage de Matthew Anderson à la pointe et l’entrée en jeu d’Aaron Russell. Dans cette configuration, les médaillés de bronze des Jeux de Rio se sont appuyés sur une défense bien plus resserrée, sur la puissance de leurs attaquants et sur une qualité de service qui a usé la réception tricolore et, malgré deux balles de set sauvées, leur a permis de remporter le troisième set (23-25). Le quatrième va faire clairement monter en température, avec un premier avantage américain (10-12), un renversement orchestré notamment par Kevin Tillie, entré à la place de Thibault Rossard (17-13), une énorme fin de set de Stephen Boyer, auteur d’un match monstrueux (31 points, à 68% de réussite en attaque, 3 aces 3 blocs), deux balles de match françaises à 24-22. Mais finalement, les Américains sont revenus et l’ont emporté, portés par Matthew Anderson (23 points), Taylor Sander (20 points), Aaron Russell (15 points) et Micah Anderson, auteur d’un ace décisif (24-26).
Une troisième médaille en quatre ans
Il fallait alors un sacré mental pour repartir au combat, les Bleus l’ont eu en prenant d’entrée l’avantage dans le tie-break (5-1), puis en se remettant d’un nouveau retour adverse (7-7, 11-11) grâce à un Nicolas Le Goff décisif de la main gauche (9 points) et un ultime coup de massue signé Boyer, meilleur homme du match (15-13). Pour la quatrième année consécutive, l’équipe de France va terminer médaillée de la Ligue des Nations, et pour la troisième fois en quatre ans, elle tentera dimanche de décrocher l’or. Des chiffres qui en disent long sur la constance au plus haut niveau de l’équipe de Laurent Tillie. A elle de terminer en beauté un séjour nordiste pour l’instant parfait…
Laurent Tille – Entraîneur de l’équipe de France :
« Nous étions vraiment abattus après le quatrième set, j’avais peur que l’équipe bascule dans le grand vide, mais dans ce cas, il faut arriver à « switcher » vite et se dire qu’on est contents d’être au tie-break, qu’il reste dix minutes à jouer et qu’il faut y aller. Mentalement, il ne faut jamais regarder ce qu’on perd, mais il faut voir devant, essayer d’être positif et rester serein. Le volley-ball de très haut niveau, c’est ça, il faut savoir garder sa sérénité dans les moments chauds. Pour gagner aujourd’hui, il fallait avoir un sacré mental. Je suis vraiment très content de ce redressement mental après la perte du quatrième set, on a réagi ».
Benjamin Toniutti – Passeur et capitaine de l’équipe de France :
« Physiquement et nerveusement, ça a été un match rude. Les deux premiers sets, nous jouons à la perfection et le fait qu’ils changent de formation a stabilisé leur jeu, ils ont été très bons en réception et à l’attaque. C’est bien d’avoir réussi à tenir et à garder nos nerfs, parce que ce n’était pas facile. Si on avait perdu, ça aurait été très dur dans les têtes, car on a mené 2-0 et +4 dans le quatrième. Je suis content, parce que tout le monde est resté soudé, c’est très positif ».