Limoges s’installe dans le paysage du handball français

Lors des quinze dernières années, le club limougeaud s’est hissé au plus haut niveau du handball français, en première division. Et le Limoges Handball ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, même sur une terre où le basket est roi.

Une salle, deux sports. Le Palais des Sports de Beaublanc n’est plus seulement « l’enfer vert » réservé aux équipes venant défier le CSP Limoges, club de basket mythique de la ville, onze fois champion de France et vainqueur de l’Euroligue (1993), de la Coupe des vainqueurs de coupe (1988) et de la Coupe Korac (1982, 1983 et 2000). Désormais, les supporters rugissent aussi pour le handball, avec un club bien décidé à s’installer durablement en première division (Starligue).

Et si le club de Haute-Vienne est parvenu à franchir les étapes jusqu’au plus haut niveau, c’est grâce à une volonté de la Ligue du Limousin, qui souhaitait réunir les clubs de Limoges sous une même entité. En 2006, le Limoges Hand 87 voit le jour, et le club ne tarde pas à gravir les échelons. Champion de Nationale 2 en 2008, champion de France de Nationale 1 en 2015, la formation de Haute-Vienne accède donc à la Pro D2 pour la saison 2015-2016. Lentement mais surement, les Limougeauds s’installent dans le paysage handballistique français. Jusqu’en mars 2020, et l’arrivée du Covid-19. La Ligue nationale de handball décide mi-avril d’arrêter définitivement le championnat. Cesson, alors en tête du classement après 18 journées, est promu en Starligue (D1), tout comme Limoges Hand 87, deuxième au moment de l’arrêt.

Le sixième budget du championnat

Direction la première division, et pour l’occasion, le club change de nom et devient LH, pour Limoges Handball. Dans l’élite du hand français, la formation de Haute-Vienne compte bien s’y installer, progressivement. Après un maintien acquis sans trembler lors de la première saison, l’équipe continue sa structuration en 2021-2022, avec le sixième budget de la saison (4,3 millions d’euros), derrière les cinq grosses écuries que sont Paris, Montpellier, Nantes, Aix et Nîmes. « Le projet sportif du LH87, c’est d’abord de pérenniser le club à ce niveau-là. Pour cela, j’ai toujours pensé que la structuration devait se faire avant l’ambition sportive et que de facto cela suivrait naturellement. Là, on aimerait viser davantage la moitié de tableau sur les quatre ou cinq prochaines saisons, avant de penser à jouer l’Europe », expliquait le président Alain Aubard à Ouest France en septembre dernier.

Limoges Handball réalise un exercice 2021-2022 en dents de scie, avec quelques fulgurances mais aussi plusieurs déceptions. Le pivot letton Ingars Dude, figure emblématique du club et présent en Haute-Vienne depuis 2018) en a bien conscience. « On n’a pas très bien commencé la saison, même si la préparation était très bonne. On a eu beaucoup de changements chez les joueurs, même en cours de saison. Mais on a trouvé plus de stabilité par la suite, et même si nous sommes loin de la tête, c’est une saison correcte. Il faut continuer comme ça jusqu’à la fin de la saison. (…) La victoire contre Nantes était exceptionnelle. Les Nantais n’étaient pas en forme, et on a su en profiter et on a bien joué. Mais j’aurais préféré perdre contre Nantes et gagner à la maison contre Istres. Cette défaite nous a fait mal. Devant notre public, nous avons été catastrophiques, il faut bien le dire, même si Istres a bien joué. On n’était pas là. »

Le début d’un nouveau cycle cet été

Sauf cataclysme de fin de saison, Limoges Handball va se maintenir dans l’élite du handball tricolore la saison prochaine. Le club pourra continuer à construire, à grandir, mais avec quelques changements. « L’équipe est en train de progresser, le club aussi, assure Ingars Dude. On va avoir une bonne équipe l’an prochain, avec un bon coach. On verra une progression, mais ce sera sans moi. Je vais arrêter, la fin approche. Je serai là comme spectateur, comme supporter, et je jouerais peut-être au niveau amateur. Je n’ai plus 20 ans, même si je me sens bien, c’est comme ça dans notre métier, un jour on est là, un jour on n’est plus là. Dans un club avec beaucoup d’ambition, c’est normal d’avoir des cycles qui se succèdent. »

Le nouveau cycle du Limoges Handball débutera donc sans Ingars Dude, mais avec de nouvelles recrues prestigieuses, qui évolueront sous le maillot limougeaud lors du prochain exercice. Le demi-centre égyptien Seïf Elderaa fera ses premiers pas sur le continent européen à Limoges. « C’est un objectif qui se réalise dans ma carrière. Une nouvelle équipe, un nouveau championnat, de nouveaux challenges, j’ai travaillé dur pour en arriver là et je vais continuer à tout donner pour assimiler tous les changements que ce soit sur le plan sportif, mais aussi sur la vie dans un nouveau pays avec une nouvelle culture et autre langue à apprendre. J’ai choisi Limoges car je suis ce club depuis un moment et j’observe des changements dans un sens positif. Le club fait tout pour devenir meilleur année après année et construire une équipe compétitive », se félicite le joueur.

Un entraîneur de renom l’an prochain

Le gardien de but Yann Genty (PSG), le pivot international croate Tomislav Kusan, l’international espagnol qui évolue au FC Barcelone, Angel Fernández, et l’ailier Andréa Guillaume garniront également les rangs du LH à partir de cet été. Un casting de tout premier choix, qui sera bien aidé par l’arrivée d’un nouvel entraîneur, Alberto Entrerrios, actuel coach du « H » nantais. Entraîneur emblématique du handball international, l’Espagnol se réjouit de ce nouveau challenge : « Limoges est un club dont tout le monde en parle en bien et même en très bien. J’ai eu des retours très positifs du club, tout un tas de choses qui m’ont beaucoup plu. De plus, j’accorde de l’importance à l’humain, j’ai pu rencontrer des gens qui étaient très intéressés pour mes qualités d’entraîneur, mais aussi pour mes qualités humaines. »

« C’est un club en plein essor avec des ambitions fortes. L’arrivée d’Alberto va dans le sens de cette ambition, ils ont de l’expérience et vont permettre de continuer à franchir ces étapes de développement. Mes ambitions vont être de performer, de progresser, de me nourrir de ce nouveau contexte. Je trouve ça stimulant d’arriver dans un club ambitieux. Cela permet de découvrir un nouveau projet, de nouveaux coéquipiers, un nouveau staff », confirme le futur Limougeaud, André Guillaume. Le futur jeune retraité Ingars Dude, prévient les futurs joueurs du Limoges Handball, il est rapidement possible de s’attacher à la ville : « J’ai beaucoup réfléchi, pour jouer dans une autre équipe pour une ou deux saisons. Mais est-ce que ça vaut le coup de déménager pour une ou deux saisons, avec toute ma famille ? On se sent vraiment très bien à Limoges, on a notre petite maison, l’école pour les enfants, ça marche très bien. » Une ville où il fait bon vivre, un club qui se développe année après année, le handball prend ses aises à Limoges.

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