Président du Comité 78 Judo, Louis Serville revient sur la dynamique du judo dans les Yvelines, le para-judo ainsi que les actions menées.
Quelle est la place du judo dans les Yvelines ?
C’est un sport qui compte aujourd’hui à peu près 15 000 licenciés dans les Yvelines. 15 000 licenciés, sachant qu’il y a environ 120 clubs, dont certains comportent plus de 500 adhérents. Il y a des clubs qui ont entre 100 et 250 adhérents ainsi que beaucoup de petits clubs qui sont à moins de 60 licenciés. Comme un peu partout dans le territoire national, il y a un engouement autour du judo parce qu’il y a des résultats. Mais c’est vrai que, par les diverses actions qu’on mène, on essaie d’intéresser toute la population yvelinoise.
Quelle est sa dynamique après deux années de restrictions sanitaires ?
On a énormément souffert pendant cette période, mais à la reprise, on a eu un engouement important des gens qui sont revenus en force. Cette année, on a retrouvé le nombre d’adhérents d’avant-Covid. On est le premier département d’Île-de-France en terme de judokas, de licences de judo (15 000, ndlr.).
Comment s’est passée la saison 2021/2022 au niveau des résultats ?
Elle s’est révélée fructueuse. Par exemple, chez les cadets, pour les qualifications en première division, on a eu 14 qualifiés, dont six féminines. Et sur les juniors, on en a eu huit dont quatre féminines. Et sur les seniors, on en a eu neuf dont trois féminines. Donc, je pense que ce qui est important, c’est de voir qu’il y a toujours le vivier qui est là pour alimenter la compétition, le haut niveau et donc des gens qu’on ne connaît pas aujourd’hui, qui vont apparaître et qui vont faire des résultats demain.
On peut donc qualifier la dynamique comme étant bonne…
Absolument. Toutefois, les Yvelines disposent d’un souci : l’absence d’un Pôle Espoirs sur notre département. Dès que les gens commencent à disposer d’un bon niveau, ils partent dans les pôles, mais dans d’autres départements. C’est peut-être notre souci, mais bon, on ne peut pas avoir des pôles dans toute la région. Il y a le Pôle Espoirs de Brétigny, un autre du côté de Rouen et il y en a un qui est en train de se créer du côté de la Seine-Saint-Denis.
« Diverses actions sont menées »
Quelles sont les actions menées ?
Nous organisons le Judo Land deux fois par an. Nous nous sommes équipés de deux structures gonflables sur le Haut Comité, et avec ces structures gonflables, on faisait des journées où les enfants de cinq à dix ans tournaient sur des petits ateliers, sur des thèmes en lien avec le judo. Il y a déjà eu deux ou trois thèmes. Le premier, c’était l’histoire du judo. On parle du Japon, des origines du judo, et de Jigorō Kanō. Le dernier thème choisi était la géographie, qui permet de situer les pays majeurs dans cette discipline (France, Japon). Chaque année, on essaie de faire des thèmes différents.
Comment est accueilli ce genre de manifestation par les jeunes ?
Les jeunes sont très, très heureux. Il y a des remises de récompenses, des goodies et des goûters. Les parents sont ravis parce qu’ils passent un bon moment. Ils voient leurs enfants qui sont dans le kimono. Ils voient leurs enfants pratiquer le judo tout en apprenant de nouvelles choses. Et puis il y a aussi quelques questions sur les prises de base en ceinture blanche ou jaune. C’est une sortie d’une demi-journée pour les parents et c’est très satisfaisant.
Cet été, vous avez accueilli le Judo Tour Île-de-France. En quoi cela consiste ?
On a eu notre propre dynamique sur les bases de loisirs que l’on a dans les Yvelines. Cela consiste à mettre en place des animations gratuites autour du judo dans une structure gonflable de 120 m² aménagée en plein air. Le but est d’initier les jeunes au judo de façon ludique.
« Le para-judo est une thématique qui a toujours été très présente dans les Yvelines »
Venons-en au para-judo. On sait que le Comité 78 est très impliqué dans cette thématique. Comment cela a-t-il initié ?
C’est une thématique qui a toujours été présente dans les Yvelines. Quand je parle de para-judo, j’évoque les personnes atteintes de trisomie et pas ceux à qui il manque des membres ou qui sont aveugles, même si des personnes aveugles ou sourdes pratiquent le judo dans le département. On a même un enseignant dans un de nos clubs qui est malentendant. L’an dernier, au mois d’octobre, on a organisé le championnat du monde des sourds et malentendants à Versailles. Cette manifestation s’est montée de toutes pièces avec l’aide de la FFJudo, de la Fédération internationale ainsi qu’avec l’aide de clubs locaux. Le comité a participé en fournissant le nécessaire. Il y a des clubs qui, depuis quelques années, organisent des cours destinés aux parasportifs.
La poursuite de son développement est-il un enjeu fort pour le Comité ?
Absolument. On a eu l’an dernier la Fédération qui est venue voir le fonctionnement des regroupements en dehors des clubs, des regroupements au sein d’un gymnase d’une vingtaine de para-judokas. Et donc elle a regardé comment on faisait. Je pense que maintenant, la Fédération va le développer et l’implanter un peu sur tous les territoires. Aujourd’hui, on continue à avancer sur cette thématique. On est en train de mettre en place un travail avec France Parkinson. Ce n’est pas du judo, c’est du Taïso. C’est un des sports de la fédération avec les parkinsoniens et on a signé un accord au niveau régional avec ces gens-là. On a mis en place des stages de formation pour les enseignants pour qu’ils puissent appréhender et pouvoir accueillir dans leurs clubs ces types de personnes.
Quels sont les clubs investis dans le para-judo ?
Ce sont des gros clubs. Ces structures sont capables d’avoir des enseignants qui peuvent être dédiés à cela. Ce qu’on cherche, c’est d’essayer de voir des clubs de taille plus modeste et d’y former un enseignant. Il est évident qu’il faut commencer par les grosses machines qui ont plus de moyens financiers et qui ont la possibilité d’ouvrir cette activité à ce type de personnes.
Que pensez-vous des événements comme la Journée paralympique, qui a eu lieu le 8 octobre dernier ?
Pour moi, je trouve ça extraordinaire. Je pense qu’il faut intégrer tout le monde. Le sport avait pour objectif et a toujours pour objectif de passer outre les conflits et d’essayer de réunir les gens pour éviter qu’ils se fassent la guerre. Je pense que ces personnes qui sont atteintes de maladies et qui sont en difficulté, ça permet de les intégrer dans une vie sociale. On le voit au travers de certains clubs sur le para-judo. Il y a des progrès conséquents dans le mental de ces gens au quotidien. Ils ne restent pas sur le bord de la route et ça, c’est important.