Élu samedi dernier à la tête de la Fédération Française de Lutte lors de l’assemblée générale élective en devançant la liste du président sortant, Alain Bertholom. Lionel Lacaze revient sur son élection et évoquer ses projets pour la FFLutte.
La première question est simple, quels sont vos projets pour la Fédération Française de Lutte ?
Le premier projet est de redonner à la Fédération sa noblesse en termes de notoriété, de reconnaissance et de rayonnement. Même si ça n’a jamais été une discipline de référence en France, il faut que la FFL retrouve la place qui était la sienne. Désormais, il faut proposer de nouveaux projets car si tout ce qui a été proposé depuis une vingtaine d’années avait fonctionné, on en aurait les signaux. La deuxième partie du projet est quant à elle plus facile à repérer. Il faut faire un toilettage complet de tous les textes, de toute l’organisation. L’action repose sur une structuration et des textes de référence. Et là, c’est presque de l’archaïsme, nous sommes restés bloqués dans les années 80-90. Il faut donc rénover ceux-ci et toute notre organisation pour qu’on puisse mettre les intentions politiques et stratégiques de développement en accord avec ces textes. Ces derniers, qui nous réglementent sont incompréhensibles, pas adaptés. Depuis quelques années, il y a cependant des efforts éthiques effectués, notamment au moment des élections. Le troisième projet, c’est d’avoir une déclinaison de l’offre des luttes, et que cette déclinaison soit revue, corrigée en rappelant ce qu’est la lutte en France aujourd’hui, mais en s’inspirant évidemment des aspects planétaires. Et là, on a un boulot important ! Une fois que l’on aura revu l’offre des luttes, on pourra mettre une formation en place et professionnaliser. Il faut donc gagner en notoriété, faire de la performance et avoir des champions. C’est la partie essentielle, qui va permettre à la lutte de se développer. Nous avons un projet comme jamais il n’y en a eu à la fédération.
Vous parlez de la nécessité d’avoir des champions. Les tournois de qualification pour Tokyo 2021, qui auront lieu au printemps prochain, sont-ils déjà un objectif majeur ?
Bien sûr que c’est un objectif ! Aujourd’hui on se trouve à quelques mois des tournois de qualification, et s’il y avait eu les JO l’été dernier, nous n’aurions pas pu y aller car nous n’avions pas d’athlètes. Nous rentrons d’une coupe du monde individuelle, et force est de constater que la situation n’est pas bonne. Pourtant, il n’y avait pas le niveau d’un tournoi de qualification. Désormais, il y a des tournois de références qui approchent à grands pas, mais ça serait mentir de vous dire qu’en trois mois nous allons réussir ce que certains n’ont pas fait en dix ans. Par contre, nous allons tout faire pour essayer de voir si ce ne sont pas simplement de petits problèmes d’ajustements ou de confiance. Ce qui est bien c’est que la performance ne tient parfois pas à grand-chose. Pour le moment, je ne peux pas dire où nous en sommes, mais nous allons nous donner les moyens pour réussir. Pour ce faire, nous avons rencontré les athlètes et les cadres dès lundi à l’INSEP. Tokyo n’est donc pas un objectif vital, mais un objectif de fédération qui doit mettre du sens à la performance.
Vous avez annoncé vouloir ne faire qu’un mandat. Qu’allez-vous mettre en place lors de cette mandature pour que la lutte française puisse briller aux JO de Paris 2024 ?
Nous partons quasiment de zéro en termes d’innovation et de façons de fonctionner. Cependant, nous avons des ressources, nous avons des capacités grâce en particulier aux moyens donnés par l’Agence nationale du sport qui est très attentive à ces problématiques de haut niveau. Le tout est de savoir comment nous allons traduire cela en actions. J’arrive sur ce mandat comme un athlète ferait sa préparation olympique. S’il travaille bien en quatre ans, il gagne une médaille. Ici, la situation est la même. Je considère que quatre ans mobilisés sur du développement qui intègre les JO de Paris, c’est suffisant pour faire du très bon boulot et faire une passation pour ceux qui viendront derrière. Ça va être court quatre ans, le pari est fort mais il est intéressant car ce qui sera bien fait pour 2024 sera bien fait pour la suite.