Les équipes de France de lutte ont décroché trois médailles lors des derniers championnats d’Europe. Bilan de cette compétition et focus sur le prochain TQO Monde avec Patrice Mourier, directeur de la performance au sein de la Fédération Française de Lutte.
Quel bilan tirez-vous des derniers championnats d’Europe ?
Le bilan est bon. Cela faisait très longtemps que nous n’étions pas rentré d’un championnat d’Europe avec trois médailles au compteur. Le plus important est d’avoir remporté un titre, ça a fait du bien d’entendre à nouveau la Marseillaise. Certes, le bilan aurait pu être meilleur. Je pense que l’équipe de Gréco-romaine avait les moyens d’aller chercher une médaille. Mais le bilan général reste tout de même satisfaisant.
Est-ce porteur d’espoir en vue du prochain TQO Monde ?
Il est clair que la dynamique est bonne. Pour la Gréco-romaine, l’équipe sera différente entre ce championnat d’Europe et le TQO. Concernant les filles, il y a pas mal d’attentes aussi. Je pense à une Mathilde Rivière qui est revenue après quatre mois d’absence et qui est proche d’une finale pour le bronze. Je pense que c’est plutôt encourageant, il y a clairement le potentiel, parmi nos lutteurs et nos lutteuses, pour aller chercher des qualifications supplémentaires pour les JO.
Pour le moment, l’unique qualifiée est Koumba Larroque. L’or olympique est-il désormais un objectif incontournable ?
Complètement, c’est un objectif que l’on s’était fixé en début d’olympiade. On connaît le potentiel de Koumba et maintenant qu’elle a retrouvé de la confiance, elle évolue à son meilleur niveau. C’est un niveau qui fait d’elle une prétendante à la médaille d’or. Elle en est consciente et ne s’en cache pas, son objectif est également d’aller chercher cette médaille d’or.
Le travail sur sa confiance a-t-il été important ?
Clairement, elle a traversé des moments difficiles. Après sa 7e place sur les championnats d’Europe précédents, c’était dur pour elle. Après les championnats du monde où elle s’était blessée et son opération, elle a mis un peu de temps à se remettre dedans. Il fallait à tout prix qu’elle se remettre en confiance pour recommencer à être performante. Il reste trois mois avant les Jeux olympiques et je pense qu’elle a repris confiance au bon moment.
Elle s’est laissée aller à un style de lutte plus offensif sur ces championnats d’Europe. Est-ce un style que l’on retrouvera aux JO ?
Il est vrai qu’on a vu une Koumba plus offensive que d’habitude, moins dans l’attente. Cela fait quelques années qu’elle travaille sur ses attaques de jambes, sur une lutte plutôt offensive. Jusque-là, elle manquait peut-être de confiance pour parvenir à tout mettre en place. Sur ces championnats d’Europe, elle arrivait sans pression en étant déjà qualifiée pour les JO. Je pense que ça l’a libéré. Sur les Jeux olympiques, pour aller chercher une médaille d’or, il faudra en effet produire une lutte offensive.
Depuis le début de l’année, la « génération Paris 2024 » est-elle au rendez-vous ?
Nous avons en effet quelques jeunes athlètes qui ont montré de belles choses lors des différentes compétitions. Il y en a plusieurs qui ont clairement le potentiel pour se qualifier pour les JO de Paris 2024. Contrairement à d’autres sports, nous devrons nous qualifier, nous ne serons pas présents automatiquement, c’est donc un rendez-vous qu’il faut extrêmement bien préparer. Mais je pense que le potentiel est là.