Lors des derniers championnats du monde de lutte, l’équipe de France n’a pas réussi à décrocher de médaille. Retour sur cette compétition avec Yvon Riemer, entraîneur national de lutte gréco-romaine au sein de la Fédération Française de Lutte et Disciplines Associées.
Quel bilan tirez-vous de ces championnats du monde ?
Si l’on prend en compte les résultats, le bilan n’est pas satisfaisant. C’était une période particulière, après les Jeux olympiques, la préparation a donc été totalement différente par rapport à une année habituelle. Il y a eu plus d’entretien qu’une véritable préparation du côté des athlètes. Cela n’a donc pas aidé à obtenir des résultats satisfaisants. Il y a également un nouvel organigramme, avec de nouveaux entraîneurs. Le temps que tout se mette en place, cela a créé un peu » d’instabilité » pour cette équipe de France.
Ces Mondiaux sont donc arrivés un peu tôt ?
C’est la première fois que nous avons des championnats du monde juste après des Jeux olympiques. C’est donc forcément assez perturbant, entre août et septembre nous avons connu une période très particulière. De notre côté, nous avons mis pas mal de choses en place après ces JO, il faut donc un temps pour que les choses prennent, ça ne peut pas donner des résultats aussi vite. Toutes ces choses cumulées n’ont pas créé des conditions favorables.
Quels sont les éléments positifs à retenir de cette compétition ?
On peut commencer par parler de Koumba Larroque. Elle a connu une immense déception à Tokyo et a pris un temps de repos après les Jeux olympiques. Sa prépparation a donc été très courte pour ces Mondiaux. néanmoins, elle a réussi à gagner ses deux premiers matches face à une ancienne championne d’Europe et une autre lutteuse qui a gagné la Coupe du monde. Cela démontre une force de caractère chez elle, mais aussi au sein de cette équipe de France et c’est forcément encourageant pour la suite. Cette attitude et ce comportement volontaires, nous les avons retrouvé chez beaucoup de nos lutteurs et lutteuses durant ces Mondiaux.
La génération que l’on retrouvera en 2024 commence-t-elle déjà à prendre sa place en équipe de France ?
Nous avons besoin de maturité et d’expérience. La moyenne d’âge pour 2024 sera beaucoup plus intéressante de ce point de vue là par rapport à cette que nous avons aujourd’hui. Nous avons des lutteurs et lutteuses qui sont encore assez jeunes et qui vont donc s’améliorer à l’avenir en participant à des compétitions. Cela leur sera très favorable pour engranger cette fameuse expérience nécessaire à haut niveau.
Quels sont les prochains rendez-vous pour cette équipe de France ?
Plusieurs de nos jeunes lutteurs vont participer aux championnats du monde U23, qui auront lieu au mois de novembre. Pour l’équipe senior, on va reprendre au mois de janvier prochain avec le Grand Prix de France Henri Deglane. C’est la compétition de rentrée qui sera une référence pour nous. Puis nous enchaînerons sur les championnats d’Europe où nous espérerons une progression qui sera visible.