Lutte – Yvon Riemer : « Une reprise très satisfaisante »

Lors du Grand Prix de France Henri Deglane qui s’est déroulé à Nice, l’équipe de France de lutte gréco-romaine a décroché cinq médailles. Une prestation encourageante aux yeux d’Yvon Riemer, entraîneur national de la lutte gréco-romaine au sein de la Fédération Française de Lutte et Disciplines Associées.

 
Quel bilan tirez-vous du dernier Grand Prix de France Henri Deglane pour la lutte gréco-romaine ?
C’est une reprise très satisfaisante. Dans le contexte actuel, il était important d’avoir des premiers repères. Le Grand Prix de France Henri Deglane était donc un événement bienvenu afin de tester et voir le niveau de nos athlètes par rapport aux étrangers. À mes yeux, cinq médailles représentent un beau tir groupé. Tout cela en prenant en compte le fait que Melonin Noumonvi n’a pas été en mesure de participer en raison d’une blessure, je pense que c’est un bon bilan.
 
La catégorie 67kg a notamment remporté trois médailles. Qu’apporte une telle densité ?
Il est vrai qu’il y a une belle concurrence dans cette catégorie. Cela permet d’obtenir de très bons résultats. En décrochant la médaille d’or, Mamadassa Sylla a pris un peu d’avance en vue du premier tournoi de qualification olympique européen qui aura lieu au mois de mars. Pour le moment, il a pris le bon chemin. Mais tout est encore jouable pour les autres. Cette densité est une excellente chose.
 
L’attitude des athlètes, qui ont affiché beaucoup d’envie, vous a-t-elle particulièrement séduit ?
Dans l’ensemble, les athlètes étaient vraiment motivés et volontaires. L’attitude générale a été très bonne. Par rapport aux autres nations, nous n’avions rien à envier sur le plan de l’envie de bien faire pour cette reprise.
 
Ce Grand Prix de France Henri Deglane est-il le symbole de la bonne gestion par les athlètes et par la fédération de la période d’incertitude liée à la Covid-19 ?
Ce qui est certain, c’est que le point de repère est bon. Nous faisons cinq médailles en gréco-romaine, le comportement a été bon et nous pouvons nourrir de belles ambitions pour la suite. Il est vrai que cette période liée à la crise sanitaire n’a pas été facile à vivre, mais nous nous en sortons bien. Malgré tout, il reste beaucoup de travail dans les semaines et mois à venir.
 

Combien la fédération espère-t-elle qualifier de lutteurs en gréco-romaine pour les prochains Jeux olympiques ?
On sait que les qualifications olympiques sont très difficiles. Le niveau européen en lutte gréco-romaine est très élevé. Se qualifier en étant européen est donc une tâche pas simple du tout. Aujourd’hui, je pense que la catégorie 67kg a un potentiel intéressant avec une possibilité de qualification. Je pense aussi à la catégorie 97kg avec Mélonin Noumonvi qui a prouvé par son palmarès et son attitude lors de la dernière Coupe du monde qu’il est capable de se hisser à très haut niveau. La catégorie 77kg est également intéressante car nous avons deux athlètes performants mais la qualification sera difficile dans la mesure où une dizaine de médaillés européens, mondiales voire olympiques ne sont pas encore qualifiés. Si nous arrivons à placer un lutteur dans chacune de ces catégories, nous partirons bien armés aux Jeux olympiques.
 
Concernant la lutte féminine et la lutte libre, le bilan de ce Grand Prix de France Henri Deglane est-il également satisfaisant ?
Que ce soit en lutte féminine ou en lutte libre, l’ensemble du collectif n’était pas présent. Je pense notamment aux féminines où Koumba Larroque et Mathilde Rivière étaient absentes sur blessure. Les féminines ont malgré tout réussi à ramener deux médailles de Nice, ce qui constitue une très belle performance. Sur l’ensemble de la compétition, nous avons vu pas mal de choses positives, il reste désormais à continuer de travailler pour être encore plus performant au niveau international.
En lutte libre, l’équipe a réussi à obtenir deux médailles, ce qui est très encourageant. En vue des TQO, on peut souligner le très bon comportement d’Ilman Mukhtarov. Dans la catégorie 65kg, il a enfin réussi à battre un lutteur polonais qui était sa bête noir. Il affiche beaucoup de potentiel et une belle forme, il va désormais devoir continuer à travailler durant les différents stages et lors du prochain tournoi afin d’être au top lors du TQO.
 
Quel va être le programme de préparation d’ici le prochain tournoi de qualification olympique ?
Les lutteurs sont partis lundi en Croatie pour un stage de préparation de deux semaines. Au mois de février, un nouveau stage est prévu du côté de l’INSEP, peu de temps avant un tournoi en Ukraine qui aura lieu fin février. Après ce tournoi, nous déciderons des athlètes qui participeront au TQO.

Propos recueillis par Olivier Navarranne
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