Madelon Catteau est devenue championne d’Europe junior du 10km en eau libre. Un titre que l’athlète de la Team SPORTMAG attendait depuis quatre ans. La voilà désormais prête à briller sur les compétitions seniors.
Madelon, dans quel état d’esprit abordiez-vous ces championnats d’Europe ?
Je m’étais très bien préparée pour cette compétition. Aux entraînements, la semaine juste avant, je nageais 80km et je n’avais jamais nagé aussi vite aux entraînements. Ça m’a beaucoup mis en confiance. J’ai aussi eu un staff qui m’a beaucoup aidé durant cette préparation. La veille de la course, deux nageurs de l’équipe de France avaient remporté l’or dans leurs catégories. J’étais donc dans un climat favorable et positif.
Et la course en elle-même, comment l’avez-vous vécu ?
Les conditions n’étaient pas faciles, il y avait beaucoup de vagues. Ça m’a tracassé, car j’ai le mal de mer. Nager dans les vagues, ça secoue énormément et ça donne une course très différente par rapport aux épreuves en lac par exemple. J’ai eu la chance d’arriver assez tôt sur le site de compétition, pour tester le parcours en amont. J’ai tout analysé, ce qui m’a permis de savoir où je mettais les pieds en vue de la course.
J’ai lancé mon attaque très tôt pendant la course. J’ai effectué les 4 derniers kilomètres toute seule, soit quasiment 40 minutes de course. Il me restait deux tours, donc un seul ravitaillement. C’est là que je peux avoir les informations données par mon ravitailleur. C’est à ce moment-là que j’ai pu me retourner un peu et voir où étaient mes concurrentes. À chaque fois que je passais une bouée, j’essayais de regarder derrière. Je voyais que le bateau n’était pas très loin. Alors qu’il ne me restait plus qu’un tour, je me suis dit que j’avais réussi à leur mettre 30 secondes, mais que c’est un temps qu’elles peuvent reprendre ! Jusqu’au bout, j’ai tout donné parce que j’avais peur qu’elles me rattrapent. Je suis vraiment restée concentrée jusqu’au bout pour aller chercher ce titre.
« J’ai hurlé comme jamais je n’avais hurlé ! »
Vient ensuite la fin de la course et la libération…
Ce n’est que pendant les 300 derniers mètres, quand je passe devant le ravitaillement, que j’ai compris que c’était bon. J’ai vu le DTN de l’eau libre qui levait les bras en l’air et qui m’encourageait. Ces 300 derniers mètres, je n’en pouvais plus, mes bras ne tournaient plus, mais c’était que du kiff ! Cela fait quatre ans que j’attendais ce titre. C’est un accomplissement de tout le travail que j’ai pu faire. Cela fait plusieurs années que j’enchaîne des périodes difficiles. Ça m’a donc vraiment fait du bien. Après l’arrivée, j’ai hurlé comme jamais je n’avais hurlé ! L’émotion a vite pris le dessus, on voit tout le staff, sa famille, ses proches… on pleure, tout simplement !
Quel bilan tirez-vous de toutes ces années chez les juniors ?
Chez les juniors, on retrouve des schémas de courses totalement différents par rapport aux seniors. Chez les seniors, ce sont souvent des courses d’attente qui se terminent au sprint. Chez les juniors, il y en a toujours une qui attaque, on s’observe beaucoup pour savoir qui va partir. Toutes ces années chez les juniors, ça m’a fait grandir. En eau libre, plus on fait de courses, plus on prend de l’expérience et on devient performante. C’est un tremplin parfait vers les compétitions seniors.
Justement, qu’est-ce qui vous attend désormais chez les seniors ?
Je vais prendre part aux championnats de France en eau libre, sur 5km et 10km. Le but est de se qualifier pour les championnats d’Europe seniors, qui auront lieu au mois d’août prochain, à Rome. Pour se qualifier, il faut gagner la course. La configuration pour la qualification est un peu particulière, puisque les Mondiaux ont eu lieu avant les championnats d’Europe. Toute la délégation qui a participé aux championnats du monde sera donc présente. Il y a ainsi pas mal de concurrence, ce sera difficile, mais j’ai fait le plein de confiance avec mon titre !