Madelon Catteau : « Pendant l’entraînement, on donne sa vie »

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Revenue à la compétition lors du Meeting de Villefranche-en-Beaujolais, Madelon Catteau se projette désormais sur les championnats de France à Angers. Un rendez-vous qui va permettre à la nageuse de la Team SPORTMAG de continuer à retrouver la forme.

Madelon, vous avez effectué votre retour à la compétition lors du Meeting de Villefranche-en-Beaujolais. Comment avez-vous vécu ce retour ?

Honnêtement, j’appréhendais un peu. Je n’avais pas fait de compétition depuis le mois de mars et le déclenchement de mon Covid. D’autant qu’on était sur une grosse période de charge à l’entraînement, avec des séances très longs et très intenses. Je me sentais très fatiguée et je ne m’attendais pas du tout à performer. Philippe (Lucas, ndlr) m’a d’ailleurs dit qu’il était important que je prenne ce retour à la compétition comme il vient, sans m’emballer en voyant les temps. Je partais donc décontractée. Finalement, ça ne s’est pas si mal passé que ça. Forcément, je ne réalise pas mes meilleurs temps, mais ça reste positif. J’ai été agréablement surprise par rapport à ma forme du moment, surtout que mes derniers tests de santé n’étaient pas hyper concluants.

Au fil des entraînements, est-ce que vous sentez que la forme revient progressivement ?

J’ai eu un mois de septembre très compliqué, autant physiquement que psychologiquement. Je ne devrais pas me comparer à mon meilleur niveau, mais je n’ai pas pu m’empêcher de le faire, et ça m’a pas mal bouffé. Le retour à la compétition m’a fait beaucoup de bien. Même la semaine avant de partir à Villefranche, je revenais bien à l’entraînement. Je suis bien repartie sur bon rythme, je recommence à faire de bons chronos, de bonnes séries, donc je suis contente.

« J’aborde ces championnats de France assez sereinement »

Les championnats de France ont lieu à Angers la semaine prochaine. Comment abordez-vous ce rendez-vous ?

J’avais décroché un titre l’année dernière, mais le défendre sera très compliqué, je ne suis pas du tout dans les mêmes conditions. Malgré tout, la compétition à Villefranche m’a mis en confiance. Même si je suis loin de faire des chronos exceptionnels, ils sont plutôt bons. Ma vraie échéance, c’est début décembre. D’ici là, le plus important, c’est de continuer à progresser, à prendre de la confiance. J’aborde donc ces championnats de France assez sereinement.

Vous aviez évoqué, au mois de septembre, à quel point la rentrée avait été difficile. Aujourd’hui, le rythme à l’entraînement est-il encore plus soutenu ?

Totalement. C’est beau d’obtenir des médailles, de faire de bons résultats, mais les gens ne se rendent pas compte de l’envers du décor. C’est un investissement extrême au quotidien. Je passe 7 heures par jour à m’entraîner, donc 6 heures dans l’eau. Derrière, je dois aller faire de la kinésithérapie sinon je ne tiens pas la semaine. Comme je le disais, c’est un engagement extrême. Pendant l’entraînement, on donne sa vie, avec Philippe derrière notre dos.

Dans ces périodes assez compliquées, quel rôle jouent tes « collègues » à tes côtés, au cœur de ton groupe d’entraînement ?

Il faut se servir des personnes qui nous entourent pour aller plus loin. J’ai la chance de faire partie d’un groupe de très haut niveau, je suis loin d’être celle qui a le plus grand palmarès, donc je me sers beaucoup de l’expérience des autres. Charlotte (Bonnet, ndlr) m’aide beaucoup à prendre du recul. Elle a vécu pas mal de choses, dont trois Jeux Olympiques, elle a donc une expérience que je n’ai pas pour affronter ces moments difficiles. Cette expérience de groupe, il faut s’en servir.

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