Responsable du sport à WWF, Maël Besson évoque l’engagement des acteurs du sport dans l’écoresponsabilité et la Charte des 15 engagements des organisateurs d’événements et des gestionnaires d’équipements sportifs.
Si WWF s’engage au niveau du sport, on peut penser que celui-ci n’est pas au rendez-vous des enjeux environnementaux ?
Ce n’est pas la raison de notre présence mais plutôt parce que le sport peut être un levier pour atteindre nos objectifs de protection de l’environnement. Ce secteur a de l’influence et peut mobiliser le grand public. Il y a de plus en plus d’acteurs du sport qui mettent en place des actions pour réduire l’empreinte carbone. Aujourd’hui et comme toutes les activités humaines, le sport essaie d’intégrer les enjeux environnementaux.
Quelles sont les priorités pour le sport ?
Les enjeux principaux sont la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées au transport et à l’alimentation. Si on parle de l’impact sur la biodiversité, l’alimentation est également un sujet. La pollution plastique et la production de produits textiles ont un impact sur le marchandising. Ce sont des postes importants.
En quoi la Charte des 15 engagements écoresponsables des organisateurs d’événements et des gestionnaires des équipements sportifs est un outil important ?
Il y a plusieurs avantages comme permettre de faire passer un cap dans l’écoresponsabilité, fixer des objectifs ambitieux et déterminer un standard de minimum requis pour dire qu’un événement ou un équipement est écoresponsable. Elle est adaptée pour tous avec des objectifs chiffrés.
Pensez-vous que cette démarche est suffisante ?
On a réussi à créer une dynamique et un effet d’emballement. Par le nombre de signataires, on montre que cela devient la norme. Le Ministère des Sports exige que les événements soient engagés dans ce sens pour recevoir des subventions. Il y a encore du travail pour faire évoluer les métiers, les pratiques et faire émerger des solutions. Quand un organisateur s’engage, il a un pouvoir proportionnel à son domaine, il est limité par un périmètre de responsabilité. C’est la raison qui nous a poussés à le faire aussi pour les gestionnaires d’équipements sportifs. Il faut continuer à embarquer les parties prenantes comme les territoires qui ont un rôle à jouer en matière de transport et de gestion des déchets.
Roxana Maracineanu a annoncé travailler avec WWF sur des indicateurs d’évaluation pour les signataires de la Charte. Qu’en est-il ?
On travaille ensemble en essayant de définir une deuxième version de la charte afin de faire évoluer le niveau d’exigence. Nous ne sommes pas en mesure d’aller sur les 300 événements et nous ne sommes pas un organisme de contrôle. On veut définir une méthodologie pour savoir comment répondre aux engagements de la charte.