Championne du monde d’escrime artistique en 2012, Magalie Ressiot est la créatrice de l’Académie d’Escrime Scénique basée à Bordeaux. Elle explique ce qu’est sa discipline et confie ses engagements auprès de la promotion de son sport, encore trop méconnu.
Comment décrivez-vous l’escrime artistique ?
Je fais souvent référence au cinéma lorsque les gens ne connaissent pas. C’est la plus belle manière de l’expliquer. Même chose pour le théâtre. Je prends l’exemple de Cyrano de Bergerac. C’est à la fois sportif, car il y a une partie technique de l’escrime. Il y a une condition physique à avoir même si c’est globalement à la portée de tout le monde. Et à la fois artistique, notamment cette capacité à s’exprimer sur scène, à vouloir se surpasser. Quand on joue un rôle, on n’est plus soi-même, donc il faut savoir se libérer.
Vous êtes à la tête de l’Académie d’Escrime Scénique. Pouvez-vous la présenter ?
Elle propose des cours et des stages tout le long de l’année, de septembre à juin. Elle a pour vocation de permettre aux amateurs et aux professionnels de se perfectionner dans la discipline. Il y a trois cours par semaine : le mercredi soir à Libourne et le jeudi et le vendredi soir à Bordeaux. Les stages sont assez variés. On essaye de mettre à l’honneur à la fois l’escrime, mais aussi les disciplines artistiques comme le théâtre et la performance corporelle. Le but est de permettre au grand public de s’intéresser à ce sport et de découvrir ce monde-là. On met en œuvre un enseignement de qualité, tout en accompagnant les personnes pour qu’elles puissent monter sur scène en s’exprimant le mieux possible. J’avais six élèves au début. J’en ai 40 aujourd’hui. C’est une belle progression. J’en suis très contente, très satisfaite et j’espère que cela va pouvoir continuer comme ça.
Qu’est-ce qui vous a amené à la créer ?
Cela fait plus de 20 ans que je fais de l’escrime artistique. J’ai découvert la discipline, un peu comme monsieur madame tout le monde. Au bout de quelques années et après avoir tenté la compétition de mon côté, j’ai décidé de me lancer dans l’enseignement. J’ai passé mon diplôme pour pouvoir enseigner. J’étais très sollicitée aussi donc je souhaitais avoir ma propre structure.
Existe-t-il un intérêt important pour l’escrime artistique à Bordeaux ?
Elle commence petit à petit à se faire connaître. C’est encore assez timide parce que c’est un sport méconnu. De plus en plus, les personnes découvrent la discipline soit par le biais d’une pièce de théâtre, soit par des événements. On amène les gens à s’y intéresser. Peu à peu, elle fait son chemin.
L’escrime de spectacle est plus ou moins implantée dans certaines régions ?
Il y a des régions qui sont un peu esseulées. On a une grosse présence au niveau de la Vendée. C’est lié à la présence du Puy du Fou. En Nouvelle-Aquitaine, il commence à y avoir un bon vivier à la fois associatif et au niveau de l’escrime. Les régions Île-de-France, Centre-Val de Loire et Auvergne-Rhône-Alpes ont bien développé la discipline dans les clubs et les associations.
C’est aussi grâce à votre association « Lames et Sens » qu’elle prend de la lumière…
On essaye ! Cette association a pour objectif de promouvoir l’escrime artistique par le biais de l’événementiel en créant des rencontres, des compétitions, mais aussi des galas. On fait au mieux. Ce n’est pas toujours simple de trouver des spectacles pour nous, étant une petite association. C’est très compliqué de trouver des lieux. Nous ne sommes pas subventionnés. Tout fonctionne en autonomie.
Comment l’escrime artistique peut davantage être connue ?
Des événements sont de plus en plus organisés, tels que les championnats de France. Des galas et des spectacles existent. Ils vont permettre au public de s’intéresser davantage. C’est en multipliant les manifestations, en étant présent sur les forums des associations, qui nous permettront d’y parvenir. Les activités touristiques également.