Malory Lasnier : « Montrer une image différente »

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Malory Lasnier, directrice de l’accompagnement des territoires à la Fédération Française de Tennis de Table, évoque le Ping Tour ainsi que la dynamique de ce sport en vue de Paris 2024.

Pouvez-vous expliquer en quoi consiste le Ping Tour ?

C’est un événement promotionnel du tennis de table sous toutes ses formes. Nous avons 8 univers qui présentent le ping-pong. Nous avons le ping-santé, de réalité virtuelle avec un casque où on a l’impression de jouer au tennis de table avec un univers virtuel. Ensuite, nous avons l’univers 4-7 ans avec du matériel et des jeux adaptés pour cet âge qui permettent un développement psychomoteur intéressant. Il y a aussi le freeping avec des tables de différentes tailles et formes pour jouer en liberté. L’univers compétition est aussi présent avec le compet ping. Pour le coup, les participants vont plutôt apprendre les règles et jouer en compétition tout au long de la journée.

Le sping-santé est aussi proposé avec des tests de santé autour de la souplesse, de la coordination, de la vitesse de réaction et de l’équilibre. Ces tests sont réalisés par le CNOSF. Le parasport est aussi présent avec le handi-ping avec lequel on joue en situation de handicap et qui permet de rendre compte les difficultés que peuvent rencontrer les gens qui sont en fauteuil ou avec difficulté pour marcher, voir ou entendre. Le techniping, quant à lui, consiste à apprendre la technique, les effets utilisés au tennis de table, le placement. Les participants vont jouer avec un robot. Il y a aussi l’univers démonstration pour montrer que c’est une discipline assez spectaculaire en faisant venir les meilleurs joueurs locaux à chaque étape.

Vous avez pour ambition de toucher toutes les tranches d’âge à travers cet événement qui décline cette discipline sous différentes formes. C’est primordial de montrer toutes les facettes du tennis de table selon vous ?

Complètement. On veut montrer que c’est abordable pour tous et puis aussi montrer une image un peu différente du ping-pong qui, comme certains sports olympiques, ont plutôt une connotation de compétition alors qu’on peut pratiquer cette discipline dans un club sans pour autant faire de la compétition régulière. On peut très bien venir jouer en loisirs de plusieurs manières.

« Les villes postulent auprès de Terre de Jeux »

La plupart des villes choisies sont des communes labellisées Terre de Jeux…

Nous mettons en place cette manifestation avec Terre de Jeux. Ce sont les villes qui postulent auprès de Terre de Jeux. Par la suite, c’est la Fédération Française de Tennis de Table, avec Terre de Jeux 2024, qui sélectionne les communes participantes en fonction de leur implication dans ce dispositif et aussi du partenariat qu’ils ont avec les clubs locaux ou bien encore la volonté de créer un club de tennis de table quand il n’y en a pas.

Comment s’organise une journée comme celle-ci ?

Pour une journée comme celle-ci, le camion avec tout le matériel dédié à la pratique du tennis de table arrive la veille dans la ville participante au Ping Tour. Le matin, en fonction de l’heure à laquelle débute l’événement, on installe tout le dispositif. Si la manifestation débute à 9h, nous commençons à installer à partir de 6h avec les barrières, les bâches pour délimiter l’espace et ainsi faire la promotion de nos partenaires. Ensuite, un petit brief avant le début de la journée. L’ouverture des univers se fait entre 9 et 10h en fonction de la commande. Nous accueillons le public toute la journée. On va les inviter à venir vers nous pour participer aux ateliers. On leur explique comment cela va se passer. Les participants prennent part au Ping Tour de manière gratuite quel que soit l’âge, leur santé ou leur handicap. Ils viennent pratiquer et repartent avec un petit sac rempli de goodies dans lequel se trouvent un gobelet et un badge Terre de Jeux 2024. Ils sont aussi répertoriés pour participer à une tombola afin de remporter un panier garni. Et donc encourager les gens à laisser leurs coordonnées de manière à pouvoir les recontacter plus tard afin qu’ils viennent dans un club.

Combien de personnes prennent part à l’événement dans les villes-étapes ?

Ça dépend des villes. Avant-hier, nous étions à Espalion, une commune d’environ 4 500 habitants. Nous avons recensé 400 spectateurs répertoriés et environ 500-600 personnes qui ont assisté au Ping Tour. Cet événement peut générer pas mal de monde dans les villes de taille moyenne. Ça peut aller jusqu’à 3-4 000 personnes sur la journée dans les communes plus denses. Quand on a lancé le Ping Tour en 2013, on a souhaité promouvoir les Championnats du Monde à Paris en mai 2013. Et par conséquent valoriser notre sport. Stéphane Lelong, mon collègue, avait travaillé sur ce concept à l’époque et on avait réussi à toucher beaucoup de monde. Je prends l’exemple de notre présence sur des places emblématiques de certaines villes, comme la Place Stanislas à Nancy. On avait réussi à rassembler 6-7 000 personnes aux abords et jouer durant plusieurs heures.

« Les gens n’ont pas forcément connaissance de ce qu’on peut faire dans un club »

Le tennis de table recense 5 millions de pratiquants en France. Sentez-vous une réelle dynamique autour du tennis de table ?

Les gens adorent le tennis de table. Cependant, ils n’ont pas forcément connaissance de ce qu’on peut faire dans un club. Ils ne vont avoir l’idée de pousser la porte d’un organisme. Certains ne savent même pas qu’il y a des clubs près de chez eux.  Quand ils aiment le ping-pong, ils vont plutôt se rendre dans un magasin de sport acheter une table. Alors qu’ils pourraient très bien se rendre dans un club et pouvoir affronter différents partenaires pour pratiquer à la fois dans un club et à la maison pour apprendre. Parfois, quand on joue chez soi, on joue tout le temps avec les mêmes personnes.

Ce type d’événement a aussi comme objectif de casser l’image du ping-pong, qui peut être considérée comme un sport de vacances…

On a aussi un peu perdu l’idée de rendre ce sport un peu trop noble. On veut être un peu plus proche des gens qui ont cette image de sport de camping en leur montrant que même s’ils ont cette image, ils peuvent quand même très bien jouer en lien avec des clubs. Par ailleurs, on cherche à mettre en place une grande promotion du ping en extérieur. Je suis justement avec Callypso, en charge de ce dossier pour la FFTT. Nous souhaitons installer des tables un peu partout dans l’Hexagone, dans le cadre des 5 000 équipements d’ici 2024. Nous voudrons installer des tables de notre partenaire Cornilleau avec une animation possible autour de cette table. Mettre en place des tables un peu partout n’est pas quelque chose d’innovant. Par contre, créer du lien avec les gens qui puissent éventuellement se défier via une application, faire des matchs, compter leurs points ou dire qu’ils sont disponibles/intéressés pour rencontrer d’autres personnes ou apprendre à jouer. Là, on est un peu plus innovants.

« Nous développons une application pour que les usagers puissent jouer ensemble en extérieur »

Cette application va-t-elle sortir dans les prochains mois ?

Nous sommes en train de développer l’application. On va installer un QR Code sur les tables. Nous allons aussi essayer de mettre en place des infrastructures pour mettre le matériel à disposition, que ce soit bien rangé et que cela puisse durer dans le temps. On sait que si le matériel est tout le temps dehors, il va se détériorer. De plus, on développe aussi des balles un peu plus lourdes pour jouer en extérieur et qui permettent d’avoir moins de prise au vent, des raquettes qui durent et de bonne qualité pour pouvoir jouer dehors. On développe tout ce matériel. L’application sera disponible à partir de 2023.

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