Alors que les championnats d’Europe de para-aviron approchent, la championne de France indoor nous donne de ses nouvelles. Son projet olympique de natation est toujours compromis par des déboires administratifs avec la fédération internationale.
Margot, quelles sont les actualités en ce moment ?
Ça va très bien ! On a fini début mai un stage de titularisation en Equipe de France d’aviron. C’était un peu perturbé parce que j’étais malade, mais ça s’est bien passé. Je serais donc bien présente aux championnats d’Europe qui se tiennent à la fin du mois de mai. Avant d’arriver en Slovénie, où se tient la compétition, on aura une semaine de stage dans notre fief habituel, à Temple-sur-Lot.
« Intéressant d’observer la concurrence »
Dans quel état d’esprit abordez-vous ces championnats d’Europe ?
Avec une forme d’impatience, puisque ce sera notre première sortie internationale. On a forcément à cœur de bien lancer notre saison. C’est également une première pour notre équipage sur le bateau, avec une composition inédite pour nous. On se connaît bien à l’entraînement, ça devrait bien fonctionner aussi en compétition. Ce sera également intéressant d’observer la concurrence. Dans le handisport, il peut y avoir des surprises et des changements de niveau assez radical. La première compétition de la saison permet aussi de se situer et d’observer les évolutions des nations.
Avez-vous du nouveau concernant votre classification médicale en para-natation ?
Non, ça n’avance pas… La situation est toujours bloquée du côté de la fédération internationale. J’avais une promesse verbale de prochain rendez-vous, mais ça ne se fera pas dans les prochaines semaines. J’ai donc mis entre parenthèses l’entraînement spécifique à la natation, pour privilégier l’aviron évidemment. Evidemment, ça m’a touché, mais je me concentre sur l’aviron et mes objectifs collectifs. Ça m’a déjà coûté de l’énergie, avec de l’incompréhension et donc de la frustration, alors on ne va pas s’éterniser sur cette situation. La FF Handisport et mon entourage a déjà fait beaucoup. C’était déjà un bonus, ça l’est encore plus.
« Des parallèles entre sport de haut niveau et monde du travail »
Du nouveau du point de vue des partenaires ?
J’ai pu faire une intervention avec l’un de mes partenaires, le Groupe Mazars, qui m’accompagne via la Fondation du Sport Français et le pacte de performance. J’ai pris part à un séminaire avec certains de leurs cadres, une table ronde avec des parallèles entre sport de haut niveau et monde du travail. Par exemple la gestion du stress, réagir après des échecs… On se rend compte que deux mondes qui se croisent assez peu partagent en fait beaucoup. Pour ma part, je trouve toujours ça surprenant de voir les réactions autour de ma préparation physique. Entre sportifs, c’est la norme, alors que ça fait toujours un effet « waouh » en dehors. Participer à ce genre de rendez-vous avec le monde du travail est enrichissant pour moi.