Avec un quota décroché les Jeux Paralympiques mais une décevante 5e place à l’arrivée, Margot Boulet revient sur les Mondiaux d’aviron dans son entretien Team SPORTMAG.
Quel bilan faites-vous de vos championnats du monde à Belgrade, avec le quota pour les Jeux Paralympiques Paris 2024 décroché ?
Pour moi, c’est un bilan mitigé. C’est vrai qu’on décroche notre qualification pour les Jeux dès les séries. Mais sur le coup, on ne l’a pas vécu comme ça, puisqu’on ne fait pas une course aussi aboutie techniquement que ce qu’on a pu faire à l’entraînement. C’était frustrant, d’autant qu’on a été accroché longtemps par l’équipage chinois. Ça passe, on s’en est réjoui, mais il y avait très peu de marge. On sait qu’on vaut mieux que ça.
« Ça a mis en lumière le fait qu’on est plus dérangés que les autres sur des bassins agités »
Et en finale ?
C’était bis repetita de la série. On n’arrivait pas à retrouver ce qui faisait que le bateau glissait bien à l’entraînement, et aurait pu nous permettre de jouer la médaille. On fait pas mal de faute tout au long du parcours, et on prend la 5e place à l’arrivée. C’est pareil pour tout le monde bien sûr, mais on a eu es conditions très particulières, avec beaucoup de vent contre. Ça a mis en lumière le fait qu’on est plus dérangés que les autres sur des bassins agités. Est-ce que ça vient de fragilités techniques ? Je pense que oui. Il faut qu’on retrouve ce qui fait avancer le bateau.
A un an des Jeux, est-ce que ces Mondiaux avaient déjà une atmosphère de répétition générale ?
Personnellement, je n’ai pas trouvé. L’ambiance était vraiment marquée par les volontés des olympiques et paralympiques de décrocher leur quota. C’était des Mondiaux bien plus tendus, à fleur de peau pour tout le monde. On sent chez l’ensemble des équipes de la pression, de la tension. Toutes les équipes étaient mortes de faim dès les séries. Avec des conditions météos difficiles, les séries avaient d’autant plus d’importance, puisqu’elles permettent d’avoir ensuite les lignes les plus abritées. Ça a énormément joué par la suite. Dès le début, on a vu des bateaux censés être qualifiables rater le coche. Pour moi, avec mon équipage, même si on décroche le quota, on est passé à côté. On décroche le minimum, le plus important, mais on n’était pas à notre niveau.
« Je ne suis pas du tout défaitiste »
Désormais, retour au travail, pour remonter dans la hiérarchie mondiale ?
Exactement. Je ne suis pas du tout défaitiste. On a beaucoup d’axes de travail sur lesquels on sait qu’on peut s’améliorer. On a repris l’entraînement début octobre, et je suis actuellement en stage à Soustons. Ce qui est sûr c’est qu’on ne pourra pas travailler notre résistance aux conditions météo difficiles, puisqu’il n’y a même pas de vent ! On reprend tranquillement pour ne pas se blesser, avec remise en charge et retour progressif du volume. Une nouvelle saison se profile, avec des pistes de travail et de nouvelles personnes qui pourraient intégrer le collectif. Les Jeux sont proches, mais encore loin. On a les clés pour progresser, et on va y arriver.