A Pyeongchang (Corée du Sud), Marie Bochet est devenue la française la plus titrée de tous les temps aux Jeux paralympiques. Entretien.
Une dizaine de jours après la fin des Jeux paralympiques d’hiver, parvenez-vous à réaliser que vous avez décroché 4 médailles d’or ?
C’est encore un peu compliqué, mais je commence à réaliser. J’ai vécu beaucoup d’émotions et je n’ai pas eu le temps de me « poser » depuis mon retour en France. Je suis sortie d’un tourbillon pour rentrer dans un autre, le tourbillon médiatique. Le retour est puissant, dans tous les sens du terme.
Parmi vos 4 médailles, certaines possèdent-elles une saveur particulière ?
Elles ont toutes un petit truc qui font qu’elles sont particulières. La descente m’a vraiment lancée. Celle du super G, c’est la médaille de la pression, j’ai dû attendre le dernier moment pour la décrocher. Celle du géant, c’est celle du rebond, tandis que celle du slalom est celle qui me manquait.
Depuis votre retour en France, vous enchaînez les invitations dans les médias. Est-ce un exercice qui vous plaît ?
Après les Jeux paralympiques de Sotchi, cet exercice m’avait un peu troublé. Cette fois, je savais à quoi m’attendre. J’arrive à moins réfléchir à ce que je dis. Ainsi, je suis plus naturelle.
Quel est le programme de la suite de votre saison ?
Le week-end dernier, j’ai participé aux championnats de France handisport. Cela correspondait à la fin officielle des compétitions handisport pour cette saison. Sinon, ce samedi, je serai sur le super slalom de La Plagne. Après je rangerai les skis. Et en mai, je partirai au soleil !
Vous êtes également ambassadrice du handisport. En quoi consiste ce rôle ?
Il consiste à donner une image positive du handisport. Je raconte comment on devient sportif de haut niveau avec un handicap. Le handicap était encore un sujet tabou en France récemment.
Vous avez mis vos études à Sciences-Po entre parenthèses. Comptez-vous les reprendre ?
C’est prévu. J’avais besoin d’être concentré à 100% sur le ski. Poursuivre mes études me permettra de garder les pieds sur terre.
Par Arnaud Lapointe