Marie-Laure Brunet : « Il a fallu que je réinvente la seconde partie de ma vie »

Marie Laure BRUNET - 21.02.2014 - Biathlon - relais par equipes - Jeux Olympiques 2014 - Sotchi Photo

Marie-Laure Brunet était à Paris, les 7 et 8 novembre derniers, avec l’ESF. L’ex-biathlète est venue partager sa passion du biathlon, avant de commenter dans le stade, le mois prochain, l’étape de Coupe du monde du Grand Bornand. Entretien.

 
Double médaillée olympique, nonuple médaillée mondiale, Marie-Laure Brunet a décidé de « mettre la flèche » en 2014 après un burn out. La biathlète a depuis débuté une nouvelle vie de coach, dans laquelle elle s’épanouit pleinement. Les 7 et 8 novembre dernier, Marie-Laure Brunet était à Paris avec l’ESF, pour faire découvrir sa discipline au pied de la Tour Eiffel. L’Ecole du Ski Français était partenaire de la seconde édition du Salon de la Montagne à Paris. Le leader mondial de l’enseignement du ski et des disciplines assimilées.
 
Marie-Laure, pouvez-vous nous expliquer votre présence au Trocadéro ?
On est sur l’événement Expérience Montagne. Il y a deux pôles : un Porte de Versailles pour le Salon, et un dans les jardins du Trocadéro, où l’idée est de faire découvrir différents sports, différentes pratiques. Il y a un simulateur de ski alpin, une activité biathlon – ski de fond, et un simulateur de saut à ski et de ski hors-piste. Je suis là pour partager ma passion du biathlon et de la glisse en général, avec tous les Parisiens, tous les gens qui ont envie de venir essayer avant de partir pour les vacances aux sports d’hiver, en montagne.
 
Travaillez-vous pour l’ESF toute l’année, ou juste pour cet événement ?
J’ai différentes missions, je suis monitrice de ski de fond et de ski alpin. J’enseigne au Grand Bornand, la station où il va y avoir la Coupe du monde de biathlon fin décembre. C’est une de mes activités. Je suis aussi consultante pour eux. Aujourd’hui, mon métier est de coacher, d’accompagner des équipes, que ce soit dans le sport ou en entreprise. C’est aussi le lien que j’ai avec l’ESF. Mais ici, je suis là pour faire découvrir et partager notre passion pour la glisse et les sports d’hiver.
 

« Il a fallu que je me fixe de nouveaux objectifs »

 
Il n’y a visiblement pas eu de dégoût du ski après votre carrière…
Au contraire, j’adore vraiment le ski, et ça s’est encore renforcé après mon arrêt de carrière. Jusque-là, je faisais essentiellement du biathlon et du ski de fond. Mais j’aime tellement la montagne sous tous ses aspects, qu’il y a aussi le ski de randonnée et le ski alpin qui permettent de découvrir la montagne autrement. Aujourd’hui, je m’éclate vraiment pendant mes jours off, sur les pistes et sur la neige.
 
Avez-vous vécu cette « petite mort » du sportif lorsque votre carrière s’est arrêtée ?
Mon arrêt de carrière a été prématuré. J’avais vraiment envie d’aller jusqu’aux Jeux de PyeongChang, mais après les Jeux de Sotchi et mon burn out, j’ai décidé d’arrêter ma carrière. Il a fallu que je réinvente la seconde partie de ma vie. J’ai eu cette petite mort, je suis passée d’un univers que je connaissais, que je maîtrisais, où il y avait toujours des objectifs très clairs et définis, à un monde où finalement tout est possible. Il a fallu que je me fixe de nouveaux objectifs. Assez naturellement, je me suis orientée vers le coaching, parce que j’ai cette fibre pour transmettre. Je me sers de mon passé d’athlète de haut niveau, et je me suis formée à l’accompagnement, au coaching mental à l’INSEP. C’est cette envie de transmettre, d’aider les gens à se réaliser, à optimiser leur potentiel, qui me motive au quotidien.

« Vous entendrez mon accent pyrénéen sur les pistes de Haute-Savoie »

 
Il n’y a jamais eu de regrets après l’arrêt de votre carrière, pas d’envie de revenir sur le circuit ?
Non, ça ne m’a jamais titillé. Les entraîneurs ont essayé de venir me rechercher pour les Jeux de PyeongChang, mais une fois que j’avais décidé de passer à autre chose, c’était fini. Pour autant, tout ce que j’ai pu vivre au cours de ma carrière d’athlète m’a énormément aidée dans ma phase de reconversion. Ce sont des fondamentaux qui me nourrissent encore aujourd’hui, et j’ai envie d’en faire profiter le plus grand nombre.
 
Aujourd’hui, vous êtes du genre à regarder toutes les étapes de Coupe du monde, ou est-ce que vous vous êtes éloignée du biathlon ?
Je suis encore assez impliquée dans le biathlon, notamment à travers la Coupe du monde de biathlon au Grand Bornand, en décembre. Je vais faire les commentaires sur le stade. Si vous venez au Grand Bornand, vous entendrez mon accent pyrénéen sur les pistes de Haute-Savoie. Je vais aussi être athlète modèle pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse à Lausanne. C’est une façon de rester impliquée, car j’ai toujours cette envie de transmettre. Je regarde le biathlon avec plaisir. Je ne vais pas bloquer tous mes week-ends pour être devant la télé, mais je regarde tous les résultats et je garde un œil sur ce qui se passe.
 
En quoi va consister ce rôle d’athlète modèle ?
L’idée, c’est que les Jeux Olympiques de la Jeunesse ont deux objectifs : un objectif sportif, ça reste de la compétition, et aussi un objectif pédagogique, qui est d’amener les jeunes à découvrir les valeurs de l’olympisme. Souvent, c’est leur premier grand événement international. Nous, les athlètes modèles, on est là pour les accompagner dans cette expérience, et leur transmettre au maximum notre expérience, qui leur servira dans leur carrière ensuite.

Propos recueillis par Simon Bardet
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