Marion Ortis est l’une des deux arbitres féminines qui officie en Pro A de basket. À l’occasion de la Journée internationale de la femme, elle évoque pour SPORTMAG son parcours et sa passion de l’arbitrage.
Pourquoi avoir opté pour l’arbitrage ?
Je suis une passionnée de basket et je pratiquais en club. Un jour, mon club cherchait des jeunes pour arbitrer le week-end. J’ai pris le sifflet et la passion est venue au fur et à mesure. L’arbitrage m’a surtout apporté le fait d’être présente 40 minutes sur le terrain, ce qui n’est pas le cas quand on est joueuse (rires). Je suis également au contact des joueurs et je prends des décisions à la seconde, ça me plaît.
Comment s’est déroulée votre progression vers l’arbitrage à haut niveau ?
J’avais pour objectif, et c’est toujours le cas, de monter le plus haut possible. Au début de ma carrière d’arbitre, je voulais juste progresser et évoluer progressivement en faisant mes preuves. J’étais curieuse de savoir où ça pouvait me mener.
Cela vous a mené jusqu’à la Pro A. Comment y avez-vous été accueillie ?
Quand on arrive dans une nouvelle division, il faut tout de suite montrer que l’on n’est pas là par hasard, et que si l’on arbitre à ce niveau-là, c’est qu’on le mérite. Je m’efforce donc de faire de bons matches et de donner de bons coups de sifflet afin d’être appréciée et reconnue à ma juste valeur. Que l’on soit homme ou femme, je pense que c’est la compétence qui doit primer avant tout.
Comment faire pour permettre à plus de femmes d’accéder à l’arbitrage de haut niveau ?
Je pense que cela commence par la sensibilisation des jeunes. Il faut qu’ils aient connaissance du monde de l’arbitrage. Les Journées de l’arbitrage, organisées par La Poste, sont par exemple un type d’événement idéal pour permettre aux jeunes de découvrir ce que nous faisons et pour montrer tout ce que l’arbitrage a de positif. L’arbitrage peut apporter beaucoup, et notamment aux jeunes.
Lors de ces journées, quels messages faites-vous passer aux jeunes ?
Les Journées de l’arbitrage ont lieu le week-end, donc ça nous permet d’être accompagnés par un jeune. Il est avec nous avant le match et peut échanger avec nous. Durant la rencontre, il est au plus près du jeu afin de voir comment se déroule l’arbitrage d’un match professionnel. Après le match, nous débriefons la rencontre avec lui. C’est l’idéal pour partager notre expérience et qu’il voit comment se déroule une vie d’arbitre.
Sur un plan personnel, quelle compétition rêvez-vous d’arbitrer ?
Les Jeux olympiques, évidemment. C’est un événement où l’on retrouve les meilleurs joueurs du monde, les meilleurs arbitres et où la médiatisation est la plus importante. Ça doit être quelque chose d’incroyable à vivre. Forcément, Paris 2024 est dans un coin de la tête.
Propos recueillis par Olivier Navarranne