Mathilde Castres, présidente de l’association Sine Qua Non, expose l’importance d’un défi comme le Women Challenge pour que les femmes s’approprient davantage l’espace public.
Comment était venue l’idée de mettre en place ce Women Challenge (8-31 mars) avec Strava et Wellso ?
Cette idée du Women Challenge (8-31 mars) est apparue un peu comme une évidence par rapport au combat et à notre vision du sport qu’on partage. On est persuadés tous les trois (Sine Qua Non, Strava et Wellso) que le sport est un très bel outil pour faire évoluer la société, notamment sur cette problématique de l’égalité femmes hommes dans l’espace public. Pour nous, il y a vraiment urgence pour que les femmes puissent revendiquer un peu leur droit à pouvoir circuler où elles veulent, à l’heure qu’elles veulent, dans la tenue qu’elles souhaitent. Le sport, par ses capacités à donner confiance, est un outil actuellement peu utilisé, mais qui est vraiment assez puissant pour accompagner justement cette prise de possession par les femmes de l’espace public. Strava a réalisé une étude en France sur sa communauté. On s’est aperçu que les femmes, en semaine, pratiquent 25% de moins de pratique sportive que les hommes, que ce chiffre chute encore plus le week-end, puisqu’il atteint 27% et que, à la nuit tombée, on tombe à 45%. Le constat est là : que les femmes, pour plein de raisons, n’osent pas s’approprier et aller dans ces espaces publics à la nuit tombée, parce qu’elles ne se sentent pas en sécurité, qu’elles n’ont pas confiance en elles. Nous travaillons au quotidien pour faire en sorte d’insuffler un cercle vertueux pour qu’il y ait davantage de sportives dans l’espace public, en faisant en sorte de donner davantage de confiance aux femmes, de revendiquer et d’affirmer leurs droits à la ville.
« On veut insuffler une dynamique pour permettre à certaines femmes de se réapproprier l’espace public par le sport »
Sentez-vous que les femmes prennent davantage confiance en elles en cette deuxième édition du Women Challenge ?
Nous organisons à Sine Qua Non plusieurs sessions de running par semaine. On accompagne cette pratique en organisant ce qu’on appelle les Sine Qua Non Squads, qui sont des sessions de running à la nuit tombée, dans des endroits où les femmes ne souhaitent pas se rendre seules. On tente d’insuffler cette dynamique et on s’est rendu compte que l’effet de groupe est un premier pas pour certaines femmes pour se sentir davantage en confiance et oser y aller. On tente d’insuffler cette dynamique. On s’est rendu compte que l’effet de groupe est un premier pas pour certaines femmes.
A mi-parcours, combien de personnes recensez-vous dans ce défi ?
A date, nous relevons 50 749 participantes au Women Challenge.
Le Women Challenge sera-t-il pérenne dans le temps ?
Nos sessions Sine Qua Non Squads, oui, puisqu’elles sont pérennes. On espère, bien entendu, au vu de l’engouement du challenge, pouvoir porter des focus sur cette thématique. Plus on en parle, plus on change les comportements, plus on insuffle ce cercle vertueux. C’est une très belle opération.