En grande forme sur les deux premières étapes de Coupe du monde de combiné nordique, auréolées d’un podium et d’une 5e place au général, Mattéo Baud revient sur cette superbe entame de saison.
Félicitations pour ce premier podium à Ruka et ce début de saison de folie ! C’est quoi le sentiment qui prédomine en ce moment ?
C’est beaucoup de fierté et de soulagement. Je suis vraiment heureux d’avoir pu réaliser de tels résultats. Ça fait vraiment du bien de voir que le travail de l’été a payé et que j’ai progressé. Ce podium, c’était un moment incroyable. Beaucoup d’émotions, beaucoup de sentiments qui se mélangeaient… Avant le départ, je dois reconnaître qu’il y avait du stress et de l’appréhension. Mais c’était une très belle journée, qui s’est terminée de la meilleure des façons. Être deuxième derrière Riiber, une référence de notre sport, ce n’est pas rien !
Et d’avoir confirmé dès le week-end suivant, avec de jolies performances aussi à Lillehammer, cela a montré que ce n’était pas un hasard ?
Finalement, c’est même ce deuxième week-end qui m’apporte le plus de confiance. Après ce podium, il y avait beaucoup plus d’attentes autour de moi. Je sentais qu’on voulait voir si c’était un coup de chance ou pas ! Je dois avouer que même pour moi, il y avait pas mal de doutes. Avec le fait que ce soit sur la première manche de la saison, que tout le monde ne soit pas encore totalement rodé, mais aussi que ce soit un format particulier, la mass-start. Je me posais des questions. Est-ce que j’allais tenir le niveau sur le tremplin ? Est-ce que c’était juste un coup de forme ? Mais d’avoir tenu mon rang à Lillehammer, où je n’étais pas loin du podium, m’a conforté dans l’idée que je vaux ma 5e place au général.
« La relève française du combiné est là »
Ce podium était également un grand moment pour l’Equipe de France, qui attendait un tel résultat depuis cinq ans…
Ah oui, c’était génial ! Partager ça avec le reste de l’équipe et le staff, ça fait plaisir. Prendre la photo sur la deuxième marche avec tout le monde, c’était beaucoup de bonheur. Ça montre que la relève française du combiné est là, et je pense que nos résultats collectifs du début de saison vont changer la manière dont notre sport est approché. Maintenant, les Français jouent devant, et ça va sûrement ramener de l’engouement.
C’est vrai qu’on peut vraiment dire « les Français », d’autant que vous êtes souvent à l’avant avec votre ami Laurent Mulhethaler. Qu’est-ce que ça fait de courir à deux ?
On en a justement parlé avec Laurent, c’est vraiment super ! On se retrouve ensemble sur presque toutes les courses de ski de fond. On prend beaucoup de plaisir, et on se soutient l’un l’autre. D’être à deux Français devant, ça aide beaucoup. Pour s’insérer, prendre des relais… Entre nous, l’entente est parfaite, c’est un plus pour la stratégie. A Lillehammer par exemple, on a vraiment fait une course d’équipe jusqu’au bout. Mais bien sûr, une fois au finish, c’est chacun pour soi !
« Rester dans le top 10 de manière régulière, c’est une performance très solide »
Cette 2e place à Ruka a aussi été l’occasion de constater que ce format de la mass-start pouvait vous convenir ?
C’est vrai que c’est plutôt à mon avantage, pour moi qui suis un peu plus porté sur le saut que le ski. Il y a beaucoup de monde, bien plus d’inspiration, alors c’est plus difficile de s’exprimer pour les meilleurs fondeurs. A Ruka, c’était le 3e jour de compétition, tous les concurrents étaient dans le dur, pour ceux qui étaient le moins prêt physiquement. C’est aussi comme cela qu’on a pu en profiter. A Lillehammer, on a prouvé qu’on pouvait aussi jouer devant sur les formats classiques, avec petit tremplin puis grand tremplin.
Comment va se passer la suite pour vous, avec les prochaines manches à l’horizon ?
On est resté quelques jours à Lillehammer pour s’entraîner, avant de rentrer en France. Ça nous laisse un peu de repos et de préparation physique avant d’aller en Autriche, à Ramsau. Pour la suite, l’idée est de continuer à se battre à ce niveau. Rester dans le top 10 de manière régulière, c’est une performance très solide. Continuer d’être dans ces eaux-là, pourquoi pas être en mesure de jouer un top 5 et d’attraper un podium, c’est l’objectif.