Après une très belle saison, marquée par les JO de Pékin et ponctuée par un titre de champion de France de combiné nordique, Mattéo Baud est retourné à ses études avec deux mois chargés. On fait le point sur son projet scolaire avec l’athlète de la Team SPORTMAG.
Bonjour Mattéo, tout d’abord, comment ça va ?
Ça va très bien ! En ce moment, les semaines sont très chargées avec les cours, mais ça va. Les examens approchent, début juillet, alors on travaille vraiment pas mal en ce moment.
Justement, parlons de votre parcours scolaire. Pouvez-vous nous présenter votre formation, en quoi ça consiste ?
Je suis en deuxième année de DUT en technique de commercialisation, à Annecy. C’est ce que j’ai choisi directement après le bac, avant tout pour les aménagements permis pour les sportifs. De plus, le commerce est un domaine qui m’intéresse bien, et ce cursus reste encore assez général. Comme matières, on a par exemple des statistiques, du marketing, du droit, de la comptabilité… Ce sont des matières qui m’intéressent, et qui me permettent d’avoir un bagage pour la suite.
« Pendant les Jeux Olympiques, j’ai pu totalement laisser de côté les devoirs »
Quels sont les aménagements adaptés au sport de haut niveau permis par votre formation ?
C’est vraiment un emploi du temps modulable, et adapté à ma saison sportive. Une fois entré dans l’hiver, je n’ai presque pas de cours, ou alors en visio. Il nous reste des travaux à faire à distance, des devoirs à rendre. Mais cela nous permet de nous organiser comme on veut. Et enfin, à partir d’avril, tout s’accélère avec les cours en présentiel, où on rattrape ce qu’il nous manque et on récapitule ce sur quoi on a travaillé en autonomie pendant l’année. Cela demande de l’organisation et du sérieux, mais si on a bien fait ce qu’il fallait pendant l’hiver, on doit s’en sortir au moment des examens ! Ces aménagements sont vraiment parfaits à concilier avec le sport, ils nous laissent du temps pour les entraînements et nous permettent de nous concentrer pleinement sur les périodes de compétition. A Pékin par exemple, pendant les Jeux olympiques, j’ai pu totalement laisser de côté les devoirs, pour bien y revenir après. Dans ma classe, il y a plusieurs autres sportifs de haut niveau, par exemple Tess Ledeux qui était aussi aux JO.
Pour vous, c’était important de garder les études à côté de votre carrière sportive ?
Oui, je ne me suis pas posé la question. C’est vraiment bien d’avoir un cursus scolaire, d’une part parce que c’est rassurant. On sait que le sport, cela va forcément s’arrêter. Alors il faut une porte de sortie. Plus tard, je me vois rester dans le milieu du sport, en tant qu’entraîneur ou autre, mais toujours dans le milieu. Alors avoir des diplômes et des compétences pour cela c’est essentiel. D’autre part, cela me permet d’avoir un équilibre. Pendant l’hiver, on est jamais à la maison, toujours en compétition… Et pendant ces deux mois, c’est un retour à la vie normale d’un étudiant, ça me fait du bien au quotidien d’avoir ce contraste.
« On ne peut pas se permettre de mettre le sport entre parenthèses »
Pendant cette période scolaire intense, comment faire pour trouver le temps de garder le rythme d’un sportif ?
Ce n’est pas facile, mais pas inconciliable. Si je termine les cours à 17h, je sors faire du vélo pendant deux ou trois heures le soir. Cela me permet de travailler le foncier et l’aérobie, pour continuer à prendre de la caisse, ou au moins à garder ce que j’ai et m’entretenir. La semaine, c’est surtout un travail sur la condition physique, et le week-end de la technique. C’est lors des jours de libre que je peux aller travailler mes sauts et faire du spécifique. Clairement, on ne peut pas se permettre de mettre le sport entre parenthèses. On prendrait trop de retard ensuite pendant la préparation estivale. Pendant les deux jours de partiels, on ne va penser qu’aux cours, mais c’est pour mieux revenir après !