Journal de bord avec la valeur montante du combiné nordique tricolore, qui a passé une partie de l’été en immersion avec l’équipe nationale de Norvège, référence de la discipline.
Mattéo, comment se passe la suite de votre préparation estivale ?
On a repris la compétition depuis deux semaines, avec les Grands Prix d’été en ski-roues. Ensuite, j’ai eu une petite semaine de vacances, la seule de l’été. J’ai passé du temps à Copenhague, histoire de m’aérer. Mais sans arrêter le sport bien sûr ! On part maintenant sur la dernière ligne droite de la préparation.
« La vérité de l’été n’est pas celle de l’hiver »
Quel bilan faites-vous de ces Grands Prix d’été et votre reprise sur route ?
Les sensations n’étaient pas exceptionnelles. J’ai quand même fait un top 10, donc tout n’est pas à jeter, loin de là. Je dirais que c’est plutôt encourageant, dans le sens où je n’étais pas dans mon niveau de saut habituel. Et malgré tout, j’arrivais à être dans la bagarre. Avec de meilleures sensations au saut, je serais à la lutte plus haut dans la course. Je ne suis pas très inquiet, dans la mesure où je sens que j’ai vraiment passé un cap sur les skis.
A quel point ?
Je me sens comme l’année dernière, après l’été, où j’avais senti une grande différence. Il y a de véritables progrès. Niveau intensité et volume, ça répond bien. La forme est là et j’ai beaucoup travaillé. Avant les Grands Prix, je sautais comme un avion. Là-bas, ça n’a fonctionné. La vérité de l’été n’est pas celle de l’hiver. On va continuer d’affiner notre préparation jusqu’au débute la saison.
« La Norvège, une expérience très enrichissante »
Au cours de l’été, vous êtes parti en Norvège, vous entraîner avec l’équipe nationale norvégienne. Qu’est-ce que vous en retenez ?
C’était tout simplement le meilleur voyage de ma vie. Là-bas, j’étais tout seul, et je passais tout mon temps avec les Norvégiens, qui sont parmi les tous meilleurs mondiaux. C’était l’immersion totale, une expérience très enrichissante. J’ai découvert une nouvelle manière de fonctionner, de s’entraîner. Ils ont vraiment joué le jeu pour m’intégrer et m’apprendre beaucoup de choses. C’est un moment important dans une carrière.
Quelles différences avez-vous constatées avec le fonctionnement au quotidien de l’Equipe de France ?
C’est très différent dans la vision de l’entraînement. Ils sont extrêmement organisés, dans les planifications de l’entraînement, en termes de timing et d’intensité. Un exemple : au saut, nous les Français, on va faire sept sauts à la suite. Eux en font cinq, puis une pause, puis cinq de nouveau. Il y a également la gestion des journées de repos. De tout le temps où j’étais là-bas, il n’y en avait eu aucun. Alors j’ai demandé quand est-ce qu’ils étaient prévus. On m’a répondu « tant qu’on est bien, on n’en fait pas » ! C’est une manière différente de fonctionner.