Matthieu Péché : « C’est juste incroyable »

Gauthier Klauss and Matthieu Peche of France during the C2 Final during the 2017 ICF Canoe Slalom and Wildwater canoeing World Championships at Stade d'Eaux Vives Pau-Pyrénées on September 29, 2017 in Pau, France. (Photo by Manuel Blondeau/Icon Sport)

Médaillés d’or aux Mondiaux de Pau Canoë Kayak ICF 2017 il y a quelques jours, Gauthier Klauss et Matthieu Péché ont rompu une malédiction qui courait depuis déjà vingt ans. Quelques jours après leur sacre, Matthieu Péché s’est confié à SPORTMAG. Entretien…

 

Matthieu Péché, c’est un véritable exploit que vous avez accompli avec Gauthier Klauss, en vous offrant ce titre mondial…

Je ne dirais pas que c’est un exploit. Un exploit, c’est quand tu ne t’y attends pas. Là, on savait très bien que l’on était dans le coup. Encore fallait-il le faire, surtout devant notre public.

On imagine qu’une telle compétition sur ses terres doit donner énormément de pression…

Pour ma part, je n’ai pas eu de pression particulière dans la mesure où j’ai réussi à me faire mon petit cocon, à me concentrer sur ce que j’avais à faire. Je me suis créé une petite bulle qui m’a permis d’être dans mon monde et de me concentrer à 100%. Quand quelqu’un venait me voir, je répondais bien évidemment aux sollicitations, mais sans plus.

L’émotion devait être totale…

Oui, carrément. Sur la fin, c’est formidable. Je reçois encore des photos de notre joie finale, et c’est vrai que c’était fou. Après, pendant la compétition, tu es dans ta course, tu réfléchis seulement à ce que tu dois faire pour performer. C’est quand tout retombe que c’est incroyable.

Est-ce la plus grande émotion de votre carrière ?

Les Jeux Olympiques à Rio, c’était également très fort. Mais c’est vrai que gagner, qui plus est sur tes terres, c’est juste incroyable. Je me souviens qu’en 2012, à Londres, nous avions terminé à la quatrième place et les Anglais avaient décroché l’or. Gagner les Jeux à domicile, ça devait être le summum…

Thierry Saïdi, votre entraîneur, a démissionné il y a quelques jours. Que pensez-vous de sa décision ?

Personnellement, je pense qu’il a bien fait dans la mesure où beaucoup de choses se passent actuellement à la Fédération. On entend dire que des coachs vont partir, il y a des rumeurs mais personne n’est au courant. Même les coachs, qui sont pourtant les premiers concernés, ne savent pas quelle est la véritable situation actuelle. C’est vraiment frustrant, et notamment pour eux. Même nous, certaines choses nous touchent alors que nous les apprenons par d’autres canaux. Après, pour revenir à ce départ, il faut bien évidemment respecter cette décision. Mais bon, rien ne dit que ce ne sera plus notre coach. On peut tout à fait le retrouver en privé.

Après ce titre mondial, la compétition reprendra très rapidement. Comment voyez-vous vos prochaines échéances ?

Ce week-end, nous aurons une dernière compétition avec le Championnat de France des clubs. On veut conserver ce titre à Épinal, surtout que nous ne serons pas loin, en Alsace. Après, nous avons récemment demandé à la Fédération si notre catégorie serait inscrite aux Championnats du Monde. La Fédération nous a dit qu’elle ne savait pas, ce qui nous a vraiment surpris. On est donc allé voir le président de la Fédération Internationale, qui nous a dit qu’il n’y avait aucune raison que notre catégorie ne soit pas présente. On a eu la réponse avant la Fédération, donc quand je parle de dysfonctionnement, c’est aussi à ce niveau-là. En tout cas, si on a la chance d’y être et comme on a gagné cette année, l’objectif sera de conserver l’or. Le dernier titre français dans notre catégorie datait de 1997. Je n’ai pas envie d’attendre encore vingt ans (rires) !

Propos recueillis par Bérenger Tournier
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