Méghane Amouri est devenue fin novembre championne du monde de Savate boxe française dans la catégorie Combat. La conclusion d’une magnifique année 2019 pour l’athlète de Levallois, également titrée lors du championnat de France.
Méghane, êtes-vous toujours sur votre nuage après ce titre ?
J’avoue que je suis encore pleinement dedans. J’en parle tous les jours, pour répondre à des interviews, mais aussi avec mes proches. Je réponds à pas mal de questions, notamment sur cette finale. Je suis descendue progressivement de mon nuage, mais ce titre fait toujours partie de mon quotidien.
Cette année, vous êtes donc championne du monde mais aussi championne de France. Qu’est-ce qui s’est « débloqué » pour vous en 2019 ?
Comme pour tous les sportifs qui gagnent des titres, je pense que le facteur chance a forcément joué un rôle. Mais principalement, je pense que mon travail a payé. Je suis une acharnée du travail, tant que je n’ai pas ce que je veux, je continue. Je courrais après le titre de championne de France depuis plusieurs années, je n’ai pas voulu lâcher. Après avoir terminé mes études, j’ai pris un emploi, mais seulement à temps partiel, afin d’avoir plus de temps pour les entraînements. Cela m’a permis d’aménager ma préparation différemment, d’avoir plus d’entraînements et donc une meilleure progression.
Justement, sur quels aspects avez-vous progressé ?
Je n’ai pas vraiment évolué sur ma façon de combattre. Ce qui a changé, c’est d’avoir plus d’expérience et de maturité. Je ne me pose plus trop de questions et ça paye. Cela a été le cas lors de la finale du championnat du monde. J’avais beaucoup de pression, en raison de l’enjeu. Mais finalement, j’ai abordé ce combat comme un autre, je n’ai pas changé ma préparation. Et ça a porté ses fruits.
Ce titre mondial a-t-il suscité l’intérêt de sponsors, ce qui pourrait vous permettre de vivre de votre sport ?
Pas vraiment, je suis actuellement en quête de sponsors, mais c’est à moi de faire les démarches. Aucune entreprise ne m’a contacté. Se vendre sur les réseaux sociaux et démarcher des entreprises fait partie du jeu, je m’y mets progressivement. C’est un aspect important si l’on veut bénéficier d’une aide financière, de matériel ou même tout simplement de plus de visibilité.
Il ne vous manque désormais que le titre européen…
J’avoue que j’y pense déjà. Je fonctionne à la carotte, j’ai donc besoin d’avoir des objectifs pour continuer à avancer. L’année 2020 sera importante, mais il faut d’abord passer par la case du championnat de France avant de viser plus haut.
Envisagez-vous de rester en catégorie Combat ? Ou l’Assaut est-il susceptible de vous attirer ?
J’ai une énorme préférence pour le Combat, même si j’ai énormément de respect pour ceux qui pratiquent en Assaut. J’aime prendre des risques, j’aime la percussion, l’adrénaline… le Combat m’apporte tout cela. J’adore le fait d’avoir la boule au ventre avant de monter sur le ring… de savoir comment on y entre mais pas comment on va en sortir.
Que vous a apporté la pratique de la Savate boxe française ?
Sans hésiter un meilleur contrôle de mon tempérament et de mon caractère. Je me suis canalisée assez jeune grâce à la pratique de cette discipline. J’ai toujours besoin de repousser mes limites, de me dépasser et c’est ce qui fait que j’ai besoin de ce sport. Grâce à la Savate, je me suis découverte combattante sur le ring, mais aussi dans la vie.