Mickaël Coulas : « La musique est omniprésente dans le sport »

L’entreprise lyonnaise ID2SON a passé un accord avec la Ligue de football professionnel pour les quatre prochaines saisons pour créer les hymnes des championnats de Ligue 1 Uber Eats et Ligue 2 BKT. Son directeur et co-fondateur savoure et nourrit plein d’ambitions de développement.

À chaque fois que l’on entend le générique de L1 et L2 dans les stades ou à la télé, c’est donc vous ?
C’est bien nous effectivement ! Nous avons créé le générique de ces deux Championnats qui est lancé avant le coup d’envoi de chaque match. Nous avons livré quatre formats différents de 3 secondes, 12 secondes, 30 secondes et 1 minute que l’on peut retrouver sur différents supports : générique télé, posts réseaux sociaux, vidéos promotionnelles, écrans géants dans les stades ou lors du cérémonial de l’entrée des joueurs sur la pelouse.
 
Comment une petite entreprise comme la vôtre, créée il y a 4 ans et qui emploie bientôt 20 personnes, est devenue le partenaire officiel de la LFP ?
Nous travaillons déjà avec un club de L1 dont je ne peux pas encore dévoiler le nom car l’opération va être lancée sous peu. Mon équipe a adoré travailler sur ce projet car cela rentre dans un univers qui mêle les passions de tout le monde. On s’est dit du coup : « pourquoi ne pas solliciter la LFP ? » C’était pile poil au moment où celle-ci décidait de changer les identités graphique et sonore de ses championnats. On a donc été intégré à l’appel d’offres qui a été lancé en février. Pour y répondre, il fallait proposer une création pure et un « cover », c’est-à-dire une reprise du générique existant. La création pure a été sélectionnée pour la L2 et la reprise pour la L1.
 
Étiez-vous impliqués jusque-là dans le domaine du sport ?
Sur le métier de l’identité sonore, nous poussons notre investissement depuis deux ans. Aujourd’hui, toutes les entreprises utilisent de la musique, que ce soit pour la mise en attente au téléphone ou par le support de la vidéo, souvent des musiques connues. Notre volonté est de démocratiser la création originale de musique pour les entreprises et pour les clubs de sport, une musique qui leur ressemble et véhicule leurs valeurs. Notre premier client, dans le domaine du sport, a été la station de L’Alpe-d’Huez avec le ski l’hiver mais aussi toutes les activités estivales et des événements comme le Trophée Andros ou régulièrement l’arrivée du Tour de France. On est aussi devenus partenaire du Lou Rugby depuis son installation au Matmut Gerland. Er puis, on a décidé de démarcher les clubs de sport de football. Tous les clubs de sport utilisent de la musique. La musique est omniprésente dans le sport, dans les stades, que ce soit sur les buts, les essais, le lancement ou la fin des matches, de la musique d’ambiance pendant les pauses, à la mi-temps, etc. Souvent, ce n’est pas une musique qui leur appartient. L’idée, c’est de proposer une identité musicale qui permet de fédérer autour du club et de son empreinte.
 

 
Quel est votre regard sur l’évolution des génériques et des hymnes dans les stades ?
Il y a un côté historique qui reste important voire même intouchable car cela fait partie de l’histoire d’un club ou d’une compétition, de son ADN. Vous me parlez du Jump de Van Halen pour Marseille, il y a aussi la fameuse musique de la Ligue des champions, qui est une référence et cela reste vraiment ancré et mémorisé par une communauté. Après, plein d’autres phases sont à travailler, que ce soit chez les clubs pros ou les clubs amateurs. Chaque projet sportif est passionnant et ne mêle pas seulement la direction mais aussi les supporters avec une complexité : la musique, c’est subjectif. On ne pourra malheureusement jamais créer une musique qui plaît à 100 % des fans. Mais si on en convainc 80 %, c’est déjà énorme. Pour le moment, les premiers retours de l’opération avec la LFP sont très satisfaisants.
 
Pour le moment, la jauge dans la plupart des stades est limitée à 5 000 spectateurs. Ce n’est pas trop frustrant pour vous ?
Non car il faut s’occuper de ces 5 000 supporters pour leur faire vivre cette expérience et préparer la reprise de la billetterie. Et puis, cette musique va être entendue sur d’autres supports, à la radio, à la télé, sur les chaînes télé des clubs. Le but, c’est de rendre notre musique mémorisable par les supporters.
 
Quel sera le premier stade dans lequel vous irez entendre votre générique ?
Nous sommes Lyonnais, donc vraisemblablement au stade de Décines pour un match de l’OL. Toute mon équipe est à la fois fan de foot, de sport de manière générale et en plus de « zic », c’est génial. On est tous comme des dingues. C’est un peu un rêve de gosse de « s’entendre » avant chaque match ou sur les réseaux sociaux à chaque publication de la Ligue.

Propos recueillis par Sylvain Lartaud
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