Mickaël Pagis : « Nous sommes sur la bonne voie »

En seulement quelques mois, il est devenu l’un des chouchous du public marseillais et de nombreux amateurs de football français. Ce joueur là, c’est Mickaël Pagis. Arrivé en Ligue 1 à 28 ans, l’ancien attaquant de l’Olympique de Marseille s’est rapidement tourné vers le Beach Soccer à la fin de sa carrière professionnelle, en 2010. Une trajectoire que le double vainqueur de la Coupe de la Ligue a continué de suivre, en portant le maillot tricolore et en ouvrant son Académie il y a quelques années. Entretien…

 

Mickaël Pagis, comme peut le faire un Anthony Barbotti dans le sud du pays, vous tentez de développer le Beach Soccer à travers votre Académie. On imagine que ces initiatives sont très importantes pour le développement de la discipline…

C’est vrai que nous sommes plusieurs à essayer de mettre en place des actions de ce genre. À travers toutes ces initiatives, on se rend compte que c’est un sport qui plait, qui attire. C’est très bien que des personnes comme Anthony ou moi soient motivées pour faire découvrir la discipline, et apporter un nouveau souffle. Nous sommes sur la bonne voie, même s’il faut continuer tous ces efforts.

Avez-vous la sensation que la FFF fasse tout ce qu’il faut dans cette optique de développement ?

Tout ce qu’il faut, je ne pense pas. Je me suis rendu compte par le passé que le Beach Soccer n’était pas la priorité de la FFF. Après, c’est évident que la Fédération contribue au développement de la discipline par la sélection nationale, les Ligues, les Districts ou encore des actions sur tout le territoire. Ce serait très intéressant de s’entourer de personnes compétentes et passionnées par ce sport. Le développement du Beach Soccer serait forcément facilité si nous avions une vraie ligne directrice à suivre. Avec de bonnes bases, on gagnerait forcément du temps.

La discipline est bien plus développée chez certains de nos voisins comme la Suisse ou l’Italie. Comment l’expliquez-vous ?

Dans tous les sports, on a besoin d’avoir une locomotive. Malheureusement, la sélection nationale n’arrive pas à se qualifier pour la Coupe du Monde. J’ai porté le maillot tricolore pendant quatre ans, j’ai pu voir comment cela fonctionnait. Toutes les nations travaillent très bien, le niveau augmente d’année en année. C’est difficile d’intégrer ce Top 3 ou 4 des meilleures nations européennes. Il faut se poser les bonnes questions, et savoir de quelle manière il sera possible d’y parvenir. Et puis, il faut repartir de la base, tout simplement, un peu comme le football. Il faut reprendre le travail avec les jeunes, il faut les former et les habituer au Beach Soccer. C’est important qu’ils s’entraînent et qu’ils progressent afin d’alimenter, à terme, la sélection nationale. D’ailleurs, je trouve très intéressant le fait d’aller voir ce qu’il se fait dans d’autres pays, comme a pu le faire récemment Anthony Barbotti.

La formation est donc un élément essentiel…

Oui. Et comme les jeunes ne connaissent pas forcément la discipline, la première chose, c’est de les faire venir. Certains vont accrocher, et d’autres moins. Mais ces jeunes qui vont aimer la discipline doivent être accompagnés derrière, il faut leur proposer quelque chose. Je pense qu’il serait intéressant d’organiser des tournois pour ces jeunes. Le Beach Soccer est un sport très ludique, très fun. Mais il demande de l’entraînement, il faut travailler. Quand je suis arrivé en sélection, et même si j’avais ma carrière de joueur professionnel derrière moi, j’ai dû beaucoup bosser pour devenir performant sur le sable.

Il y a quelques jours, nous apprenions le rapprochement entre le Montpellier Hérault Beach Soccer et le Montpellier Hérault Sport Club. Une première en France puisque le MHBS va devenir la première section de Beach Soccer d’un club professionnel…

Cela ne peut que booster le développement de la discipline. C’est toujours positif de mutualiser les compétences des uns et des autres. C’est une très bonne nouvelle, en espérant qu’il y en ait d’autres, pourquoi pas dans ma région.

Peut-on imaginer que d’autres clubs en France, comme le FC Lorient ou le Stade Rennais pour ne citer qu’eux, puissent faire de même ?

Pourquoi pas ? Je parle du Beach Soccer à tout le monde autour de moi, aujourd’hui, le Stade Rennais sait ce que je fais et ce que je souhaite faire. Après, il faut se mettre autour d’une table et discuter. Pour le moment, je n’ai pas contacté le club, je suis concentré sur mon Académie. Il ne faut pas brûler les étapes et si cela se fait, il faut que cela se fasse bien. Mais c’est clair que ce qu’il s’est passé au MHSC doit donner des idées aux autres clubs professionnels.

Propos recueillis par Bérenger Tournier

 

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