Laëtitia Blot affronte Marie Loiseau jeudi lors de la deuxième édition du MMA Grand Prix. L’ex judokate internationale s’est livrée sans détour à SPORTMAG avant son combat.
Le judo, la lutte, le sambo et maintenant le MMA. Non, Laëtitia Blot ne se cherche pas. La combattante de 37 ans a trouvé son chemin depuis longtemps. Celui des tatamis, des tapis et maintenant des octogones. Celui du combat pour sans cesse repousser les limites. A chaque aventure sportive, au gré des succès et des déceptions, la Bretonne se hisse parmi les meilleures de sa catégorie. Jeudi, lors de la deuxième édition du MMA Grand Prix, elle défiera sa compatriote Marie Loiseau. Avec force et détermination.
Vous cumulez plus de 20 ans de carrière, quatre sports de combat pratiqués, des titres nationaux en judo, lutte et sambo. Et maintenant le MMA. Comment expliquez-vous ce parcours ?
Je suis quelqu’un d’atypique. J’ai horreur qu’on me mette dans une case. Je veux faire les choses différemment et casser les codes. Montrer qu’en tant que femme dans le monde du sport de combat, je peux m’imposer, me démarquer. Ce n’est pas tous les jours faciles de vivre dans un milieu d’hommes. L’idée est de montrer aussi qu’on n’est pas cantonné à un seul sport de combat. Quand on m’a poussé vers la sortie en judo en me disant que j’étais trop vieille, je suis allée à la lutte pour prouver le contraire. Si tu me fermes une porte, je passe par la fenêtre.
Vous avez aussi prouvé qu’il était possible d’être très performante dans chacune des disciplines…
L’essentiel était d’avoir le courage de le faire. La victoire, c’est le petit plus. Je pense que j’ai une grosse force mentale pour assumer ce que j’encaisse encore aujourd’hui en termes de charge de travail. A 37 ans, je suis capable de m’entraîner quatre fois par jour.
D’où vous vient cette détermination ?
Je me pose beaucoup de questions sur la persévérance, sur le courage, la façon d’être. Je suis partie tôt de chez moi en sport études, je me suis débrouillée seule… Avoir un but chaque matin me porte pour être une bonne version de moi-même. C’est traumatisant pour mon corps mais il existe une envie de dépasser mes limites.
Pourquoi avoir fait le choix de vous tourner vers le MMA ?
A la base, ce n’était pas prévu dans mon planning de vie. J’étais contre parce que je ne voulais pas qu’on ravage mon visage (rires). Mon entraîneur de Marseille est venu me chercher en octobre 2019 à un moment de ma vie où je rattrapais mon adolescence en faisant la fête. C’est très dur pour un athlète de haut niveau d’arrêter sa carrière. Il m’a convaincu que j’avais une palette intéressante pour ce sport et que je pouvais y arriver.