Deux médailles grâce aux excellentes performances de Quentin Bigot au marteau (argent) et Pascal Martinot-Lagarde sur 110 mètres haies (bronze), mais seulement six places de finalistes. La France n’a pas brillé lors des Mondiaux d’athlétisme 2019 à Doha. La Fédération française d’athlétisme le reconnaît, et promet du changement avant les Jeux olympiques de Tokyo en 2020.
Pour retrouver l’équipe de France au tableau des médailles des Mondiaux de Doha, il faut descendre à la 24e place, une position partagée avec la Belgique et la Colombie. Dans la chaleur étouffante de Doha, les Bleus ont décroché deux médailles, un score honorable, mais pas forcément avec les athlètes attendus. Pas de Renaud Lavillenie, pas de Kevin Mayer, pas de Yohann Diniz sur le podium, mais un excellent Quentin Bigot, qui a fait parler sa force et sa technique au marteau pour décrocher l’argent, et un solide Pascal Martinot-Lagarde, de retour au bon moment pour obtenir le bronze après une saison perturbée par les blessures.
« Pas de quoi être satisfait »
Si le nombre de médailles est honorable, le nombre de finalistes l’est beaucoup moins. La France n’a obtenu que 6 places de finalistes : les deux médaillés, Djilali Bedrani (5e du 3000 m steeple), Alexandra Tavernier (6e du marteau), Valentin Lavillenie (6e de la perche) et le 4×400 m masculin (7e). Pas de quoi rassurer à moins d’un an des Jeux olympiques de Tokyo. « Nous n’avons pas réussi nos championnats du monde. J’avais dit que si nous réalisions un bilan équivalent à celui des Mondiaux de Pékin il y a quatre ans (2 médailles de bronze), je serais heureux. Nous avons fait un tout petit peu mieux, avec un argent et un bronze, mais il n’y a pas de quoi être satisfait, parce que nous comptons moins de finalistes. L’histoire nous montre que les années préolympiques ne sont jamais des années fastes. Nous allons nous réunir et tirer les enseignements de ces échecs pour être présent au rendez-vous olympique, dans dix mois », a reconnu André Giraud, le président de la Fédération française d’athlétisme. « C’est un bilan décevant. Il ne faut pas se voiler la face, nous n’avons pas été bons collectivement », explique le Directeur technique national, Patrice Gergès. « Mais il ne faut pas retirer le mérite de nos médaillés et finalistes, parce que certains étaient vraiment bien préparés, sur tous les plans. Ces championnats vont nous servir d’expérience. On a peut-être trop misé sur l’expertise technique et pas assez abordé la gestion de la vie quotidienne au Qatar, notamment le temps passé à l’hôtel, ou encore les conditions climatiques locales (le passage d’endroits climatisés à d’autres où il fait extrêmement chaud, NDLR), et les conséquences que cela engendre. »
« Faire une analyse détaillée de ce qui n’a pas marché »
Si le bilan est maigre, les dirigeants français ne veulent pas céder à la panique. « Il faut désormais préparer la suite, pour les dix mois à venir. Il faut accompagner au mieux la vingtaine d’athlètes possiblement ou probablement finalistes aux Jeux olympiques, pour construire autour d’eux, de leur projet et de leur structure. Nos top athlètes peuvent toujours être performants, bien entendu. A nous de mieux les accompagner, mais mieux leur exprimer aussi parfois ce que l’on pense, ne pas leur voiler la réalité. Le principe de réalité doit être exprimée à l’athlète, non pas pour lui faire du mal, mais de façon bienveillante, pour trouver ensemble des solutions afin de lui permettre d’atteindre de nouveau le très haut niveau », explique le DTN. Pour le président de la FFA, la France suit sa route vers Paris 2024 : « Ce maigre bilan ne doit pas nous faire tomber dans le piège du propos alarmiste : on ne va pas tout jeter, alors que certains athlètes ont déjà leur ticket en poche pour les Jeux et ont déjà commencé à s’y préparer. Le talent de nos athlètes n’a pas disparu subitement. Il faut faire une analyse détaillée de ce qui n’a pas marché, discipline par discipline, cas par cas, au niveau de l’encadrement et de la logistique. Ici, on a appris. Nous avons un projet fédéral qui doit nous amener au top à Paris en 2024. Nous savons très bien où nous devons aller, nous ne sommes pas perdus. »