Pendant dix jours (11-21 août), les Tricolores tenteront de faire résonner la Marseillaise dans toute la ville bavaroise. Athlètes, rameurs, cyclistes, gymnastes, triathlètes… Ils sont nombreux à pouvoir espérer monter sur un podium européen cet été.
« Le plus grand événement sportif en Allemagne depuis les Jeux olympiques d’été 1972. » C’est ainsi que les organisateurs de la seconde édition des championnats européens présentent l’événement, qui se déroulera du 11 au 21 août. Un demi-siècle après les Jeux qui avaient vu Mark Spitz, jeune nageur américain de 22 ans, réaliser l’exploit de décrocher sept médailles d’or en sept courses sur sept jours, en battant le record du monde à chaque fois.
Pour ce grand rendez-vous estival, plusieurs championnats d’Europe se dérouleront en terres munichoises : l’athlétisme, l’aviron, le beach-volley, le BMX freestyle, la course en ligne de canoë-kayak, le cyclisme sur piste, le cyclisme sur route, l’escalade, la gymnastique artistique, le tennis de table, le triathlon et le VTT. Au total, 176 titres seront décernés lors de ces 10 jours intenses de compétition. Par rapport à la première édition (187 titres attribués) de ces championnats européens il y a quatre ans à Glasgow, Édimbourg et Berlin, exit le golf, la natation et le plongeon, remplacés par le beach-volley, le canoë-kayak, l’escalade et le tennis de table. Nageurs et plongeurs se disputeront les titres européens au même moment (11-21 août), mais plus au sud, au Foro Italico de Rome (Italie).
Faire mieux que le total de 42 médailles en 2018
Avec ce riche programme, les équipes de France comptent bien faire une moisson de médailles aussi belle qu’il y a quatre ans. En 2018, les Bleus étaient repartis avec 42 médailles [voir pages suivantes], pour se placer dans le top 6 européen. Ils peuvent voir plus grand cette année, surtout que toutes les compétitions se feront sans les athlètes russes et biélorusses, priés de rester chez eux après l’invasion de l’Ukraine. Le conseil d’administration des championnats d’Europe, qui a pris cette décision le 16 mars dernier, ouvre ainsi l’appétit des grandes nations européennes, bien décidées à prendre la première place occupée par les Russes il y a quatre ans (66 médailles, dont 31 titres). Reste à savoir avec quelles délégations les grandes nations se présenteront à Munich, notamment pour l’athlétisme, car les championnats du monde se dérouleront peu de temps avant, du 15 au 24 juillet à Eugene, aux Etats-Unis. Ce rendez-vous international pourrait rebattre certaines cartes lors du rassemblement européen.
Quoi qu’il en soit, les performances tricolores seront très observées, à deux ans des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Les différentes phases de qualifications vont arriver très vite, et les Français vont devoir marquer leur territoire pour espérer faire partie de la délégation olympique et paralympique. Ils seront particulièrement attendus dans certaines disciplines, notamment celles sur deux roues, où les Tricolores ont pris la bonne habitude de briller. En BMX freestyle, les garçons trustent tous les titres européens depuis plusieurs années. En cyclisme sur piste, l’année dernière en Suisse, l’équipe de France était repartie avec 10 médailles dont les titres de Valentine Fortin (élimination) et Benjamin Thomas (course aux points). Il faut y ajouter cinq médailles d’argent et trois breloques en bronze. En cyclisme sur route, en 2021, Benoît Cosnefroy avait été l’auteur d’une très belle course pour s’offrir le bronze. Enfin, en VTT, Pauline Ferrand-Prévot reste sur une excellente série, puisqu’elle a remporté le titre lors des deux dernières années (2020 et 2021).
Des raisons d’espérer une belle moisson
En aviron également, l’équipe de France a désormais des certitudes, portée par les excellentes performances de Matthieu Androdias, Hugo Boucheron, Claire Bové et Laura Tarantola notamment. Les rameuses et rameurs français ont réussi leurs derniers Jeux olympiques, et ils avaient déjà décroché plusieurs médailles lors des derniers championnats d’Europe (5, dont 2 paralympiques). La France est une nation phare du triathlon mondial, comme le prouve le titre de Dorian Coninx à Valence en 2021 aux championnats d’Europe. C’est également le cas en escalade, où la France est historiquement la meilleure nation aux championnats d’Europe (19 titres, 9 médailles d’argent et 12 médailles de bronze, soit 37 breloques au total). Autant de bonnes raisons d’espérer un été doré à Munich.
De belles choses peuvent également être attendues en tennis de table, où les Bleus avaient décroché trois médailles de bronze lors des championnats d’Europe 2020. Un sursaut est attendu en athlétisme, après des Jeux olympiques de Tokyo décevants. En gymnastique artistique, seule Mélanie de Jesus dos Santos avait remporté une médaille européenne, l’or, à la poutre en 2021. Mais l’absence des Russes, qui avaient décroché 13 médailles dont 5 titres l’an passé, devrait bousculer la hiérarchie sur le Vieux continent. Aux Bleus d’en profiter. Il faudra en revanche un petit miracle pour voir les Bleus sur le podium en beach-volley, où la France n’a pas réussi à avoir de médaille depuis le titre de Jean-Philippe Jodard et Christian Penigaud en 1993 (chez les hommes) et depuis l’argent d’Anabelle Prawerman et Cécile Rigaux en 1999 (chez les femmes). Enfin, il faudra faire mieux qu’en 2021 en course en ligne de canoë-kayak, puisque lors du dernier rassemblement européen, les Bleus n’étaient pas montés sur le moindre podium, alors que 87 médailles étaient distribuées.
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