Suite à la décision gouvernementale annoncée concernant la fermeture des piscines couvertes en zone d’alerte renforcée, Gilles Sezionale, président de la Fédération Française de Natation, n’a pas mâché ses mots et réclame un retour en arrière de la part de l’État.
Olivier Véran, ministère de la Santé, a fait grand bruit mercredi dernier en annonçant la fermeture des piscines couvertes dans les zones d’alertes renforcées. Une décision liée au contexte sanitaire actuel qui ne passe pas au sein de la Fédération Française de Natation. « Évidemment, je ne sous-estime en rien la gravité de la crise sanitaire que nous traversons et tous les acteurs de la Fédération se sont pliés jusqu’alors à l’ensemble des mesures prises par le Gouvernement », tient d’ailleurs à préciser Gilles Sezionale, président de la Fédération Française de Natation. « Au regard des travaux produits par l’ANDES et la Fédération Française de Natation et du fait que les piscines n’ont pas été citées par le Ministre de la santé, je pensais que la qualité du travail fourni, les expériences de terrain, l’investissement de tous les acteurs et l’expertise des professionnels permettraient de conserver ces structures ouvertes et maintenir ainsi le rôle sociétal des piscines. Aucun cluster ne nous a été signalé dans une piscine jusqu’alors, et à aucun moment nous n’avons eu le moindre retour nous signifiant que les protocoles proposés étaient trop laxistes. Nos équipes de médecins, de bénévoles, d’entraîneurs, de dirigeants travaillent au quotidien pour suivre avec les collectivités territoriales et les clubs, la gestion de cette situation et apporter le plus de conseils et de soutien dans la lutte contre ce virus. »
Suite à la décision gouvernementale, l’étonnement, voire la colère sont de mise, comme l’exprime Gilles Sezionale. « Soit il y a eu des clusters au sein des piscines, et en terme de méthode, nous aurions dû être informés pour adapter les protocoles, soit il n’y en a pas eu, et la décision est illogique. Au débotté et sans justification ni concertation, en pleine rentrée déjà difficile pour nos clubs, l’annonce que les piscines publiques couvertes seraient fermées en zone d’alerte renforcée fait l’effet d’une bombe. Depuis la sortie du confinement de mai, certains élus locaux ont considérablement restreint la reprise totale des activités, et les contraintes pour nos pratiquants sont énormes. Avec cette décision, on tue non seulement les clubs concernés par ces fermetures, mais on donne aussi un signal destructeur pour l’ensemble du tissu associatif. Si nos clubs ratent cette rentrée sportive, ce sont des dizaines, voire des centaines de structures qui mettront la clef sous la porte cette année, et autant d’emplois détruits », s’inquiète le président de la FFN. Pour le moment, au regard de l’évolution de la crise sanitaire, difficile de savoir si la décision gouvernementale est en mesure d’être prolongée. De son côté, Gilles Sezionale estime qu’il « n’est pas trop tard pour changer d’avis. »