Nathalie Costantini : « L’UNSS a un rôle capital à jouer »

Nathalie Costantini, new director of UNSS during the JNSS (Journee Nationale du Sport Scolaire) of UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire) in Paris on September 26th, 2018. Photo : Sandra Ruhaut / Icon Sport

Nommée le 26 septembre par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, Nathalie Costantini est la nouvelle directrice nationale de l’Union nationale du sport scolaire (UNSS). Ancienne vice-rectrice de l’Académie de Mayotte, elle a pour objectif de construire et innover, sans tout chambouler.

 

Comment concevez-vous ce rôle de directrice nationale de l’UNSS ?

L’UNSS est une fédération qui fonctionne très bien, notamment depuis plusieurs années. Malgré tout, je pense qu’il y a encore des domaines dans lesquels il est possible d’évoluer et de progresser. Tous les champs n’ont pas été approfondis, et c’est bien normal. Mais l’UNSS a un rôle capital à jouer. Par exemple, je pense à la belle dynamique qui a été insufflée à l’aspect international et au développement du rôle que doit jouer l’UNSS en vue des Jeux olympiques 2024 à Paris. C’est une bonne chose. Et, en même temps, il ne faut pas que cet événement ne concerne qu’un nombre réduit d’élèves de l’UNSS. Il y aura sans doute un certain nombre d’actions à mener afin d’impliquer le plus grand nombre d’élèves. Cela pourrait même permettre d’attirer des élèves qui n’ont pas le gène sportif, mais qui auront envie de participer à cette grande aventure. C’est de cette manière que j’envisage mon rôle de directrice nationale : définir des priorités et des objectifs, afin que l’UNSS poursuive sur sa belle dynamique.

Ce rôle de formation doit-il être la priorité de l’UNSS aujourd’hui ?

L’UNSS est en effet une fédération qui forme les élèves dans beaucoup de domaines. Il y a de jeunes arbitres, de jeunes reporters, de jeunes dirigeants… Non seulement l’UNSS doit continuer à développer cela, mais je souhaite aussi que l’on développe les formations intergénérationnelles. Il existe déjà des formations élèves enseignants, mais je pense qu’il faut aller plus loin dans ce cadre-là afin de renforcer les liens entre les élèves et les enseignants, qui sont les deux moteurs du sport scolaire. Ce travail intergénérationnel permet aux jeunes d’aller encore plus loin dans leur engagement. On peut imaginer que le rôle qu’ils occupent à l’UNSS, dirigeants, secouristes, arbitres ou encore reporters, peut par exemple avoir un impact sur leur stage de 3e pour les collégiens ou sur leur orientation future pour les lycéens. Je suis persuadé que le sport scolaire et l’UNSS peuvent jouer un rôle capital dans la réflexion d’un jeune concernant son parcours professionnel.
« Les enseignants d’EPS sont absolument indispensables »

L’UNSS a donc un rôle beaucoup plus large à jouer ?

Je le pense. L’UNSS propose le rôle de Jeune Officiel aux élèves afin que le plus grand nombre puisse s’y retrouver, même s’ils ne sont pas sportifs. Cela permet à des élèves d’occuper les fonctions de dirigeants, arbitres, reporters, organisateurs, coachs ou encore secouristes. De fait, grâce au sport, chacun trouve sa place. Je pense donc qu’il y a encore beaucoup de choses à faire en ce sens. Après tout, cela correspond bien au slogan de l’UNSS qui est « Partageons plus que du sport ».

Vous êtes une ancienne professeure d’EPS, quel message souhaitez-vous faire passer aux enseignants qui s’investissent à l’UNSS ?

Les enseignants d’EPS sont absolument indispensables au fonctionnement et à la bonne marche de l’UNSS. Sans eux, il n’y aurait pas de sport scolaire. Leur engagement militant est un véritable phénomène qui est très convoité. Vous l’avez dit, je suis une ancienne professeure d’EPS et j’ai donc pu constater de près le degré d’engagement de mes anciens collègues et leur investissement. Ce que je souhaite, et ce que je voudrais dire aux professeurs d’EPS, c’est qu’ils continuent à être aussi engagés et motivés, qu’ils soient également force de proposition afin d’innover, car le sport scolaire doit être la clé de la réussite des élèves.
« Le plus est l’ennemi du bien »

Comment avez-vous vécu votre première Journée nationale du sport scolaire ?

Même si j’en avais déjà vécu, c’était en effet ma première en tant que directrice nationale de l’UNSS. C’était un moment très agréable, d’autant que j’ai été nommée ce jour-là. Je remercie d’ailleurs Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, pour ce clin d’œil, c’est une décision très symbolique. J’étais présente sur Paris et, lors de cette manifestation, j’ai surtout été marquée par l’impact que peut avoir le sport scolaire sur une zone importante comme la région parisienne. Le thème de la journée était l’égalité filles-garçons et, de mon point de vue, cela semblait couler de source sur les différentes activités. J’ai croisé des filles et des garçons qui ne se posaient pas la question de leur genre, mais qui pratiquaient les activités ensemble, sans distinction. Cette mixité fait partie des objectifs de nombreuses fédérations et je pense que l’UNSS est en avance sur beaucoup là-dessus. La mixité fait partie des priorités de l’UNSS, et je pense que c’est une thématique sur laquelle il faut continuer à œuvrer.
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L’UNSS doit-elle continuer de multiplier les événements et d’intégrer de nouvelles disciplines ?

On dit souvent que le plus est l’ennemi du bien. Bien sûr, il est encore trop tôt pour faire de grandes annonces et renoncer à certains projets. Mais je pense que l’UNSS propose déjà un très grand nombre de disciplines à ses licenciés. Je rappelle d’ailleurs que ces licenciés sont plus d’un million depuis déjà plusieurs années. Je pense aussi aux événements, qui sont devenus des rendez-vous réguliers et qui sont des succès. Chaque année, l’UNSS organise de très nombreux championnats et événements qui sont l’essence du sport scolaire. De nouvelles choses pourraient voir le jour, mais ce n’est pas la priorité pour le moment.
« Être à l’écoute du terrain »

Avez-vous échangé avec Laurent Petrynka, votre prédécesseur ?

Tout à fait, à plusieurs occasions. Je l’avais déjà rencontré lorsque j’étais vice-rectrice à Mayotte et lui directeur national de l’UNSS. C’est quelqu’un qui a fait beaucoup pour le sport scolaire et qui a permis de faire entrer l’UNSS dans une nouvelle dimension. Si je devais résumer les conseils qu’il m’a donnés, c’est avant tout d’être à l’écoute, du terrain notamment. De bien regarder ce qu’il se passe, afin d’être en mesure de voir ce qu’il sera possible d’améliorer et de mettre en place. En général, j’aime bien que les choses se fassent vite (rires), mais il faudra en effet que je prenne le temps d’analyser, de ne pas me précipiter.

Quel est votre état d’esprit au moment de débuter cette nouvelle mission ?

Je suis très enthousiaste, je trépigne ! J’ai vraiment hâte de rencontrer les personnes qui travaillent à l’UNSS, afin d’œuvrer ensemble pour poursuivre la belle dynamique et mettre en place de nouvelles choses. J’ai également hâte de me retrouver sur le terrain, d’échanger au contact des enseignants d’EPS et des élèves. Cette fonction de directrice nationale me passionne déjà et j’ai très envie de me mettre au travail.

De professeure d’EPS à la direction de l’UNSS

« J’aime bien évoquer l’idée de parcours. Si on m’avait posé la question il y a quelque temps, je ne me serais pas forcément vue à ce poste-là. Pas parce qu’il ne m’intéressait pas, mais tout simplement parce que je ne me suis jamais projetée au-delà de la fonction que j’occupais », raconte Nathalie Costantini. Ancienne professeure d’EPS, la nouvelle directrice nationale de l’UNSS a pris un tournant dans sa carrière en 2014. Elle est alors devenue vice-rectrice de l’Académie de Mayotte. « Mon dernier poste m’a permis de me positionner sur le développement des politiques sur les territoires. Ce poste de directrice nationale de l’UNSS est aussi un moyen de continuer à développer les politiques publiques, afin de permettre de former la jeunesse par le biais du sport », assure Nathalie Costantini. « Cette nomination est à la fois une opportunité, mais aussi le reflet de ce que j’ai pu réaliser sur mes précédents postes. Chacune de mes expériences m’a permis d’avoir une focale différente pour appréhender au mieux le rôle du sport scolaire ».

Par Olivier Navaranne
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