Absent des compétitions depuis les Jeux de Tokyo, Nicolas Brignone a effectué son retour au mois de janvier. Déjà très en forme, le para-athlète néo-calédonien a les Mondiaux de Paris dans le viseur.
Nicolas, vous avez effectué votre retour à la compétition au mois de janvier. Comment ça s’est passé ?
Nicolas Brignone : Je reviens d’Australie où j’ai effectué deux meetings sur piste et un 10km sur route. Je n’avais pas fait de compétition depuis les Jeux paralympiques de Tokyo 2021. C’est un retour très positif. En janvier, en général, on n’a pas encore la forme, les chronos ne sont pas encore les meilleurs. Mais là, je n’ai jamais été aussi bon sur un mois de janvier. Ça s’annonce très bon pour la suite.
Vous l’avez dit, vous étiez absent des compétitions depuis les Jeux de Tokyo. Sur quoi vous êtes vous focalisé durant cette période ?
NB : Effectivement, je n’ai pris part à aucune compétition en 2022 après avoir perdu mon grand frère, juste avant mon départ pour les championnats de France. C’était une année très compliquée, même si j’ai continué à m’entraîner. On avait pas mal de choses à bosser, puisque je suis l’un des plus lourds de ma catégorie. Il fallait que je travaille beaucoup au niveau du départ avec un chariot, comme les valides, avec un poids prédéfini dessus. Depuis mon retour d’Australie, on retravaille un peu le foncier.
« J’ai envie de le faire pour mon grand frère »
Vous vous préparez notamment pour les championnats du monde 2023, qui auront lieu à Paris. Quel va être le programme d’ici là ?
NB : L’objectif est d’être dans le top 8 mondial sur le plan des chronos. Pour le moment, je suis dans les clous, même si ce n’est qu’un début de saison. L’entraînement ça paye, mais ce qui fonctionne le plus ce sont l’expérience et les compétitions. L’Australie a été une grosse entrée en matière, j’ai senti mon niveau monter d’un cran. J’enchaîne avec Dubaï, puis j’aurai un mois et demi de battement avant de reprendre les compétitions avec la Suisse et les championnats de France. Le but principal est d’exploser tous les chronos et de voir comment je me situe par rapport à la concurrence.
Que représente cette échéance des Mondiaux à Paris pour vous ?
NB : Pouvoir courir dans son pays, c’est une grande fierté. Je vais tout faire pour pouvoir être au mieux de ma forme et pouvoir me surpasser lors de ces championnats du monde. Pour moi, c’est un petit peu un rêve, car la première fois que je me suis qualifié pour des Mondiaux, c’était en 2013 à Lyon. J’étais débutant à l’époque et dix ans plus tard, j’aimerais me surpasser et aller chercher une médaille. J’ai envie de briller pour que ce soit une revanche pour moi, pour mes proches. J’ai envie de le faire pour mon grand frère.
Ces Mondiaux sont-ils une préparation grandeur nature un an avant les Jeux paralympiques à Paris ?
NB : C’est un échauffement ! C’est vraiment une répétition, d’autant qu’on devrait avoir les mêmes adversaires sur les Mondiaux et sur les Jeux. Derrière, on aura un an pour peaufiner certains réglages et corriger les points faibles. Si je suis qualifié, je vais rester plus de deux mois et demi en France. Je sais qu’à l’approche de Paris 2024, je ferai la même chose pour être fin prêt.