Olivier Girault : « Je suis un enfant de l’UNSS »

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L’ancien handballeur Olivier Girault est le nouveau directeur national de l’Union nationale du sport scolaire. À la tête de l’UNSS, le champion olympique 2008 entend insuffler un nouvel élan, avec notamment Paris 2024 en ligne de mire.

Qu’est-ce qui a motivé votre candidature à la direction nationale de l’UNSS ?

Je suis un enfant de l’UNSS. Ma première licence, elle a été à l’UNSS ; ma première rencontre avec les compétitions, c’est lors d’un cross académique à Créteil… C’est la première fois que je sortais de Vaires-sur-Marne, de mon collège.
Mon parcours de vie a toujours été animé par le sport scolaire. À la fin de ma carrière sportive en 2008, j’ai compris que je voulais vivre une carrière. Après ma filière STAPS et ma carrière sportive, j’ai repris mes études et j’ai passé un MBA avec l’objectif de diriger une fédération sportive majeure avec des valeurs citoyennes telle que l’UNSS.
J’ai toujours été persuadé que l’UNSS est au cœur des sujets sport, éducation et jeunesse. Ma lecture a été renforcée par l’intégration du ministère chargé des sports au ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Depuis l’ouverture des candidatures aux personnes de la société civile depuis 2015, il me semblait évident de postuler à la direction nationale de l’UNSS et mettre à profit mon parcours et mon expertise en tant que dirigeant de structures sportives importantes. Manager, diriger, sécuriser, construire des plans de développement, créer du lien entre différents acteurs : autant de missions indispensables à un poste comme celui-là, au carrefour des politiques publiques.

« Il est absolument impératif de reconquérir chaque élève »

Jean-Michel Blanquer a expliqué que vous alliez donner « un nouvel élan au sport scolaire ». Que souhaitez-vous apporter de neuf et d’innovant ?

En 2019, l’UNSS représentait 1,1 million de licenciés. En juillet 2021, c’est 750 000. Il faut savoir poser les vrais sujets et se dire, avec cette période que nous traversons, qu’un enfant qui ne pratique pas de sport scolaire est un enfant potentiellement en danger. Les problématiques de sédentarité touchent nos élèves, et également leur famille. Il est absolument impératif de reconquérir chaque élève et de se fixer un nouveau cap ambitieux pour la rentrée 2024 notamment.
Un nouvel élan, c’est donner une réelle place aux 35 000 professeurs d’EPS, animateurs d’AS. Ils sont au cœur du système du sport scolaire : leurs compétences et leur savoir-faire sont reconnus de tous. Nous connaissons l’attachement de ces professeurs d’EPS à leur mission auprès de tous les élèves, nous connaissons l’engagement de l’État, notamment dans les 3 heures forfaitaires dédiées à l’animation de l’association sportive des collèges et lycées de France. C’est d’ailleurs une structure unique au monde qu’il faut reconnaître. Et il est important et fondamental de faire savoir cela !
Une association sportive scolaire qui fonctionne au cœur d’un collège et d’un lycée est juste un outil fantastique de rayonnement de l’établissement, d’apprentissage de la citoyenneté en action, de vivre ensemble. Cette association sportive doit être reconnue comme un acteur majeur des politiques publiques, du vivre ensemble et de rayonnement au cœur des villes et territoires.
Un nouvel élan, c’est aussi dynamiser l’UNSS au cœur de tous les territoires, et travailler davantage avec les collectivités territoriales qui sont des acteurs majeurs du sport scolaire.
Ça passe également par la mise en place de nouvelles pratiques, certaines se sont même accentuées durant la crise sanitaire. Un nouvel élan, c’est également travailler profondément la digitalisation de la fédération UNSS. Ce « monde d’après » nous ouvre plusieurs perspectives que nous ne pouvons faire fi d’ignorer, bien au contraire.
Ce nouvel élan, c’est multiplier les passerelles pour tous, pour nos élèves en premier, entre l’UNSS et les fédérations sportives délégataires, et plus globalement le mouvement sportif. On sent et on entend que tout le monde est très sensible au développement du sport à l’école. Le sport n’a peut-être jamais eu autant besoin d’éducation en ce moment, nous sommes beaucoup à partager ce constat dans la société.
Le nouvel élan, c’est tout faire pour rendre accessible au plus grand nombre l’accès à l’association sportive scolaire, quel que soit le territoire dans lequel se trouve l’élève. C’est permettre l’accès aux élèves en situation de handicap à un maximum de rencontre UNSS, et beaucoup a déjà été fait. C’est aussi faire le maximum pour que l’UNSS reste la fédération sportive la plus accessible de France pour les familles : 20 euros en moyenne pour une année, croyez-moi c’est un challenge majeur. Et c’est aussi un signal fort pour les familles.

« L’UNSS reste la fédération sportive la plus accessible de France »

L’UNSS peut-elle devenir, avec le temps, une « usine à champions » ?

Nous avons la chance, grâce aux enseignants d’EPS, d’en voir passer beaucoup de ces champions. Mais ils deviennent « champions » bien après, souvent au terme d’un parcours exceptionnel qui est propre à chacun d’entre eux. Ce n’est bien évidemment pas la mission prioritaire de l’UNSS de devenir une « usine à champions ». Nous le savons tous. En revanche, susciter l’envie de faire du sport, essayer, oser, se rencontrer, découvrir les premières expériences de rencontres sportives entre établissements, essayer une quantité de sports différents, ça marque le parcours d’un sportif, et d’un élève. Cela étant, nous travaillons en totale confiance avec le mouvement sportif. Plus de 40 conventions sont signées avec les fédérations délégataires, le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports et les fédérations scolaires. Nous accentuons le travail avec le CNOSF et le CPSF, et avec tous les acteurs du sport en France, ils sont nombreux. C’est une idée que je souhaite développer avec toutes les équipes de l’UNSS, l’ensemble de nos directeurs régionaux et départementaux, ils sont 180, une force vive et un maillage extraordinaire. C’est aussi l’idée d’un tremplin vers davantage de lien entre nous, pour qu’un élève puisse avoir une continuité et de la qualité dans son parcours éducatif et sportif…quel que soit le territoire où il vit.

Quel rôle l’UNSS doit-elle jouer en vue de Paris 2024 ?

C’est très simple et là aussi, il faut être clair. Le COJO Paris 2024 a pour mission de livrer les Jeux olympiques et paralympiques. Il le fait très bien, et nous savons que cela sera une réussite. J’en suis persuadé. Nous, à l’UNSS, on a une chose sur laquelle nous travaillons, c’est la question de l’héritage de ces JOP Paris 2024. L’héritage, on en parle beaucoup, mais très peu savent vraiment le décrire. Pour moi c’est très clair, on travaille sur l’héritage « immatériel » de ces Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024, et cet héritage c’est quelle nation sportive nous souhaitons laisser à nos enfants, à notre jeunesse. On a la chance à l’UNSS d’être très clair là-dessus : c’est une responsabilité collective de faire des JOP de Paris 2024 un tremplin afin que davantage d’élèves prennent goût au sport, veulent pratiquer. Nous devrons les accueillir dans les associations sportives scolaires, dès la rentrée de septembre 2024.

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