Olivier Girault : « La JNSS est une mise en lumière du sport scolaire »

SPORTMAG

Olivier Girault, directeur de l’UNSS, présente pour SPORTMAG le grand rendez-vous que sera la Journée nationale du sport scolaire, organisée le 21 septembre, sur le thème du sport pour tous et de l’inclusion par le sport.

En quoi la JNSS est-elle un rendez-vous important pour l’UNSS ? Quelle est son histoire ?

La Journée nationale du sport scolaire est bien plus qu’un simple événement sportif à l’école. Cette journée, organisée cette année le mercredi 21 septembre 2022, permet de lancer la dynamique extraordinaire du sport scolaire, et surtout de faire savoir et mettre en lumière tout ce qui est entrepris par l’UNSS et les fédérations sportives scolaires, les enseignants d’EPS, les chefs d’établissements, nos directeurs et directrices UNSS sur l’ensemble du territoire et aussi dans le monde entier avec le réseau AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger).

La première édition a eu lieu en 2010. Et depuis, lors de chaque rentrée, c’est l’occasion pour le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse (MENJ), avec l’ensemble des fédérations sportives scolaires, de promouvoir le développement de la pratique sportive ainsi que les valeurs du sport et de l’Olympisme à l’École sur l’ensemble du territoire. À tous les échelons du sport scolaire, dans tous les établissements scolaires et territoires, des manifestations à la fois sportives, ludiques et ouvertes à tous, sont organisées. Cela montre toute la force et la puissance du sport scolaire et de l’UNSS en France et dans le monde, à deux ans des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Dans quel but cet événement est-il organisé ?

La Journée nationale du sport scolaire a pour objectif de mieux faire connaître et promouvoir les activités sportives et artistiques proposées par les associations et les fédérations sportives scolaires (USEP, UNSS, et UGSEL) auprès des élèves, des équipes éducatives, des parents d’élèves, du mouvement sportif, du monde sportif local, des collectivités territoriales, et du grand public.

Cette Journée doit également permettre la mise en lumière et la promotion du sport scolaire, de la maternelle au lycée, de montrer le dynamisme de plus de 2 millions d’élèves licenciés, dont plus de 1 million à l’UNSS, et d’attirer de nouveaux élèves vers le sport scolaire. N’oublions pas de rappeler ces chiffres : les fédérations de sport scolaire comptent beaucoup dans le paysage sportif français. Il faut le dire clairement. C’est aussi cela le patrimoine sportif de la France.

« Près de 800 000 jeunes participeront à la JNSS »

Quel est le programme de l’édition 2022 ?

C’est assez simple, nous voulons marquer le territoire de l’empreinte du sport scolaire le mercredi 21 septembre 2022. Du sport partout, pour tout le monde, à l’école. Et c’est important que tout le monde travaille ensemble pour la réussite de cette journée. Je pense notamment aux rectorats et académies, aux collectivités territoriales, aux associations sportives scolaires, au mouvement sportif et associatif, à toutes les fédérations scolaires : tout le monde prépare cette semaine sur l’ensemble du territoire.

Le message est très clair : partout où il y a un service départemental et régional UNSS, il y aura un événement départemental et régional pour les jeunes du territoire. Là où une association sportive scolaire existe, on essaiera d’être présent et de faire rayonner cette JNSS : il y en a 9500 rien qu’à l’UNSS dans les collèges et lycées. On organise également un événement national à Paris, sur le site de la halle Carpentier où plus de 2000 élèves sont attendus.

Ce mercredi 21 septembre, il peut être banalisé dans les établissements scolaires. Le message est fort. Et le mercredi, c’est la journée du sport scolaire toute l’année, je tiens à le rappeler. Nous pouvons prévoir près de 800 000 jeunes qui participeront à cet événement ce jour-là. C’est colossal !

Il est important de faire vivre cette expérience aux jeunes. Ils ont plus que jamais besoin de se rencontrer autour du sport, de représenter leur établissement scolaire, et d’aller à la rencontre des autres.

On aime aussi savoir que nos grands champions sportifs participent à cet évènement de la JNSS, parfois en revenant dans leur établissement scolaire d’origine, là où tout a parfois commencé pour eux. C’est important de savoir qu’ils aiment discuter avec nos jeunes, sans filtre, avec toujours le même plaisir et passion. Le sport scolaire est essentiel pour cela.

Comment le thème de cette journée est-il choisi ? Et pourquoi celui-ci cette année ?

Cette année 2022 la thématique sera celle du sport pour tous, et de l’inclusion par le sport. Plus que jamais nos enfants ont besoin de pratiquer un sport, de découvrir un sport, de retrouver le goût de la pratique sportive.

Et nous le faisons ensemble, avec tous les jeunes concernés, et donc notamment ceux en situation de handicap. Ce n’est pas que de l’incantation, nous le faisons réellement, les enseignants d’EPS y sont d’ailleurs très sensibles depuis de nombreuses années. C’est une réalité méconnue du grand public. Plus que jamais, nous devons prendre soin de tous ces jeunes et leur donner envie de pratiquer régulièrement.

« L’UNSS, c’est un peu le patrimoine de la France »

Est-ce important de continuer à mobiliser les jeunes autour du sport ?

Oui, plus que jamais. Le président de la République Emmanuel Macron a annoncé cet été que la pratique du sport sera désignée « grande cause nationale » en 2024 ! Ce n’est pas qu’un message, c’est bien plus fort que cela. L’UNSS, c’est un peu le patrimoine de la France. Nous sommes présents sur tout le territoire, en quartier prioritaire, en zone rurale, à la montagne, en centre-ville, en bord de mer, dans les territoires ultra marin etc. Partout en France, un jeune a la possibilité de pratiquer un sport à l’école. C’est un bien extraordinaire. A nous de faire en sorte de les attirer, de leur faire aimer le sport longtemps – je n’ai aucun doute sur cela – et de leur permettre de s’insérer dans le milieu sportif associatif local ensuite. C’est aussi un formidable catalyseur de bien être et de bonne santé publique.

Après des années difficiles dues au Covid-19, y a-t-il un rebond visible des licences à l’UNSS ?

En 2 ans, l’UNSS avait perdu 350 000 licenciés. C’était colossal, voire un drame sanitaire. Car ces élèves tombent vite dans la sédentarité, ou l’ultra sédentarité.

Nous avons déjà réussi, en 9 mois, à repasser la barre symbolique de 1 000 000 d’élèves licenciés ! Et 1 million ce n’est pas rien ! Tout le monde a œuvré sur le territoire ; nos directeurs départementaux et régionaux, les coordonnateurs de districts UNSS, les 35 000 enseignants d’EPS, les chefs d’établissement, les parents d’élèves. Il faut reconquérir un à un chaque élève qui s’était éloigné de la pratique sportive. Le travail est colossal et passionnant. Cette période nous a bien questionnés et parfois remis en question. L’essentiel reste tout simplement de faire en sorte qu’un élève fasse davantage de sport dans sa journée et dans sa semaine, dans un environnement sain, parfaitement encadré, pour qu’il puisse s’épanouir du mieux possible.

« Nous avons un des meilleurs systèmes de sport scolaire dans le monde »

A moins de deux ans des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, l’UNSS doit-elle participer au désir présidentiel de faire de la France une nation sportive ?

Nous n’avons pas attendu ces Jeux olympiques et paralympiques pour participer à l’effort collectif de notre nation sportive. L’UNSS, c’est un patrimoine, je le répète. Et au quotidien, nous faisons le maximum pour cela. Maintenant, ces Jeux olympiques et paralympiques sont exceptionnels pour le pays, et pour le sport dans notre pays, c’est évident et il faut vraiment s’en rendre compte. A notre niveau, véhiculer les valeurs du sport, amener davantage de jeunes vers le sport, multiplier les rencontres et échanges sportifs entre élèves, leur donner le goût du partage au travers du sport, marquer de l’empreinte du sport scolaire le territoire, monter et accompagner les programmes éducatifs des grands événements sportifs, ça oui, nous y participons.

Comment l’UNSS se prépare-t-elle à ces JOP 2024, et quel héritage cet événement planétaire doit-il laisser selon vous ?

J’aime bien parler de l’héritage immatériel de ces Jeux olympiques et paralympiques 2024 ! Que restera-t-il une fois la fin des Jeux olympiques et paralympiques sifflée ? Eh bien tout simplement notre jeunesse, son mode de vie, sa pratique sportive, son organisation au quotidien dans les années à venir.

On oublie que nous avons un des meilleurs systèmes de sport scolaire dans le monde. Ce n’est pas moi qui le dis, même si je le pense sincèrement, mais ce sont tous mes homologues des autres fédérations sportives scolaires des pays dans le monde. Et dans notre pays, on ne le sait pas assez, voire on a tendance à l’occulter. J’ai donc envie que nos jeunes de l’UNSS participent à leur manière à ces Jeux olympiques et paralympiques. C’est un formidable message à envoyer au monde entier, et ça peut être unique au monde sur ce sujet du sport et de l’éducation. On pense aux cérémonies d’ouverture et de clôture, on pense à nos jeunes officiels, on pense aux volontaires, et on pense aussi aux territoires. Nous préparons également une opération spéciale et grandiose sur les territoires pour faire en sorte qu’un maximum de monde puisse participer à cette fête mondiale.

Pour finir nous ne devons pas louper une autre date clef : celle de la rentrée scolaire de septembre 2024 ! Nous y travaillons déjà. Nous le savons, nous pouvons prévoir un pic d’inscriptions dans les associations sportives scolaires juste après ces Jeux. Et c’est très bien. Mais notre responsabilité est de garantir le meilleur accueil possible de ces jeunes, et surtout les accompagner pour leur donner envie de rester chez nous, dans la voie d’une pratique sportive saine, originale, équilibrée et variée. Nous allons ouvrir en grand les associations sportives scolaires des collèges et lycées avant, pendant et après Paris 2024 !

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