Directeur national de l’UNSS, Olivier Girault s’apprête à vivre sa première Gymnasiade. Un rendez-vous qui, selon lui, incarne parfaitement la dynamique et les valeurs du sport scolaire.
Que représente cette ISF Gymnasiade Normandie 2022 organisée en France pour l’UNSS ?
Il s’agit tout simplement du plus grand événement de l’histoire du sport scolaire, en France et dans le monde. Le plus grand événement sportif, éducatif et culturel de l’histoire de l’UNSS, l’Union Nationale du Sport Scolaire, et de l’ISF, la fédération internationale du sport scolaire ! N’ayons pas peur de l’affirmer et le dire. C’est aussi un engagement pris en 2017 lors de la journée nationale du sport scolaire, et 5 ans après nous sommes en mesure de dire que cela devient une réalité. Il s’agit vraiment des Jeux… avant les Jeux !
C’est également l’un des premiers grands événements sportifs internationaux que la France organise juste après cette terrible période de pandémie qui nous a tous impactés. 69 pays, 3 800 participants, c’est un message extraordinaire de fraternité, de rencontre et de partage que la France envoie au monde entier. C’est dans ces moments que l’on voit toute la puissance de l’État, et notamment du ministère de l’Éducation nationale de la jeunesse et des sports, qui met tout en œuvre à nos côtés pour faire de cet événement la réussite que nous attendons tous, pour la jeunesse du monde entier.
Le message universel que nous envoyons est bien celui d’une France du sport scolaire, d’un modèle du sport scolaire français qui marche. Ce modèle est envié dans le monde, je tiens à le préciser. Mes différents homologues étrangers qui dirigent les fédérations de sport scolaire dans les différents pays dans le monde me rappellent cela. C’est bien ce modèle qui est mis en avant, les 9 500 associations sportives scolaires, les 35 000 enseignants d’EPS qui chaque semaine avec grand professionnalisme permettent à plus d’un million d’élèves de pouvoir faire 3 heures de sport par semaine dans leur association sportive de collège ou de lycée.
Est-ce l’occasion pour l’UNSS de se préparer pour les JOP de Paris 2024 ?
Pas un pays dans le monde, pas un, n’a réussi le pari de réunir 2 ans avant des Jeux olympiques et paralympiques, la jeunesse scolaire du monde entier sur son territoire. Dans l’histoire récente et moderne des Jeux olympiques, que cela soit Tokyo, Rio, Londres, Pékin, Athènes, Sydney, le message était parfois celui de la jeunesse, de l’héritage, mais cela pouvait ressembler à de l’incantation.
Nous, en France, nous ne croyons pas à l’incantation, mais à la concrétisation, à la réalisation, et surtout à l’action. Vous le savez tous, mais il est bon de le rappeler : à chaque événement marquant, nous avons une augmentation très significative des licenciés. C’est là où notre rôle est capital. J’aime bien dire que nous sommes « l’héritage immatériel » de ces événements !
Travailler sur l’héritage immatériel de ces Jeux olympiques et paralympiques, c’est ce que nous faisons, et nous pouvons dire que nous le faisons très bien en permettant chaque année à davantage de jeunes d’avoir accès à la pratique sportive à l’école. Mais cette fois, ce qui est remarquable, c’est que nous faisons cela en amont de cet événement mondial.
Nous aurons le temps de travailler sur la rentrée 2024, on y prête vraiment attention à l’UNSS. C’est même un objectif que nous nous sommes fixés au sein de la fédération avec l’ensemble des directeurs régionaux et départementaux, que j’associe dans cette aventure. Alors oui, l’UNSS, fédération sportive du sport scolaire, prépare Paris 2024 au sens large et noble du terme !
« L’UNSS prépare Paris 2024 »
Est-ce un événement qui peut faire naître des vocations chez les élèves ?
Je crois très sincèrement qu’un jeune qui s’inscrit dans son association sportive scolaire, s’implique, s’engage toute l’année dans son établissement, pratique différents sports et vit différentes expériences est bien meilleur en sortant. Alors imaginez si ce même élève vit une expérience mondiale comme la Gymnasiade au milieu de plus de 60 nationalités… Rencontres, partage, fraternité, vivre ensemble, tolérance, découverte, culture, francophonie, plurilinguisme… Vous connaissez beaucoup d’événements de ce type à vivre comme acteur à part entière quand vous êtes au collège ou au lycée ? Donc oui, on peut émettre l’hypothèse que, si à minima cela ne suscite pas directement de vocations, cela permet en tout cas à toute une génération de se dire que tout est possible, de prendre confiance en elle, de s’engager et de croire en un avenir meilleur pour soi et les autres.
Les sportifs de haut niveau se sont-ils mobilisés pour promouvoir ce rendez-vous ?
Ils seront surtout là ! Déjà, dans notre belle équipe de France scolaire, la plus grande délégation des pays engagés, il y aura des sportifs de haut niveau, les meilleurs de leur classe d’âge. En 2009 , lors de la Gymnasiade de Doha au Qatar, avec 3 sports uniquement, il y avait dans la délégation athlétisme un certain Kevin Mayer ou Pierre-Ambroise Bosse ! Cette année c’est 17 sports, 3 parasports : une autre époque et une nouvelle dimension.
Mais comme une transmission, tous les sportifs de haut niveau que nous avons sollicités, ou même ceux qui ont participé seront là. Il y aura déjà tous les athlètes de la « Team Normandie », les locaux de l’événement qui seront mis à l’honneur. Et il y aura toute l’équipe de France des ambassadeurs sportifs que nous mettons en place, je pense à Frédéric Michalak, Renaud Lavillenie ou Estelle Mossely, qui étaient présents dès la candidature, Gévrise Emane, Brahim Asloum, Tresor Makunda, Maud Fontenoy et bien d’autres encore. Tous ont des parcours hors norme, mais tous ont la même envie et passion : transmettre et accompagner la nouvelle génération.
Avez-vous fixé un objectif de médailles à atteindre pour la France sur cette Gymnasiade ?
Non, absolument pas. Pour une raison très simple : l’important c’est que chacun soit capable de se dépasser ! Et ce dont on peut être certain, c’est que nous savons que chacun des membres de notre équipe de France se rappellera à un moment de sa carrière sportive et de sa carrière professionnelle, dans la vie active, de toute cette semaine passée en Normandie, du 14 au 22 mai 2022. Il conservera une émotion, une image, une rencontre, une expérience, une sensation, et il s’en servira pour être bien meilleur ensuite dans sa vie. Nous en sommes persuadés et c’est ce qui est beau dans ce que nous construisons tous ensemble.