Fraichement élu(e)s ou réélu(e)s, les maires qui débuteront leur mandat en mars 2020 devront poursuivre la gestion de leur ville mais ils, et elles, devront surtout fédérer les dynamiques locales qui impacteront l’« art de vie » de leurs administré(e)s.
Force est de constater que les objectifs sociaux et sociétaux affichés par les États lors de leurs candidatures à des évènements internationaux ne sont jamais atteints. Qui plus est, lorsque les dispositifs permettant d’atteindre ces objectifs sont imaginés en amont, les mécanismes permettant leur programmation sont écartés ; tout comme lorsque le président de la république supprima l’organisation de l’Exposition Universelle qui aurait pu, dans la foulée des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, esquisser la mise en synergie de l’économie, du sport, du culturel et du social, à destination des générations montantes. (Cf. les Lettres « Sportculture 2020 » de janvier et mars 2015 ainsi que celles de mars, avril, septembre et novembre 2016 sur ). Face à l’inaptitude de l’État à se situer à la hauteur des enjeux sociaux et sociétaux, lors de ces grands évènements, c’est nécessairement au niveau local que le défi doit être relevé. Il faut que les collectivités les plus dynamiques profitent des années qui précèdent les jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 pour enclencher des démarches de valorisation du sport par la culture et de la culture par le sport. Des démarches que « Sportculture 2020 » préconise depuis de nombreuses années à partir de la création d’« Agoras » qui, au cœur des villes, permettent la mise en synergie des pratiques culturelles locales et de la discipline sportive qu’elles s’engagent à accueillir dans les meilleures conditions de préparation, tout au long de l’olympiade.
Dans cet esprit, le maître de conférences Dominique Charrier et le chercheur Jean Jourdan de l’université de Paris-Sud s’interrogent, dans un article de » Mediapart » du24 octobre dernier : « Les JOP de Paris 2024, un levier pour de nouveaux choix politiques ? » (à lire sur blogs.mediapart.fr). Un article au sein duquel ils mettent l’accent sur le rôle structurant des politiques publiques dans la construction d’un « fort impact social » lors des grands évènements sportifs internationaux. Parmi les capacités qu’ils identifient : « La capacité à créer durablement les conditions de la synergie entre les acteurs relevant de secteurs différents : l’éducation et notamment la place de l’EPS obligatoire à l’école, la santé avec les plans de développement des activités physiques, la culture dans le cadre des manifestations artistiques conjointes, l’aménagement du territoire avec la concertation autour des projets urbains … ». Ils estiment également que : « Les JOP 2024 seront une réussite sociale s’ils permettent à chacun, dans son quartier, son établissement scolaire, son entreprise, son association, etc. de s’impliquer à sa mesure et de développer des projets tournés vers « le bien commun », vers autrui : solidarité avec les SDF, avec les migrants ; éducation à la citoyenneté, à la santé ; recherche des mixités genrées, sociales ou intergénérationnelles ; protection de l’environnement, … ». Un article dont la conclusion débute ainsi : « Quatre ans avant les JOP Paris 2024, alors que se conçoit une Olympiade Culturelle censée faire monter en puissance dans les quatre ans qui viennent l’implication des sportifs et des habitants ainsi que les enjeux culturels de cette « rencontre entre les peuples du monde », il est encore temps de concevoir, financer et mettre en œuvre des politiques ambitieuses … ». Des politiques ambitieuses que les collectivités territoriales auront le devoir d’initier pour les générations montantes et que les élus du 22 mars 2020 auront la responsabilité de mettre en œuvre.