Nathalie Benoit est à Varèse en Italie pour défendre son titre de championne d’Europe en skiff PR1 acquis en 2020. La native d’Aix-en-Provence (40 ans) prépare aussi les Jeux Paralympiques de Tokyo. Entretien.
Vous êtes championne d’Europe en titre, quels sont vos objectifs pour l’édition 2021 ?
Il va être compliqué de garder ce titre. La Norvégienne Birgit Skarstein, triple championne du monde, semble être en grande forme au regard de ces récentes performances. Elle paraît intouchable. Le but sera d’essayer de garder le contact en course. Je vise une place sur le podium.
N’est-il pas possible de profiter de cette tête d’affiche norvégienne pour vous pousser vers le haut ?
Dans notre sport, lorsque l’adversaire est passé devant, on ne le voit plus. C’est donc difficile de suivre le rythme imposé. Ce n’est pas comme en course à pied. Par contre, je peux maîtriser les bateaux derrière moi et ce sera le principal enjeu de la course.
A part Birgit Skarstein, quelles seront vos principales concurrentes ?
Il y aura une Israëlienne qui apparaît en bonne forme, une jeune Ukrainienne qui pousse et une Allemande. Elles ont réalisé de belles performances cet hiver en indoor. Il faudra voir ce que cela donne sur l’eau. Ma série est prévue ce vendredi matin. L’objectif sera de me qualifier directement pour la finale dimanche sans passer par des repêchages samedi.
Vous êtes déjà qualifiée pour les Jeux Paralympiques de Tokyo. Comment appréhendez-vous ce moment ?
Ce seront mes deuxièmes Jeux Paralympiques après ceux de Londres en 2012. Je n’ai pas participé à Rio. Ceux de Tokyo seront forcément différents de Londres puisqu’il n’y aura certainement pas la possibilité d’aller voir d’autres sports, de rencontrer des sportifs d’horizons différents… C’est l’essence des Jeux de pouvoir partager ces moments tous ensemble et cela va me manquer.
Pensez-vous déjà à l’après Tokyo 2021 ?
A mon âge, on se demande s’il faut arrêter ou continuer après les Jeux… Je rêve de finir ma carrière à Paris en 2024. Mais je ne peux pas encore être sûre d’être performante à ce moment-là. Je vais avancer année après année et j’espère que cela me mènera jusqu’à Paris.