Ambassadeur Sentez-Vous Sport pour le Région Sud cette année, Camille Jaguelin compte bien faire la promotion de son sport, le para-dressage, ainsi que du handisport en général. Interview.
Qu’est-ce qui vous a attiré dans le rôle d’ambassadeur Sentez-Vous Sport ?
C’est une belle opportunité de travailler avec le CROS Région Sud. Je suis dans le milieu de l’équitation et Mathilde Lamolle, l’autre ambassadrice Sentez-Vous Sport pour la Région Sud, fait du tir sportif. Ce sont deux disciplines peu médiatisées, mais pourtant bien représentées par la France lors des Jeux olympiques et paralympiques, mais également en Championnats du monde et d’Europe. Mathilde et moi voudrions organiser une journée d’initiation de nos deux sports pour les mettre en valeur auprès du grand public.
Allez-vous participer aux actions du mois Sentez-Vous Sport en septembre ?
Nous sommes en train de caler cela avec le CROS, mais je vais avoir du mal à me libérer entre les compétitions des chevaux et les stages en équipe de France. Depuis la fin du confinement, j’ai un planning très chargé. Pour l’heure, Mathilde et moi avons participé à un jeu de questions/réponses pour le CROS.
Être ambassadeur Sentez-Vous Sport, est-ce également un moyen pour vous de parler du handisport ?
Je compte défendre le thème du paralympisme, montrer que tous les sports sont accessibles avec de la volonté. Je suis né hémiplégique, avec une hémiparésie congénitale droite (une déficience de mouvements et une absence de force de ce côté, ndlr) mais j’ai toujours été déterminé à faire du sport et à représenter la France au haut niveau. J’ai participé aux championnats d’Europe en 2017 et 2019, ainsi qu’à une trentaine de compétitions internationales et une vingtaine de Coupe des Nations. J’y suis arrivé grâce à mon mental.
Quelles sont les principales divergences entre le para-dressage et le dressage classique ?
La seule différence est l’adaptation des reprises selon le handicap du cavalier. Sinon, les règles sont les mêmes, il faut être aussi précis qu’un valide. En para-dressage, la technique se professionnalise, les chevaux sont de qualité et les reprises s’approchent du niveau Saint-Georges (meilleur niveau amateur, ndlr). C’est une force pour cette discipline. Je voudrais inviter les gens qui négligent le para-dressage à venir voir une compétition, ils resteraient scotchés.
Comment se passe la reprise pour vous ?
En plus d’être cavalier international, je suis aussi coach. Je loue des boxes à un ami et je fais mes entraînements et mon travail avec mes chevaux et ceux de mes clients, dans le Var. Avec, le confinement, nous avons perdu deux mois de travail. Du coup, le retour a été progressif, avec du travail adapté plus pour les chevaux que pour les cavaliers. Je craignais cette reprise, mais la technique revient assez vite. Finalement, ce break a fait du bien aux chevaux, ils ont pu se reposer.
Quelle suite donnez-vous à votre carrière ?
J’ai commencé le para-dressage il y a trois ans et j’ai déjà obtenu deux sélections en équipe de France. J’en aurais peut-être eu une troisième si ma jument ne s’était pas blessée cette année. J’ai changé mes plans et j’ai décidé de mettre un terme à sa carrière car je préfère qu’elle ait une belle vie que de risquer d’aggraver sa blessure en lui en demandant trop lors des Jeux paralympiques. Je repars donc avec une autre jument avec laquelle je vais faire des compétitions nationales et des stages de l’équipe de France afin qu’elle soit prête pour le niveau international en 2022. C’est le cheval avec qui je compte courir aux Jeux paralympiques de Paris en 2024.