Paratennis : Dany Dannhoffer la rapide montée au filet

Champion de France juniors de paratennis du haut de ses 18 ans, Dany Dannhoffer ambitionne désormais de monter dans le classement seniors et de participer aux Jeux paralympiques de Paris 2024. Retour sur la rapide progression de celui qui ne connaissait pas le paratennis il y a encore deux ans.

 
Dany Dannhoffer ne connaissait pas le paratennis il y a quelques années. Pourtant, en deux ans, ce jeune homme de 18 ans a connu une progression fulgurante en tennis fauteuil jusqu’à atteindre la place de n°1 français chez les juniors et de remporter le titre dans cette catégorie à Dijon en juillet dernier. Des résultats qui donnent des espoirs pour la suite de sa carrière en seniors et laissent entrevoir un avenir paralympique à Paris dans quatre ans. En introduction, le jeune homme rappelle que le paratennis est identique au tennis classique – « niveau points, hauteur du filet, tout est pareil » – à une seule différence près : « Nous avons le droit à un second rebond en dehors du terrain », explique le Gardois. « Le plus difficile dans ce sport, c’est le déplacement. Cela demande beaucoup de travail pour en faire un point fort. »
 

« J’apprécie la difficulté »

 
Dany Dannhoffer est atteint de spina bifida, une maladie évolutive due à la fermeture incomplète de la colonne vertébrale lors du développement fœtal, qui peut provoquer des symptômes neurologiques et musculaires. Il a déjà subi une quinzaine d’opérations dans sa courte vie. Il y a deux ans, il décidait d’acquérir un fauteuil de ville pour se soulager lors de trajets sur de grandes distances. Une décision à l’origine de sa rencontre avec la petite balle jaune. « Je suis allé acheter un fauteuil de ville et on m’a tout simplement proposé de faire du tennis handisport », raconte-t-il. Déjà sportif dans l’âme ayant pratiquer la natation en valide entre 5 ans et 11 ans, Dany Dannhoffer s’est laissé tenter. « Au début, je ne faisais qu’une séance par semaine, puis j’ai accroché et je pratique tous les jours. » Habitant d’Aimargues, Dany Dannhoffer est tout de suite accueilli au TC Grau du Roi, le club le plus proche de chez lui. Au début réticent, le Gardois s’est découvert une passion pour ce sport : « J’apprécie la difficulté, la nécessité de beaucoup travailler et de se battre mentalement. J’adore les gens qui pratiquent le tennis fauteuil avec moi. » Ses débuts, directement en championnat de France juniors, n’ont pas été simples. « J’ai perdu tous mes matches », se rappelle-t-il. Grâce à l’aide financière de la Ligue Occitanie de tennis et du soutien physique et pécuniaire de sa famille, « une bonne source de motivation », Dany Dannhoffer a pu s’aligner sur une quinzaine de tournois l’année suivante et les résultats ont vite suivi. « En 2019, j’ai été sacré champion de France juniors en étant invaincu. Durant cette année, j’ai aussi remporté la finale honneur du premier tournoi de tennis fauteuil de Corse et j’ai poussé le meilleur junior du monde au troisième set en 2h57 de jeu lors des demi-finales de l’Open international d’Amiens Hauts-de-France de tennis fauteuil qui réunissait les meilleurs paratennismen mondiaux. » Des titres qui lui ont valu les places de n°1 français au classement mondial des juniors et de 30e chez les seniors.
 

« Les Jeux 2024 me permettent de me lever chaque jour »

 
Malheureusement, Dany Dannhoffer ne défendra pas les couleurs de la France aux Jeux paralympiques de Tokyo, par manque de temps pour se qualifier. Le viseur est donc braqué sur Paris 2024 : « J’en tire une motivation. La volonté de participer aux Jeux paralympiques en 2024 me permet de me lever chaque jour pour aller m’entraîner. Jouer pour la France, c’est un privilège et l’ambiance de cette compétition fait rêver. C’est une expérience à vivre. » En attendant de peut-être goûter à l’ambiance olympique, le Gardois aura un œil sur la compétition à Tokyo dans un an. « Mon cousin, qui fait lui aussi du tennis fauteuil et qui a déjà joué Roland-Garros, y sera. » Le n°1 français chez les juniors a sa feuille de route pour les années à venir. « Je suis actuellement n°30 français seniors. À court terme, en un an, je voudrais arriver dans le top 20, puis à long terme faire partie du top 10 français et avoir un classement mondial dans les 50 premiers. Mais quatre ans, c’est long, on ne sait pas ce qu’il va se passer. Jouer des Grands Chelems est un objectif à plus long terme, si je concrétise ma participation aux Jeux de Paris. »
 

 

« Une ambiance à part »

 
Ses ambitions, Dany Dannhoffer compte bien les atteindre, avec l’aide du Tennis Club du Grau du Roi, qui affiche le plus grand nombre de licenciés en paratennis en France et est régulièrement sacré champion national par équipes. Les dix membres de la section handisport disposent de quinze courts, dont trois couverts, d’une salle de sport adaptée et d’une piste d’athlétisme juste à côté pour s’entraîner au mieux. Mais en pleine crise sanitaire du Covid-19, comme tous les autres sports, le tennis fauteuil est à l’arrêt. « Pour l’entraînement, j’arrive à faire quelques exercices à la maison », raconte Danny Dannhoffer. « Pendant cette période de confinement, je suis encore plus déterminé. Je travaille mon physique et mon cardio et je pense que cela va devenir mon gros point fort. » Les tournois ITF sont, pour l’heure, suspendus jusqu’à mi-juillet. La compétition manque au numéro 1 juniors français : « Dans le handisport, il y a vraiment une ambiance à part. Nous sommes une communauté qui se soutient. Au paratennis, on se parle tous. » En revanche, le Gardois regrette qu’on ne parle pas assez de son sport. « On se sent un peu mis de côté », confie-t-il. « Mais le paratennis commence tout juste à se mettre en place. C’est encore nouveau pour les gens. » En attendant que la médiatisation augmente, notamment dans la perspective des Jeux paralympiques de Paris en 2024, Dany Dannhoffer donne de ses nouvelles, poste des photos ainsi que des vidéos sur les réseaux sociaux. « J’ai une bonne communauté sur Instragram. Sur Facebook aussi, pour la tranche d’âge au-dessus », souligne le tennisman. « Les réseaux sociaux sont une bonne idée pour la recherche de sponsors », mais aussi « parce que c’est agréable d’être encouragé. Quand je poste une photo, je reçois des soutiens, des « j’aime ». » Cette communication est également utile pour faire découvrir le paratennis. « Quand je poste des vidéos d’entraînement, ils sont épatés. » Et Dany Dannhoffer espère les épater aussi dans quatre ans pendant les Jeux paralympiques. Mais pour y arriver, pas de secrets : s’entraîner et faire beaucoup de tournois une fois que la situation sanitaire le permettra. « J’ai hâte de retrouver les terrains de tennis », lance-t-il avec espoir.
 

La bio express de Dany Dannhoffer :

 

 

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Par Leslie Mucret
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