Le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques émet des doutes sur la capacité du site de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) à accueillir les épreuves de tir des prochains JO de Paris en 2024, ce qui commence à agacer les représentants du Département.
Cela commence à faire beaucoup pour le département concerné. Après que le COJO ait expliqué à l’AFP que « les études opérationnelles et techniques détaillées menées ces derniers mois sur le site du stand de tir de La Courneuve ont révélé des difficultés sur l’aménagement du site », le président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, s’est montré agacé.
Une tension palpable entre les deux clans
Tout est parti d’un article de France Bleu Berry dans lequel il était dit que le site de tir à Châteauroux avait été visité par le COJO dans l’éventualité d’une délocalisation de l’épreuve de tir, initialement prévue à La Courneuve. Mis au courant, Stéphane Troussel s’est très vite prononcé, reprochant « une méthode déplorable. » D’abord sur les réseaux sociaux puis à l’AFP, il a clairement exprimé son désarroi si l’épreuve était amenée à être délocalisée : « Il faut faire avec nous et pas dans notre dos ! Nous ne sommes pas une variable d’ajustement. » Assurant que « tout suit son cours », il a demandé une réunion en urgence « pour lever les ambiguïtés. » Dans le même temps, le maire de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, s’était également prononcé sur les réseaux sociaux : « Il y a des difficultés, mais rien d’insurmontable. La direction du COJO ne peut pas décider unilatéralement de changer le programme des épreuves ! »
Des soucis d’aménagement du site à l’origine de ces interrogations
Si les représentants locaux se sont autant insurgés, c’est que ce n’est pas la première fois que des épreuves initialement prévues sur le territoire francilien sont finalement délocalisées. Depuis l’automne 2020, la Seine-Saint-Denis a déjà vu partir les épreuves de natation ainsi qu’un site provisoire qui devait accueillir le volley. Cette fois-ci, le Comité d’organisation des Jeux olympiques a expliqué qu’il avait finalement besoin de plus de place pour organiser cette épreuve, en plus des risques environnementaux que présentait finalement le site. Et tout cela empêcherait la capacité à tenir le planning initialement prévu. Une réunion doit donc avoir lieu dans la semaine pour décider de la suite, alors que ce sont près de 12 millions d’euros d’argent public qui ont été engagés.
Jules Mermier